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Appels à contributions
Patrimoine, Langue, Discours, Tourisme (Djerba)

Patrimoine, Langue, Discours, Tourisme (Djerba)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Chokri RHIBI)

Colloque international

 

Patrimoine, Langue, Discours, Tourisme

Pour une approche interdisciplinaire

PaLDiT 2018

 

Djerba (Tunisie), 23, 24 et 25 avril 2018

 

Organisé par

Le laboratoire DYLIS « Dynamique du langage in situ », Université de Rouen

L’ISET « Institut Supérieur des Etudes Technologiques, Djerba, Tunisie

L’URLDC « Unité de Recherche en Langue, Discours et Civilisation », Université de Sfax

Le Laboratoire LIMPACT « Langues, Identité, Médias, Patrimoine, Culture et Tourisme », Université Cadi Ayyad de Marrakech

 

Appel à communication

     Le patrimoine désigne, au sens large,les ressources matérielles et immatérielles, naturelles ou culturelles, partagées par une communauté et transmises de génération en génération. Acceptons, pour le moment, cettedéfinition générale, même si nous serions amenés à la discuter davantage ultérieurement. Le patrimoine est aujourd’hui l’objet d’enjeux politiques, économiques, sociaux, identitaires, etc.C’est unenotion transversale, car intimement liéeà d’autres entités telles que la langue, le discours ou le tourisme, pour ne citer que les trois entrées composant la problématique de notre colloque international.Notre approche se veut pluri et transdisciplinaire, sans exclure des contributions portant sur le patrimoine matériel (notamment le bâti), nous sollicitonssurtout des communications portant sur le patrimoine culturel immatériel (PCI). Aussi les communications ne doivent pas porter exclusivement sur le patrimoine mais questionner les liens étroits entre ces quatre entrées.

Sans vouloir définir le concept de patrimoine par sa matérialité ou par son immatérialité, nous privilégions, lors de ce colloque,l’étude du PCI :contes, chants, mythes, légendes, pratiques, savoir-faire, traditions orales, représentations et connaissances associées aux espaces et groupes socioculturels, etc. Pour plus de précision, nous nous référonsà de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine immatériel, adoptée par l’Unesco, en octobre 2003, en particulier à son article 3, lequel inclut : « 1) les traditions et expressions orales, y compris la langue comme vecteur du patrimoine culturel immatériel ; 2) les arts du spectacle ; 3) les pratiques sociales, rituels et événements festifs ; 4) les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers ; 5) les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel. »

Le colloque international tentera autant que faire se peut de questionner et de problématiser les rapports étroits que le PCI entretient avec la langue, le discours ou le tourisme, ce qui justifie les trois axes suivants : 1) PCI et langue ; 2) PCI et discours ; 3) PCI et tourisme. Chaque proposition de communication doit s’inscrire dans l’un des trois axes suivants.

Axe1 : PCI et langue

Le mot « patrimoine », du latin patrimonium, réfère à l’héritage paternel transmis de génération en génération. L’une de nos préoccupations est de s’interroger sur cette transmission ainsi que sur la (ou les langues) dans laquelle (lesquelles) s’exprime et se transmet ce patrimoine. La langue, conçue anthropologiquement comme le lieu où se conserve l’expérience humaine, véhicule les différentes conceptions valorisant l’héritage, matériel et immatériel, tout en l’inscrivantdans un prolongement temporel traçant une trajectoire continue dans une histoire commune. C’est aussi par l’intermédiaire de la langue, sous une forme orale (contes, légendes, chansons…) et/ouécrite (manuscrits, traces, inscriptions…) que l’interaction entre le passé et le présent se maintient et se perpétue.

Dans un paysage sociolinguistique pluriculturel et plurilingue, celui du Maghreb, par exemple, dans quelle langue se fait la transmission du PCI ? Que transmet-on ? Qui transmet quoi ? Comment ?Par quel processus ? Et pour quelle finalité ? Si l’on en adopte une approche genrée, on pourrait s’intéresser au rôle des femmes dans la conservation et la transmissiondu patrimoine oral. Mais on pourrait aussi s’inscrire dans une approche intergénérationnelle.

Axe 2 : PCI et discours

Quel est le discours relatif aux processus de patrimonialisation ? Quels sont les discours portant sur le comment et le pourquoi de la préservation et de la sauvegarde de la diversité du PCI d’une communauté qui, sous l’effet de la globalisation, perd de plus en plus les conditions matérielles de production de son héritage ?Le discours institutionnel, celui des représentants de l’Unesco, par exemple, tient-il toujours compte des spécificités et contraintes locales ? Est-il toujours approprié au contexte local ? Comment un tel discours, perçu souvent, par les détenteurs du patrimoine, comme occidental, dominant et élitiste, est-il reçuet transposé à l’échelle nationale et locale ? Comment gère-t-on la double nécessité de la patrimonialisation et du développement local ? Dans d’autres termes, la patrimonialisation est-elle toujours perçue comme une garantie de préservation des biens culturels ou comme une injonction au développement ? Qu’en est-il, par ailleurs, des discours des décideurs politiques relatifs à l’identification, l’inventaire, la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine national ?

Axe 3 : Patrimoine et tourisme

Le patrimoine est, à première vue, intimement lié à un territoire, à une localité et à une communauté. Qui sont ces « communautés, groupes et individus » supposés recréer en permanence le PCI et perpétuer le sentiment d’identité et de continuité ?

Pourquoi lepatrimoine immatériel est-ildifférent du patrimoine matériel ?Parce que si le premier se situe dans la localité, le second,bien qu’il y prenne sa source,n’y est assujetti ni définitivementni durablement.

Dans un monde de plus en plus dominé par la globalisation, où la mobilité des personnes (tourisme, immigration, exode, guerre, etc.) et la marchandisation de la culture provoquent la déterritorialisation du PCI et l’inscrivent dans uncontexte planétaire transcendant ainsi les frontières nationales et politiques, commentles communautés procèdent-elles pour« faire-revivre »la mémoire traditionnelle à l’heure où la mise en tourisme et la muséification s’emparent du patrimoine ?

Et à l’inverse, que sera le rôle du touriste véhiculant souvent des représentations plus subjectives que réelles et correspondant à des images exotiques et fortement intériorisées ?Les touristes sont-ils souvent en quête d’images plus que de contenus ? Sont-ils attachés à des démonstrations spectaculaires, voire à un exotisme teintésouvent de méconnaissance ?

Si le PCI se déterritorialise, perd ses attaches matérielles et renonce, du moins en partie, à son enracinement territorial, ce n’est pas pour mourir mais pour mieux survive. Quel est donc le rôle d’Internet et de la diaspora dans sa survie ?La diaspora participe-t-elle seulement à sa déterritorialisation ou plutôt à sa virtualisation ?Si grâce à la diaspora, le PCI peut se reproduire à n’importe quel endroit de la planète, tout en gardant un lien avec son origine spatiale,comment est-il valorisé par ces communautés culturelles diasporiques ?Cependant cette déterritorialisation, voire cette rencontre entre le local et le global se fait-elle au détriment d’autre chose ? Autrement dit, la survie du PCI déterritorialisé passe-t-elle nécessairement par sa reproduction, sa transformation et sa métamorphose ? Ce dernier, en se déterritorialisant, devient-ilautre ?Quelle qu’en soit l’issue, il convient d’étudier, entre autres sur les plans discursif et représentationnel, ce processus de transformation.

 

Notre souhait est de voir émerger de l’approche pluridisciplinaire de notre problématique une réflexion enrichissante, constructive et à plusieurs voix, car au-delà des rapports du patrimoine avec la langue et/ou le discours (volet linguistique et sociolinguistique), avec le tourisme (volet anthropologique, économique, social et politique), il est question d’histoire (les deux volets historiques concernent le témoignage et l’archivage), de géographie (le patrimoine étant enraciné dans un milieu donné), etc.

Comité scientifique

AKINCI Mehmet-Ali, Université de Rouen Normandie

ASSAS, Anis, ISET, Institut Supérieur des Etudes Technologiques, Djerba

BEN SLAMA Kaïs, Institut Supérieur des Sciences Humaines et Sociales de Médenine,

Université de Gabes

BEN TAHAR, Sami, Institut National du Patrimoine, Tunis

BOUJLIDI, Ali, Université de Gabès

BOURGOU, Mongi, Université de Tunis

KERTAOUI, Hayat, Université Cadi Ayyad Marrakech

LAROUSSI, Foued, Université de Rouen Normandie

 LISSIR, Fethi, Université de Sfax

 OUACHANI, Adel, Université de Gabès

 OUDI, Mekki, Université de Sfax

 RHIBI, Chokri, Institut Supérieur des Sciences Humaines et Sociales de Médenine, Université de Gabès

 SKOUNTI, Ahmed, Institut National des sciences de l'Archéologie et du Patrimoine, Rabat

 SOUISSI, Taieb

 TEBBAA, Ouidad, Université Cadi Ayyad de Marrakech

 TEGHLET, Zouhair

 TRABELSI, Mustapha, Université de Sfax

Comité d’organisation

 ASSAS, Anis, Institut Supérieur des Etudes Technologiques de Djerba

 LAROUSSI, Foued, Université de Rouen Normandie

 RHIBI, Chokri, Institut Supérieur des Sciences Humaines et Sociales de Médenine, Université de Gabès

 TEBBAA, Ouidad, Université Cadi Ayyad de Marrakech

 TRABELSI, Mustapha, Université de Sfax

 BARDAK, Salma, Institut Supérieur des Etudes Technologiques de Djerba

 BLAGHGI, Manel, Institut Supérieur des Etudes Technologiques de Djerba

 BLAGHGI, Mejdi, Institut Supérieur des Etudes Technologiques de Djerba

 BEN OMRANE, Imene, Institut Supérieur des Etudes Technologiques de Djerba

 MHAYA, Slah, Institut Supérieur des Etudes Technologiques de Djerba

Dates importantes

15 septembre 2017 : Diffusion de l’appel à communication

30 novembre 2017 : Dernier délai de réception des propositions de communication

1er janvier 2018 : Notification aux auteurs par le Comité d’organisation

1er juin 2018 : Remise des textes définitifs pour une publication en 2019

Les langues du colloque : arabe, français et anglais

NB : Pour plus de détails sur le déroulement du colloque, les frais de participation et les Modalités de soumission des propositions, voir le site du colloque à l’adresse suivante :

http://www.isetjb.rnu.tn/paldit