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Colloque : « Les Migrations dans tous leurs E/(é)tats dans la littérature africaine »

Colloque : « Les Migrations dans tous leurs E/(é)tats dans la littérature africaine »

Publié le par Université de Lausanne (Source : Ngolo Aboudou SORO)

Colloque : « Les Migrations dans tous leurs E/(é)tats dans la littérature africaine »

 

Université Alassane Ouattara Bouaké

14-16 mai 2018

 

PRÉSENTATION

L’actualité sociologique, économique, politique, artistique, littéraire… reste fortement marquée et dominée par l’imaginaire des migrations. Saisie comme l’un des paradigmes majeurs de la (post)modernité, cette migration, charriant avec elle les flux globaux (Appadurai), conceptualisée dans divers disciplines et domaines du Savoir, situe la question de l’appartenance territoriale de l’homme du XXIème siècle. Une telle démarche, qui fragilise les ressorts d’une argumentation en faveur de l’"État-nation" et redéfinit la notion de frontière, trouve un intéressant lieu d’expression dans les arts et dans les lettres. 

Dans ce nouveau monde où tout est mouvement et en mouvement, le sujet mobile, du moins, tel qu’il est représenté dans les arts et les lettres, se dégage de ses empreintes historiques, culturelles, sociales pour se frayer un chemin dans les répertoires identitaires des plus variés. Par exemple, dans Black Bazar d’Alain Mabanckou, les sujets mobiles s’engagent dans cette voie à sens multiples où l'on se joue des codes, afin de jouir de la prolifération des symboles culturels et identitaires au lieu d'en être victime. Leur existence est forgée par la distance et la multi-localisation qui deviennent, plus qu’un mode de vie, une identité à part entière.

Le constat est le même dans Bintou de  Koffi Kwahulé  et dans  L’exilé de Marcel Zang. Ces pièces mettent en scène l’immigré dans les pays d’accueil où il est marginalisé, où ses droits sont piétinés et où son identité est troublée. Les dramaturges suivent les personnages dans leur combat pour trouver une façon viable au monde et posent la question brûlante de l’immigration avec acuité. Partageant sa vision sur les migrants qu’il qualifie d’ « Ulysse des temps modernes », l’écrivain guinéen Tierno Monénembo dit d’eux qu’ils sont moins des suicidaires que des téméraires : «  ils affrontent le monde hostile devant eux, pas à armes égales mais à volonté égale ».

Dans un autre registre, on assiste à l’émergence d’une catégorie d’œuvre littéraire qui aborde la thématique migratoire de l’intérieur. Ainsi, il n’est pas rare de voir dans les fictions littéraires africaines des personnages qui font choisissent délibérément de vivre dans un pays autre que celui de leurs origines. De leur positionnement spatial déterritorialisé, ils tiennent un discours décentré dont l’ancrage identitaire et culturel est en constante fluctuation. L’étude des migrations par le prisme des fictions permet alors certainement d’envisager la complexité des situations individuelles avant de considérer l’impact politique des mouvements migratoires. Le migrant étant en effet une figure politique dont la représentation est sous-tendue par des enjeux idéologiques et géostratégiques indéniables.

Serait-ce là l’expression de la réalité d’un nouveau rapport au « monde », un monde qui compte aujourd’hui plus de deux cent cinquante millions de personnes déplacées[1], un monde traversé de part et d’autre par des pôles de départ et d’accueil, toujours mouvants, toujours nouveaux, déviés des anciens liens coloniaux ?

Bref, nous analyserons le système d’intentionnalité qui caractérise les migrations multiformes. Cette discussion sera suivie d’un examen empirique qui laisse apparaître que les mobilités réversibles, loin d’être l’expression unilatérale d’une « liberté » renouvelée, sont des réponses à un nouvel univers de contraintes situationnelles

 

AXES DE RECHERCHE

L’objet de ce colloque est de faire l’état des lieux de ce mouvement migratoire en repensant spécialement le rapport entre la littérature africaine, la société et le monde, notamment les types de représentations qu’elles se renvoient mutuellement, à partir d’au moins deux axes non exclusifs et non exhaustifs :

AXE 1 : Migrations littéraires et liberté sociale

AXE 2 : Représentations et catégorisations de la migration dans la littérature : voyage, exil, réfugiés, migrants et transmigrants…

 

PROPOSITIONS

Les propositions de communication en français sont attendues pour le 31 octobre 2018 au plus tard aux adresses suivantes : ngoloas@gmail.com ; konedjakson@gmail.com  Elles ne devront pas excéder 300 mots.