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Colloque :

Colloque : "Figures du post-humain. Littérature, cinéma, bande dessinée." (Braga, Portugal)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Cristina Alvares)

Colloque : "Figures du post-humain. Littérature, Cinéma, Bande Dessinée"

 

Institut des Lettres et Sciences Humaines (ILCH)

Centre d’Études en Humanités de l’Université du Minho (CEHUM)

13-14 juin 2019 auditorium ILCH

 

PRÉSENTATION

Dans Nous, animaux et humains, Tristan Garcia soutient que la conception de l’humain impliquée dans l’humanisme moderne subit actuellement une crise profonde où se croisent deux tendances opposées. D’une part, une tendance interne qui morcelle le « nous » humain en de multiples « nous » communautaires (ethnies, religions, genres, etc) ; d’autre part, une tendance extensive qui élargit le cercle du « nous » à d’autres espèces animales, voire à la totalité du vivant.

Une troisième tendance existe, celle qui concerne le triomphe de la technologie. La connexion du « nous » avec ses constants et (d’aucuns le pensent) inexorables devenirs, est de plus en plus intime et imperceptible. Il en va ainsi du techno-numérique qui est en train de redéfinir les frontières de l’humain au moyen d’une re-sémantisation du monde.  Et si on ajoute le développement impressionnant de l’Intelligence Artificielle (IA), par exemple, il n’a jamais été aussi urgent de repenser la question de l’humain mais aussi et surtout du post-humain.

Par conséquent, cette tendance qui intègre dans la sphère de l’humain ce que l’humanisme moderne en excluait, ne concerne pas uniquement les êtres vivants. Sont également concernées les machines de plus en plus présentes dans notre vie. Entre vivants et machines s’intensifient des formes variées d’interaction, d’interdépendance, de continuité, d’hybridation (cyborgisation, bionique, robotique). Le développement frappant des biotechnologies, des nanotechnologies, de l’IA, des sciences cognitives, est une réalité qui contribue puissamment à la redéfinition et à la réinvention de l’humain moyennant, par exemple, la manipulation génétique ou la numérisation de l’esprit.

Sur fond des avancées de la technoscience, en particulier dans des domaines comme la génétique et l’éthologie, le post-humanisme et des courants satellites prévoient une (trans)mutation réelle de l’être humain capable de surmonter définitivement son extrême vulnérabilité physique et génétique ainsi que ses limitations cérébrales. L’h+ déclare l’obsolescence de l’Homme tel que nous le connaissons et proclame l’accélération de l’évolution moyennant une réforme anthropotechnologique des caractéristiques de l’espèce pouvant aboutir à l’abandon du corps biologique et à sa substitution par le corps mécanique ou par le corps virtuel.

Le post-humain sera donc, dans le sillage de la réalité augmentée, un humain augmenté dont la jeunesse et la vigueur sont à très longue durée, qui n’a pas de maladies, qui se (re)crée lui-même ainsi que sa progéniture, qui s’habilite à l’amortalité (comme dirait Aymeric Caron, indéfectible défenseur de la cause animale, « la vie est ce qui ne veut pas mourir »), qui maîtrise ses émotions et ses passions, qui est plus apte au plaisir, à l’art, à  la contemplation; bref, un humain élevé à l’échelle supérieure de l’excellence techno-numérique, dont on est loin encore d’en discerner l’impact et la portée.

Tout ceci implique, bien évidemment, un élargissement des frontières de l’humain dans le sens d’une perfectibilité croissante. Si quelques-unes des implications de cette redéfinition profonde s’avèrent nettement positives et exaltantes (pensons à l’emploi de l’IA au service de la santé), d’autres, au contraire, ne vont pas sans susciter des réserves et du scepticisme. La post-humanité ne signifie-t-elle pas la suspension de ce que nous considérons spécifique et constitutif de la condition humaine ? Où passe la ligne de partage entre perfectibilité et monstruosité ?

Comment formuler la coexistence de l’humanité avec des formes supérieures d’hégémonie technologique ? Comment penser l’humanisation des animaux, soutenue par les défenseurs de la cause animale, dans le contexte du projet post-humaniste lequel se fonde moins sur la fragilité de la vie et le partage du sensible que sur le pouvoir de la science et de la technologie ? Le post-humanisme ne serait-il pas un nouvel anthropocentrisme aux accents théotechnologiques postulant l’invulnérabilité et/ou la mutabilité illimitée de la vie humaine ?

Organisé dans le cadre du Projet Seuil Homme/Animal/Machine, ce Colloque souhaite discuter les enjeux du post-humanisme autour de cette question : comment la fiction littéraire, filmique et bédéesque configure-t-elle les effets culturels des avancées scientifiques ? Et cela de façon décisivement interdisciplinaire et intermédiale. Raison pour laquelle seront considérées prioritaires les communications focalisant les figures du post-humain en deux (ou trois) des médias en jeu – littérature, cinéma, bande dessinée –, tout en privilégiant les connexions entre eux.

Conférenciers invités : Edwige Armand (Université de Toulouse – Jean Jaurès, présidente de l’Association Passerelle AST) et Pedro Moura (UAlg, ESAD-IPL, CEC-FLUL, CEHUM)

 

PROPOSITIONS

Afin de soumettre votre proposition de communication, sous forme d’un résumé de 200-300 mots accompagné d’une brève notice biobibliographique, nous vous prions de nous joindre à l’adresse électronique suivante : coloquioLCBD@gmail.com    

Les propositions de communication devront nous parvenir jusqu’au 15 janvier 2019.

Les communications ne dépasseront pas 20 minutes.

Les textes des communications seront soumis à révision par les pairs (peer review). Ceux qui seront sélectionnés feront objet d’une publication.

Langues de Communication : Portugais, Français

 

CALENDRIER

15 janvier : date butoir pour soumettre des propositions de communication (20 minutes maximum) (résumé de 200-300 mots).

25 janvier : réponse de l’Organisation.

5 février : programme provisoire.

31 mars : inscription au colloque.

1 juin : programme définitif.

13-14 juin : Colloque.

 

Comité Scientifique

André Corrêa de Sá (Un. de Santa Barbara, Califórnia)

Anne Simon (EHESS)

Cândido Oliveira Martins (FacFil)

Charles Feldhaus (Un. E. Londrina)

Dorothea Kullman (Un. Toronto)

Eunice Ribeiro (UMinho)

Helena Pires (UMinho)

Iolanda Ramos (FCSH)

Irène Langlet (Un. Limoges)

José Almeida (FLUP)

Miriam Ringel (Un. Bar-Illan)

Nuno Simões Rodrigues (FLUL)

Pedro Moura (FLUL)

Xaquin Nuñez (UMinho)

 

Organisation

Ana Lúcia Curado

Cristina Álvares

Isabel Cristina Mateus

Sérgio Sousa

 

URL de référence :

http://cehum.ilch.uminho.pt/