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Langues et littératures à l'épreuve des communications modernes (Mila, Algérie)

Langues et littératures à l'épreuve des communications modernes (Mila, Algérie)

Publié le par Marc Escola (Source : Myriam Bouchoucha- Abdelhalim Mazouz)

Langues et littératures à l’épreuve des communications modernes

24-25 octobre 2017 Mila (Algérie)

 

ARGUMENTAIRE :

 Depuis le début des années 2000, les moyens de communication modernes ont évolué et se sont diversifiés de façon exponentielle, redessinant nos relations sociales et notre appréhension de l’information.

Les messageries instantanées, les réseaux sociaux, redéfinissent de nouveaux modes de communication et modifient notre rapport à la langue, amenuisant les frontières existant entre le langage verbal et le langage non-verbal, substituant au discours oral un discours écrit interactif qui recèle la fluidité et la spontanéité de la parole.

La synchronisation et l’instantanéité des échanges subsument une redéfinition des notions de discours et d’énoncé, désormais tributaires d’un «techno-langage » qui pulvérise les frontières linguistiques traditionnelles pour proposer les modalités d’une communication globale et universelle. Ces dernières mettent à jour de nouvelles stratégies d’appréhension de la dichotomie : production/réception.

Ces nouvelles formes, appelées « techno-discursives » peuvent-elles remettre profondément en cause les matériaux linguistiques en contaminant les modes de communication traditionnels ou sont-elles circonscrites au médium virtuel ? Peuvent-elles imposer une réévaluation des fonctions  du langage telles que les entendait Jakobson ?

Peuvent-elles redéfinir en profondeur les typologies génériques, être à l’origine de nouvelles poétiques, provoquer l’essor de nouvelles productions littéraires ?

Le présent colloque se propose de dresser, dans une visée comparative, l’inventaire des défis auxquels sont confrontés les langues et les littératures arabe, française et anglaise  face aux nouvelles modalités de la communication moderne.

Il pourra être ainsi question de l’intégrité des langues soumises d’une part à ce que Marie-Anne Paveaux  nomme la « délinéarisation » qui menace la logique syntaxique et la combinatoire phrastique et d’autre part  du« métissage morphologique » :  Il s’agit, d’une part,  de   la création d’éléments langagiers hybrides qui peuvent être le produit d’interaction entre plusieurs langues ou encore de l’association de graphèmes avec des signes iconographiques  ou  des éléments typographiques. On s’intéressera particulièrement à la langue arabe qui, sur les réseaux sociaux, se voit le plus souvent transcrite en alphabet latin : la graphie arabe originale peut-elle s’adapter à ces évolutions ? Peut-elle être remplacée par la graphie latine comme le suggéraient au milieu du XXè siècle quelques linguistes arabes ?

On pourra également s’interroger sur les possibles évolutions et mutations du statut de l’écrit, qui, dans les univers numériques et plus particulièrement sur les réseaux sociaux, se voit souvent limité  à une transcription phonétique mimétique de l’oralité. . N’est-ce pas ainsi qu’il faut penser les excès de signes épilinguistiques, les onomatopées, les accentuations  fantaisistes, les redoublements de lettres ou de syllabes qui sont la marque indéniable du techno-discours.

Ces constats doivent-ils amener à concevoir un mode de communication hybride mêlant l’oral et l’écrit ? L’écrit traditionnel est-il réellement menacé par ce mode d’expression composite ? Les frontières entre les langues sont-elles amenées à s’estomper ? Les traducteurs sont-ils face à de nouveaux défis ?

On se demandera également de quelle  façon on peut appréhender des productions discursives plurisémiotiques qui mêlent désormais à l’écrit des documents iconographiques,  des vidéos, des enregistrements sonores. Cette place croissante accordée au langage non verbal menace-t-elle réellement les échanges verbaux ?

On ne peut s’intéresser aux modifications de la production sans s’interroger sur celles apportées à la réception. Nous essayerons donc de comprendre en quoi les discours des univers virtuels  sous tendent de nouvelles logiques de lecture, les liens hypertextes ayant rompu le mode de la linéarité textuelle pour lui substituer une lecture à dimension relationnelle.

La sociolinguistique pourra aussi réfléchir à la représentativité sociale de ce genre de discours. Son impact est-il, comme on le pense, réellement limité aux jeunes ? Y-a-t-il ou non des milieux sociaux plus concernés par ses modifications ? Les techno-discours contaminent-ils les discours traditionnels avec la même influence selon le milieu d’origine des locuteurs ?

On pourra se demander en quoi les communications influencent la production littéraire.

D’un point de vue thématique, il pourra être question d’étudier comment les univers virtuels ont pénétré les univers diégétiques et en quoi ils deviennent, dans les œuvres littéraires de l’extrême contemporain, des outils pour nouer ou dénouer les intrigues.

D’un point vue stylistique on pourra se demander en quoi les modes de communication modernes influencent les formats romanesques  et les rythmes narratifs eux-mêmes. On essayera de voir si le chat a influencé les formes dialoguées des œuvres littéraires et si l’existence d’une production scripturale hybride sur les blogs remet en question la typologie des genres littéraires.

On réfléchira en outre à la modification du statut même de l’œuvre littéraire et de la notion d’auteur, remis en cause par la libre circulation des œuvres. Cette dernière nous pousse à repenser le statut même de l’auteur et des institutions littéraires.

AXES :

Les communications pourront s’inscrire - mais pas exclusivement-  dans les axes suivants :

En linguistique :

  • Les communications modernes et l’évolution des langues

  • Les métissages linguistiques et morphologiques

  • La logique phrastique en technodiscours

  • L’évolution du statut de l’écrit

  • Le développement du langage non-verbal

En littérature :

  • Rythmes romanesques contemporains

  • Influence des technolangages sur l’écriture littéraire

  • Mutation du dialogue littéraire

  • Remise en cause des institutions littéraires

  • Présence thématique des moyens de communications modernes

En traduction :

        -  Traduction des technolangues

 

Langues des communications : français, anglais, arabe.

Courrier électronique : technolangues.mila@yahoo.com

 

Echéancier :

-Date limite d’envoi des propositions de communication : 03 avril 2017.          

-Notification d’acceptation des propositions de communication : 17 avril 2017.

- Envoi des articles :10 juin 2017.

                -Réponse du comité scientifique : 20 juillet 2017

-  Colloque national : 24 et 25 octobre 2017

Présidents du Colloque National : Mme Myriam Bouchoucha et Mr Abdelhalim Mazouz.

Comité Scientifique

Pr Latreche Rabah (Centre Universitaire Abdelhafid Boussouf, Mila)

Pr Bererhi Afifa( Université Alger 2)

Pr Kadik Djamel ( Université Yahia Farès de Médéa)

Pr Chouiten Lynda ( Université M’hamed Bougara de Boumerdès)

Pr Yacine Rachida ( Université Oran 2 Mohamed Ben Ahmed)

Pr Dahou Foudil( Université Kasdi Merbah de Ouargla)

Dr Belhocine Mounya (Université Abderrahmane Mira. Bejaia)

Dr Soltani Rachid (Université  Larbi Tebessi deTebessa)

Dr Abbadi Dalila (Université Kasdi Merbah de Ouargla)

Dr Messaadia Lezhar( Centre Universitaire Abdelhafid Boussouf, Mila)

Dr Saidi Said (Université Batna 1)

Dr Aouarib Salim ( Centre Universitaire Abdelhafid Boussouf, Mila)

Dr Khalil Abdelkrim (Centre Universitaire Abdelhafid Boussouf, Mila)

Dr Bensari Messaoud ( Centre Universitaire Abdelhafid Boussouf, Mila)

M. Boulkroun Fouad (Centre Universitaire Abdelhafid Boussouf, Mila)

M. Bencherif Mohammed-Hicham (Centre Universitaire Abdelhafid Boussouf, Mila)