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Crimes et criminels dans le monde anglophone aux XVIIe et XVIIIe siècles (Paris)

Crimes et criminels dans le monde anglophone aux XVIIe et XVIIIe siècles (Paris)

Publié le par Romain Bionda (Source : Société d'Etudes Anglo-Américaines 17-18)

Colloque international de la Société d’Etudes Anglo-Américaines des XVIIe et XVIIIe siècles (SEAA 17-18)
18-19 janvier 2019
Université Paris Panthéon-Assas
Accueil par le groupe de recherche « Law and Humanities », Cersa, UMR 7106

Conférencier invité : Professor Trevor Burnard (Université de Melbourne)

Appel : Crimes et criminels dans le monde anglophone aux XVIIe et XVIIIe siècles.

« We are grown old; I am come back to England, being almost seventy years of age, husband sixty-eight, having performed much more than the limited terms of my transportation […], and he is come over to England also, where we resolve to spend the remainder of our years in sincere penitence for the wicked lives we have lived. » (Daniel Defoe, Moll Flanders, 1722)

Criminelle de haut vol exilée en Virginie, le personnage de Moll Flanders incarne les figures mythiques des criminels façonnées à la fois par la littérature des dix-septième et dix-huitième siècles, mais aussi par la presse de cette période. L’univers des criminels, leur profil, leurs relations avec la presse de l’époque ont fait l’objet de nombreuses études qui ont tenté, au travers d’un travail d’archives, de saisir la réalité des hors-la-loi, des condamnés, réalité souvent exagérée et déformée par des dramaturges tels que John Gay qui immortalise le criminel Jonathan Wild dans The Beggar’s Opera (1728), par les romans à sensations (par exemple, Captain Alexander Smith’s History of the Lives of the Most Noted Highway-men, Foot-pads, House-Breakers, Shoplifters and Cheats, 1714) ou encore par certains journalistes complices de ces fameux criminels. Certains historiens ont récemment étudié la réalité de la déportation des criminels anglais, écossais et irlandais dans les colonies tels que G. Morgan et P. Rushton (Eighteenth-Century Criminal Transportation, Palgrave, Macmillan, 2003), Gwenda Morgan et Peter Rushton (Banishment in the Early Atlantic World. Convicts, Rebells and Slaves, Bloomsbury, 2013) ou encore Elodie Peyrol-Kleiber (Les premiers irlandais du Nouveau Monde: une migration atlantique (1618-1705), 2016), sans oublier les travaux de Roger Ekirch (Bound for America. The Transportation of British Convicts to the Colonies, 1718-1775, 1987)

A la croisée de l’histoire sociale, juridique, de l’histoire coloniale, des études littéraires et visuelles, ce colloque international a pour but de réfléchir à la construction mythique, voire fantasmée, de la figure du criminel, véhiculée à la fois par les genres littéraires (la tragédie domestique du XVIIe siècle, le roman du XVIIIe siècle, par exemple), la presse, les gravures, les récits de voyage, la correspondance des colons et des administrateurs, les représentations picturales ou encore les comptes rendus de procès qui ne sont pas toujours fiables à cette époque. Le travail d’archive pourrait également éclairer la réalité des activités criminelles, mais aussi les rouages des systèmes juridiques anglais et ceux des colonies.

On pourra s’intéresser, entre autres, aux thématiques suivantes :

  • Les liens juridiques entre les îles Britanniques et ses colonies. Quelle est la réalité d’un forçat ou d’un esclave à cette époque ? Correspond-elle toujours aux récits ou témoignages ?
  • la figure de la sorcière très présente à la fois dans la littérature, la presse ou les comptes rendus de procès de cette époque. Où se situe la limite entre la réalité de pratiques condamnables et le fantasme d’une femme maléfique ?
  • Est-ce que les représentations d’un(e) criminel(le) varient entre les hommes et les femmes ? Existe-t-il des mythes, voire un fantasme, de la femme criminelle, qui auraient été favorisés à la fois par la presse et la littérature de la première modernité, mais aussi par certains historiens contemporains ?
  • Les pirates, ces figures de l’entre-deux mondes, demeurent les criminels les plus ambigus, à la fois héros et antihéros transatlantiques.
  • Comment se dessinent et se construisent la topographie et la géographie du crime ? Outre la capitale du crime qu’est Londres, existe-t-il des réseaux de criminels en province, dans les autres nations, mais aussi dans les colonies anglaises, voire françaises, portugaises et/ou espagnoles ? Quel rôle ont pu jouer la littérature à sensation et la presse dans cette géographie du crime ?
  • Quels sont les apports méthodologiques de la numérisation des archives aux études récentes sur les crimes et la criminalité aux XVIIe et XVIIIe siècles ?

Les propositions sur les autres figures criminelles, telles que les voleurs, les prostituées, les meurtriers et autres, seront également les bienvenues.

Les propositions de communications, en français ou en anglais, assorties d’un titre, d’un résumé de 300 mots et d’une notice biographique, sont à envoyer aux organisateurs Armelle Sabatier (Paris 2) et Bertrand Van Ruymbeke (Paris 8, Membre de l’IUF), à l’adresse suivante : seaa2019@gmail.com

La date limite est le 20 mai 2018

 

Call for Papers

 

 

Crime and Criminals in the Seventeenth- and Eighteenth-Century Anglo-American World

 

An International Conference of the French Society for Seventeenth and Eighteenth Century Studies on the Anglo-American World (Société d’Etudes Anglo-Américaines XVIIe et XVIIIe siècles SEAA 17-18)

 

January 18-19 2019 Université Paris Panthéon-Assas (hosted by « Law and Humanities » research group, Cersa, UMR 7106)

 

 

Confirmed keynote speaker : Professor Trevor Burnard (University of Melbourne)

 

 

Abstract

 

We are grown old; I am come back to England, being almost seventy years of age, husband sixty-eight, having performed much more than the limited terms of my transportation […], and he is come over to England also, where we resolve to spend the remainder of our years in sincere penitence for the wicked lives we have lived.

Daniel Defoe, Moll Flanders, 1722

 

 

Returning from exile as a convict in Virginia, Daniel Defoe’s Moll Flanders embodies the mythical figure of the English criminals deported in the colonies, who were made popular by seventeenth- and eighteenth-century literature and the press. Archives have given access to criminals’ profiles, relationships and networks, enabling historians to draw a more accurate picture of their lives and activities that were distorted and refashioned in drama, such as John Gay’s The Beggar’s Opera (1728), featuring one of the leading figures of the underworld, Jonathan Wild, in sensational novels (e.g, Captain Alexander Smith’s History of the Lives of the Most Noted Highway-men, Foot-pads, House-Breakers, Shoplifters and Cheats, 1714) or in some reports by journalists who had connections with the underworld. Historians have also studied the deportation of English, Scottish and Irish convicts in the colonies (G. Morgan et P. Rushton (Eighteenth-Century Criminal Transportation, Palgrave, Macmillan, 2003, Gwenda Morgan and Peter Rushton, Banishment in the Early Atlantic World. Convicts, Rebells and Slaves, Bloomsbury, 2013, Elodie Peyrol-Kleiber (Les premiers irlandais du Nouveau Monde: une migration atlantique (1618-1705), 2016), Roger Ekirch (Bound for America. The Transportation of British Convicts to the Colonies, 1718-1775, 1987).

 

At the intersection of social, legal history, colonial studies, literature and visual culture, this international conference seeks to re-assess the mythical and imaginary constructions of the criminal figures in literature (e.g the 17th century genre of the murder plays, 18th century novels) the press, the visual arts, travel narratives/accounts or trial reports. Archives also prove to be an invaluable source of information to study criminal activities and the complex structures of the English legal systems and those implemented in the colonies.

 

Among the great variety of possible topics, participants may like to consider:

 

  • the legal relation between England and its colonies. How were convicts and slaves treated in these new territories over the period? Are narratives or accounts always reliable sources?
  • Witches are recurrently portrayed in varied media of the time, both literature and the press. What was the reality of these women’s imagined or supposedly illegal practices?

-  Is there any variation in the way female and male criminals were portrayed in those days? May the press and literature, and even some contemporary historians, have distorted the representation of female criminals?

  • The figure of the pirates, travelling between different worlds and continents, remain highly ambiguous Anglo-American heroes and/or anti-heroes.
  • The geography of crime. Beyond the capital of crime that used to be in London, was there any criminal network in the rest of Britain and in the English colonies, maybe crossing the borders with other European nations such as France, Portugal and Spain? Did literature or the press account for this geography of crime?
  • What is the impact of new technologies on recent studies devoted to crime in the seventeenth and eighteenth centuries?

 

We would also welcome contributions on other criminals such as thieves, prostitutes, murderers or any other criminal figures and/or any other aspect of this subject.

 

Potential speakers are invited to submit a title and an abstract of 300 words along with a brief bio-bibliography to the organisers Dr Armelle Sabatier (Paris 2) and Professor Bertrand Van Ruymbeke (Paris 8, IUF member), to the following address: seaa2019@gmail.com

Deadline for submissions is May 20th 2018