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Colloque :

Colloque : "Mauriac" (Moscou)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Caroline Casseville)

33ème COLLOQUE INTERNATIONAL MAURIAC

 

Université pédagogique de la Ville de Moscou

Russie

4 et 5 octobre 2019

« Nous croyons en une Russie éternelle… »[1]

Appel à communication pour le colloque organisé par l’Université Pédagogique de la Ville de Moscou et l’Université Nijni Novgorod, le Centre Mauriac/EA TELEM de l’Université Bordeaux Montaigne et la Société Internationale des études mauriaciennes (SIEM) en partenariat avec le Centre François Mauriac de Malagar (Région Nouvelle-Aquitaine).

 

PRÉSENTATION

Dans la poursuite des recherches menées en France et à l’étranger par le Centre Mauriac/TELEM de l’Université Bordeaux Montaigne et par la Société internationale des études mauriaciennes, le 33ème colloque international François Mauriac se tiendra en Russie à l’Université pédagogique de la Ville de Moscou les 4 et 5 octobre 2019.

La pensée et les écrits de Mauriac n’ont pas de frontière. Comme en attestent les nombreuses traductions dont son œuvre a fait l’objet, Mauriac est lu dans le monde entier. Et bien qu’il ne fût pas un grand voyageur, son intérêt pour l’autre, pour l’étranger, pour celui qui est d’un autre pays, d’une autre contrée ou d’une autre langue, ne s’est jamais démenti. Qu’il soit gascon, français, européen ou citoyen du monde, Mauriac a su développer un discours sur l’homme ou sur la femme qui dépasse les caractéristiques individuelles et les spécificités civilisationnelles, sans pour autant nier leur existence.

Ainsi, tout au long du XXe siècle, l’attention de Mauriac à l’égard des autres pays, des plus proches aux plus éloignés, est-elle toujours en éveil, relayée par l’imaginaire du romancier et concentrée sous la plume de l’écrivain-journaliste. Celui qui n’est ni un historien, ni un spécialiste de la politique internationale, mais seulement un observateur lucide, examine les événements du monde à l’aune de sa sensibilité et de sa conscience. De ce point de vue, penser les relations de Mauriac avec la Russie permet d’éclairer et d’interroger les processus qui sont à l’œuvre entre un créateur plutôt sédentaire et son attachement à l’égard d’un pays qui n’est pas le sien. Car Mauriac fait partie de ces écrivains français qui ont le regard tourné vers la Russie. Contrairement à Gide, il n’accomplira pas le fameux voyage en URSS, mais cela ne l’empêche pas de demeurer extrêmement attentif aux bouleversements et aux fractures qui caractérisent la Russie du XXe siècle, de la chute de l’Empire russe à la toute-puissance de l’URSS soviétique. Il s’en fait le commentateur régulier dans la presse, lui qui affirme à la fin de la Seconde Guerre mondiale : « Nous croyons en une Russie éternelle, indépendante des phénomènes historiques et qui n’est pas déterminée par eux »[2].

Où mieux découvrir cette part d’éternité que dans la littérature et dans les arts ? C’est pourquoi Mauriac témoigne régulièrement de la longue tradition d’échanges intellectuels, littéraires et culturels qui unit la Russie et la France. Mais, plus précisément, comment se manifestent son admiration pour l’art russe et sa fascination pour la spiritualité qui caractérise l’âme slave et son « grand amour pour le peuple d’Anna Akhmatova »[3] alors qu’il précise : « Dès l’adolescence, Tolstoï et Dostoïevski, et un peu plus tard Berdiaev, Tchekhov, Pasternak me l’ont rendu presque plus proche que mon propre peuple : je veux dire qu’il y avait certains traits de mon être secret que je retrouvais en eux et qui n’étaient pas chez les secs écrivains de chez nous… » ?

À partir de quels critères se construit le rapport de Mauriac avec les écrivains dont il revendique l’influence ou qui suscitent son intérêt (Berdiaev, Dostoïevski, Pasternak, Soljenitsyne, Tchekhov, Tolstoï, Troyat,…) ? Quelles relations Mauriac entretient-il avec les artistes qu’il croise ou fréquente durant sa vie (Diaghilev, Nijinski, Zadkine, …) ? En quoi sa vision de la Russie est-elle semblable ou différente de celle de ses confrères et amis (Aron, Bernanos, Gide, Maritain, Martin du Gard, Maulnier, …) ?

Parallèlement, comment Mauriac entre-t-il en contact avec la réalité russe, tant à travers son réseau professionnel (collaborations littéraires) ou sa participation à des associations franco-russes (Studio franco-russe, France-URSS, …) qu’à travers son réseau personnel (confrères, amis, famille…) ? D’une façon plus générale, quels sont les phénomènes, les événements, les interactions qui entraînent Mauriac en tant qu’homme et en tant que créateur à s’intéresser au peuple russe et à sa culture ?

Et aujourd’hui, qu’en est-il de Mauriac en Russie ?

 

Ouvrages de référence :

  • François Mauriac, Œuvres romanesques et théâtrales complètes, « Bibliothèque de la Pléiade », Gallimard, 1978-1985, 4 tomes.
  • François Mauriac, Œuvres autobiographiques, François Mauriac, Œuvres romanesques et théâtrales complètes, « Bibliothèque de la Pléiade », Gallimard, 1990.
  • François Mauriac, Bloc-notes, 4 tomes, Points-Seuil, 1993.
  • François Mauriac, D'un bloc-notes à l'autre, Bartillat, 2004.
  • François Mauriac, Journal, Le Bâillon dénoué, Mémoires politiques, « Bouquins », Robert Laffont, 2008.
  • mauriac-en-ligne.u-bordeaux-montaigne.fr
  • Série Cahiers François Mauriac, Grasset, (18 numéros de 1974 à 1991)
  • Série Nouveaux Cahiers François Mauriac, Grasset, (26 numéros de 1993-2019)
  • Dictionnaire François Mauriac, Honoré Champion, à paraître en avril 2019.

Le résumé détaillé de la proposition de communication (environ 300 mots ou 1 500 signes), accompagné d’un titre et d’une courte biobibliographie, devra être envoyé au plus tard le 15 mai 2019 aux adresses électroniques suivantes :

caroline.casseville@u-bordeaux-montaigne.fr. et dubnyakovaoa@mgpu.ru

Les textes des communications acceptés seront à remettre avant le colloque, pour le 2 septembre 2019.

À l’issue du colloque, le comité scientifique sélectionnera les communications qui feront l’objet d’une publication.

 

Comité scientifique                          

- Caroline CASSEVILLE (Université Bordeaux Montaigne - SIEM)

- Philippe DAZET-BRUN (Institut Catholique de Toulouse - SIEM)

- Yann DELBREL (Université de Bordeaux - SIEM)

- Jeanyves GUÉRIN (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3)

- Jacques MONFÉRIER (Université Bordeaux Montaigne - SIEM)

- Jean TOUZOT (Université Paris-Sorbonne - SIEM)

- Zoya KIRNOZE (Conservatoire Glinka – Nijni Novgorod)                           

- Oxana TIMACHEVA (Université de la ville de Moscou)

- Kira Kachlyavik (Ecole de hautes études en sciences économiques - Nijni Novgorod)

- Václava BAKEŠOVÁ (Université Masaryk – Brno - SIEM)

- Svetlana Averkina (Université linguistique Dobrolioubov – Nijni Novgorod)

- Serguey FOMIN (Université linguistique Dobrolioubov – Nijni Novgorod)

- Oxana DUBNYAKOVA (Université de la ville de Moscou - SIEM)

 

Comité d’organisation

- Caroline CASSEVILLE (Université Bordeaux Montaigne - SIEM)

- Jean-Claude RAGOT (Université Bordeaux Montaigne - SIEM)

- Elena TAREVA (Université de la ville de Moscou)

- Elena TCHERKACHINA (Université de la ville de Moscou)

- Oxana DUBNYAKOVA (Université de la ville de Moscou - SIEM)

- Natalia KLEIMENOVA (Université de la ville de Moscou)

- Natalia KASSIANOVA (Université de la ville de Moscou)

- Anna KARPOVA (Université de la ville de Moscou)

 

[1] François Mauriac, « La Russie inconnue », Le Figaro, 19 novembre 1944.

[2] Id.

[3] François Mauriac, Bloc-notes, IV, p. 264-265.