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Christian Garcin, écrivain protéiforme et polymorphe (Genova, Italie)

Christian Garcin, écrivain protéiforme et polymorphe (Genova, Italie)

Publié le par Marc Escola (Source : Elisa Bricco)

Christian Garcin, écrivain protéiforme et polymorphe (Genova, Italie)

8-9 novembre 2018

Ce colloque international entend faire le point sur le parcours d’un quart de siècle d’écriture de Christian Garcin.

 

Christian Garcin (1959) est un écrivain français polymorphe : dans son œuvre (plus de quarante titres publiés), qui augmente régulièrement chaque année, les genres différents coexistent ainsi que les thématiques et les styles. Depuis son entrée dans l’écriture en 1993, Christian Garcin n’a pas cessé de publier des récits et nouvelles, des romans et poèmes, des carnets de voyage, des textes brefs, des essais et des traductions : une œuvre désormais vaste où la fiction et l'essai, l’autofiction et l’autobiographie se côtoient naturellement.

En regardant la liste complète des textes garciniens, on pourrait être étonné par l’apparente hétérogénéité de cette œuvre composite et développée. Pourtant, en lisant les différents textes, le lecteur se rend compte que ce corpus est parcouru par des fils qui se tressent et se lient d'un titre à l'autre et d'un genre à l'autre. Garcin a avoué que cette trame tissée dans ses textes n'était pas pensée au départ, mais que, après coup, il lui est apparu comme une évidence que des échos se relayaient d'un roman à l'autre, d'un récit à une nouvelle etc. (Cf. Entretien dans La Femelle du requin, 2014). Cela contribue à donner à sa production littéraire cohérence et unité malgré la fragmentation générique.

Dans ce colloque, on pourra aborder la production littéraire de Christian Garcin selon plusieurs approches.

On pourra ainsi envisager la réflexion sur l’art qui a une large place dans ses textes : en tant que thème, et en tant qu’objet déclencheur de la création et de la recherche de l’écrivain. Dans Vidas (Gallimard, 1993) apparaissent des portraits d’artistes, Jan Van Eyck, Le Caravage, Donatello, à côté de ceux d’écrivains et de personnages célèbres de l’histoire. Ensuite, en 1997, il publie LEncre et la couleur (Gallimard, « L’un et l’autre ») complétement consacré aux peintres italiens de la Renaissance, Masaccio, Pisanello et Piero della Francesca et aux peintres chinois (du VIIIe au XIIIe siècle), Ma Yuan, Wu Daozi, Shi Tao. Dans ces écrits, le récit de certains épisodes de la vie des artistes est prétexte à questionner le sens de la création et à réfléchir sur l’élan vers l’inconnu qu’ils engagent dans leurs œuvres. Garcin poursuit encore ce type de recherche dans LAutre monde par exemple, et aussi dans les essais et les fictions consacrés aux écrivains : Borges de loin, Une théorie d’écrivains, pour n’en citer que quelques-uns.

On pourra aussi suivre la trace de l'écrivain voyageur, passionné par les terres les plus éloignées et les plus sauvages : de la steppe mongole à la Mer Blanche, de la Terre de Feu au Japon. Les carnets de voyage, mais aussi les narrations romanesques et les livres pour la jeunesse arpentent des territoires peu connus, étrangers et étranges, où évoluent des personnages insolites, des enquêteurs improbables, des femmes férues de voyance ou de parapsychologie, des ermites vivant dans les grottes, etc. Garcin est fasciné par les cultures chamanes et il explore des continents géographiques et mentaux avec lesquels nous ne sommes pas familiarisés. Le voyage lui permet dans le même temps d’orchestrer les thèmes de la disparition, de la fuite, de la quête.

D’autre part Garcin accorde à la composition romanesque une attention particulière, notamment dans les fictions les plus récentes (La Piste mongole, Les Nuits de Vladivostok, Selon Vincent, Vies multiples de Jeremiah Reynolds). Celle-ci se traduit notamment par l’alternance des voix narratives, la pratique des récits emboîtés ou des effets spéculaires, ainsi que par le recours plus ou moins parodique au récit policier ou encore par l’imitation de techniques cinématographiques. Il serait possible d’analyser la manière dont cette recherche, loin de déployer une virtuosité gratuite, recoupe certains des motifs traités, tels que la pluralité des modes de la vie psychique, l’importance du rêve et de la communication inconsciente.

Nous sommes convaincus que la richesse de cette œuvre mérite d'être étudiée. Plusieurs critiques se sont penchés sur les romans (Dangy, 2012 et 2013 ; Rabaté, 2016), sur les récits des vies (Ferrato-Combe, 2006), sur les relations avec l'art qui se développent dans ses textes (Bricco, 2015 et 2017), mais il manque un ouvrage qui aborde de manière globale ses écrits et qui puisse rendre compte des fils multiples qui s'y entremêlent. Nous nous proposons de remplir ce vide à la suite du colloque international qui permettra de mettre en valeur l’œuvre et donnera la juste place aux réflexions et discussions des critiques et des chercheurs que nous publierons par la suite.

MODALITÉS DE SOUMISSION

Les propositions de 250 mots maximum accompagnées d'un profil bio-bibliographique sont à envoyer à Elisa Bricco et Marie Gaboriaud (elisa.bricco@unige.it et marie.gaboriaud@institutfrancais.it ) avant le 15 décembre 2017.

Communication : 30 minutes + 15 minutes de discussion

Comité organisateur

Elisa Bricco, Marie Gaboriaud, Chiara Rolla

Comité scientifique

Elisa Bricco (Università di Genova), Margareth Amatulli (Università Carlo Bo Urbino), Isabelle Dangy (CIEREC, Université de Saint-Etienne), Laurent Demanze (CERCC, ENS Lyon), Alexandre Gefen (CNRS, Paris III), Nancy Murzilli (Université Paris 13), Chiara Rolla (Università di Genova), Valeria Sperti (Università Federico II Napoli), Dominique Viart (CSLF, Université Paris-Ouest Nanterre).