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Colloque international : « Sarah Kofman : philosopher autrement » (Paris)

Colloque international : « Sarah Kofman : philosopher autrement » (Paris)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Isabelle Ullern)

COLLOQUE INTERNATIONAL

« SARAH KOFMAN : PHILOSOPHER AUTREMENT »

 

organisé par Ginette Michaud et Isabelle Ullern

Paris, les 5, 6 et 7 juin 2019

 

PRÉSENTATION

Vingt-cinq ans après la parution de Rue Ordener, rue Labat et Le Mépris des Juifs en 1994, le moment est venu de prendre la mesure de l’œuvre philosophique de Sarah Kofman.

De livre en livre, l’écriture kofmanienne a en effet pour enjeu essentiel « la vie comme texte », explorant cette question dans des essais qui ouvrent la « scène philosophique », classique (Empédocle, Héraclite, Platon, Kant, Rousseau, Kierkegaard, Comte, Marx) et contemporaine (Sartre, Blanchot, Derrida). Par un geste de lecture singulier, la philosophe convoque aussi d’autres œuvres qui agissent dans son travail comme des leviers imprévus, à commencer par Freud (L’Enfance de l’art, Quatre romans analytiques) et Nietzsche (Nietzsche et la métaphore, Nietzsche et la scène philosophique, Explosion I et II). D’entrée de jeu, la littérature (Diderot, Hoffmann, Nerval), l’idéologie (Camera obscura), la question du féminin (L’Énigme de la femme, Le Respect des femmes) et celle du rapport à l’art (Mélancolie de l’art) occupent une place déterminante dans son travail, jusqu’à ses derniers écrits (« La mort conjurée », L’Imposture de la beauté). Que signifie, pour une philosophe, cet enjeu vital de penser, de parler, de lire en reconduisant la philosophie « au cœur de la vie » ?

Inséparable de la pensée kofmanienne, la dimension autobiographique des textes (Autobiogriffures du Chat Murr d’Hoffmann, Pourquoi rit-on ?, « Cauchemar » et autres fragments d’analyse) touche et affecte la philosophe même, entre Freud (Un métier impossible, « Il n’y a que le premier pas qui coûte ») et Platon (Comment s’en sortir ?, Socrate(s)). Sarah Kofman s’expose alors comme témoin survivant de la Shoah (Paroles suffoquées, « Shoah ou la dis-grâce », Rue Ordener, rue Labat). Lire Sarah Kofman exige de se mettre à l’écoute de cette tension extrême entre vivre et penser à laquelle elle a accordé toute son attention. Son geste de lecture est un acte « sans pouvoir », un témoignage tout autant qu’une épreuve des apories qu’elle analyse et déconstruit avec rigueur et lucidité. La lecture du texte kofmanien exige également d’être explorée pas à pas, comme nous tenterons de le faire ici en ouvrant le dialogue autour de plusieurs de ses ouvrages.

Vingt-cinq ans après la disparition de Sarah Kofman, la réception de sa pensée demeure toujours parcellaire et trop peu visible, son œuvre peu enseignée en France : on pourrait dire, en reprenant une de ses images au sujet de Nietzsche, que ses textes sont plus que jamais orphelins. Ce colloque entend justement renverser cette situation en multipliant lectures, questions et interprétations autour de cette œuvre féconde, qui est devant nous comme un enfant qui vient : inconnu, jouant, interrogeant et provoquant l’interrogation.

Ce premier colloque international consacré à Sarah Kofman se déroulera à Paris,

le 5 juin : Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3   5, rue de l’École de Médecine, 75006 Paris  Petit Amphithéâtre (Métro Odéon)

le 6 juin : Maison Heinrich Heine, Cité internationale universitaire   27C, boulevard Jourdan, 74014 Paris (RER : Cité universitaire)  Salle de conférences Alfred-Grosser

le 7 juin : Institut Mémoires de l’édition contemporaine (IMEC) 4, avenue Marceau, 75008 Paris (métro : Alma Marceau) 1er étage

En réunissant philosophes, littéraires, historiens, historiens de l’art et psychanalystes, le colloque entend privilégier une lecture plurielle de l’œuvre kofmanienne, qui multipliera angles d’approches et interprétations croisées afin de l’aborder dans toute sa diversité. Les questions historiographiques et archivistiques liées au fonds Sarah Kofman, déposé à l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine (IMEC), seront également abordées.

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Le colloque a été organisé avec le concours du Collège international de philosophie, de l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine, du Laboratoire d’études de genre et de sexualité-LEGS et du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), de la Maison Heinrich Heine, de la Faculté libre d’études politiques (FLEPES) et du Centre interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises (CRILCQ) de l’Université de Montréal.

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programme complet :

    Mercredi 5 juin 2019   I. Philosopher autrement

9h00 : Accueil               9h30 – 10h00 : Allocutions

Isabelle Alfandary (Présidente de l’Assemblée collégiale du Collège international de philosophie, Professeure à l’Université Sorbonne Nouvelle,)

Anne E. Berger (Directrice du Laboratoire d’études de genre et de sexualité-LEGS (CNRS/Universités Paris 8 et Paris Nanterre, Professeure à l’Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis)

Ginette Michaud (Professeure à l’Université de Montréal, chercheuse du Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises (CRILCQ))

Isabelle Ullern (Doyenne de la Faculté libre d’études politiques (FLEPES), chercheuse au comité éditorial de la revue Passés Futurs (Politika – LabEx TEPSIS) et au comité scientifique du GIS Métis (méthodes, études et techniques en intervention sociale))

 

Modération de la matinée : Isabelle Ullern

10h00 – 11h00 : Conférence d’ouverture

« Mourir à Auschwitz : comment ne pas le dire et comment le dire ? »

 Danielle Cohen-Levinas (Faculté des Lettres, Sorbonne Université)            

11h – 11h15 : Pause

11h15 – 12h15 : Atelier 1 : Socrate(s) et Comment s’en sortir ?

« Penser le dialogue pédagogique entre poros et aporie »

John McKeane (University of Reading)

« Socrate contre Sarah Kofman »

Malgorzata Grygielewicz (École européenne supérieure de l’image, EESI)

 

12h15 – 13h15 : Atelier 2 : L’énigme de la femme et autres textes sur le féminin

« Comment échouer »

Mathilde Girard

« Kofman’s Proximity: the Feminine as what Kind of Question? »

Penelope Deutscher (Northwestern University)                    

13h15 – 14h30 : Pause-déjeuner

 

Modération de l’après-midi : Chris Doude van Troostwijk (Université d’Amsterdam)

14h30 – 15h30 : Atelier 3 : Nietzsche et la métaphore et Lectures de Derrida

« Lectures arachnéennes (Nietzsche, Kofman) »

Cosmin Toma (Oxford University)

 « Sarah Kofman : sur le statut de la perversion chez Derrida et en philosophie »

Nicholas Cotton (Université de Montréal)

 

15h30 – 16h30 : ATELIER 4 : « Séductions. Essai sur La Religieuse de Diderot » et « La mort conjurée »

« L’exhibition »

Hannes Opelz (Trinity College, Dublin)

« P… (protestation, pity, pride, penia, a-poria»

Kas Saghafi (Memphis University)

16h30 – 16h45 : Pause

16h45 – 18h00 : Entretien : « Sarah détonne »

Jean-Luc Nancy (professeur émérite de l’Université de Strasbourg) avec Pierre-Philippe Jandin (professeur agrégé de philosophie, responsable de séminaires au CIPh) 

 

Jeudi 6 juin 2019 II. La philosophie et ses autres : littérature, esthétique, psychanalyse

9h00 : Accueil

Modération de la matinée : Ginette Michaud

9h30 – 10h30 : Conférence 

« Sarah Kofman lectrice de Freud »

Isabelle Alfandary

10h30 – 10h45 : Pause

 

10h45 – 12h15 : ATELIER 5 : Art et esthétique 

L’Enfance de l’art, Mélancolie de l’art et L’Imposture de la beauté

« (Re)lire Sarah Kofman en historienne de l’art : autour de L’Enfance de l’art »

Katrie Chagnon (chercheuse et commissaire, Montréal)

« Création artistique, création épistémique : mêmes enjeux ? »

Karoline Feyertag (Universität für Musik und darstellende Kunst Wien, chargée de cours Université de Klagenfurt)

« La pensée esthétique de Sarah Kofman »

Evando Nascimento (Université fédérale de Juiz de Fora, Brésil)                 

12h15 – 14h00 : Pause-déjeuner

 

Modération de l’après-midi : Françoise Coblence (SPP, Université d’Amiens)

14h00 – 15h00 : ATELIER 6 : Littérature et écriture I

Nerval : Le charme de la répétition et le « Souvenir d’enfance »

« “Charmes” : Sarah Kofman lit Nerval »  

Katja Schubert (Université Paris X Nanterre)

« Le “Souvenir d’enfance” au fil du texte kofmanien et ses enjeux »

Isabelle Ullern (Faculté libre d’études politiques, FLEPES)

 

15h00 – 16h :  ATELIER 7 : Littérature et écriture II

Autobiogriffures du Chat Murr d’Hoffmann et « Vautour rouge »

« Le graphe et la griffe : Autobiogriffures de Sarah Kofman »

Brigitte Weltman-Aron (University of Florida)

« Des tours de vautours : la traversée d’un fantasme chez Sarah Kofman »

Judith Kasper (Université de Francfort)                

16h00 – 16h15 : Pause

 

16h15 – 18h00 : ATELIER 8 : Freud et la psychanalyse (avec la participation de Rachel Rosenblum, SPP)

Pourquoi rit-on ?, Conversions, « Il n’y a que le premier pas qui coûte » et L’Énigme de la femme

« Pourquoi rit-on ? Lire Freud avec Sarah Kofman »

Anne Bourgain (Université Paul Valéry – Montpellier 3)

« Lire Sarah Kofman par quatre chemins »

Ginette Michaud (Université de Montréal)

« Sans le regard du père, le corps tombe en fragments : ce que Sarah Kofman supprime du texte freudien sur le “narcissisme féminin” »

Monique Schneider (psychanalyste et philosophe, directrice de recherches émérite au CNRS)

 

Vendredi 7 juin 2019 III. « Au cœur de la vie » : le texte, l’archive, la parole

9h00 : Accueil : Nathalie Léger (directrice générale de l’IMEC)

Modération de la matinée : François Bordes (IMEC)

Des archives issues du fonds Sarah Kofman de l’IMEC seront présentées.

9h30 – 10h30 : ATELIER 9 : les archives Kofman

 « Comment Sarah Kofman est-elle arrivée à l’IMEC ? »

Albert Dichy (directeur littéraire, IMEC)

« Construction du fonds Sarah Kofman »

Pascale Butel-Skrzyszowski (responsable du pôle archives, IMEC)

 « L’étrange montée du “Souvenir d’archives” et son élaboration »

Isabelle Ullern

10h45 – 11h00 : Fragments d’amitié I : lecture de quelques lettres à Sarah Kofman

Jacques Derrida, Michel Haar, Philippe Lacoue-Labarthe et Serge Viderman

par : Albert Dichy, François Bordes, Ginette Michaud et Isabelle Ullern

11h – 11h15 : Pause

 

11h15 – 12h15 : ATELIER 10 : « La vie comme texte »

« Le “Janus double face” de Sarah Kofman et sa judéité intime : une étude des manuscrits de Rue Ordener, rue Labat » 

Yoko Fayolle-Irie (Université Hitotsubashi, Tokyo)

« La prose, la vie, l’histoire : retour sur le travail de traduction de Rue Ordener, rue Labat »

Lisa Ginzburg (écrivaine, traductrice)

12h15 – 14h00 : Pause-déjeuner

 

Modération de l’après-midi : Isabelle Backouche (EHESS)

14h00 – 14h15 : Fragments d’amitié II : lecture de quelques lettres à Sarah Kofman

Maurice Blanchot, André Green, Emmanuel Levinas, anonyme

par : Albert Dichy, Christophe Bisson, Ginette Michaud et Isabelle Ullern

 

14h15 – 15h15 : ATELIER 11 : Relire Rue Ordener, rue Labat

« Sarah Kofman, “il faut bien manger” ou “l’impossible diététique” »

Marta Segarra (CNRS et Laboratoire d’études de genre et de sexualité-LEGS)

« La contrainte de laisser une trace »

 Isabelle Décarie (écrivaine, essayiste, São Paulo)

15h15 – 15h30 : Pause

 

15h30 – 17h00 : ATELIER 12 : La parole du témoin

« Le cas Kofman inscrit dans l’histoire parisienne de la persécution »

Anne Feinsilber (réalisatrice et enseignante)

16h – 17h00 Conférence de clôture : « Sarah Kofman : écrire avec le stylo du père »

Anny Dayan Rosenman (Université Paris 7 Diderot, Commission Histoire – Fondation pour la Mémoire de la Shoah)

17h00 – 17h30 : Discussion générale et clôture du colloque