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Culture, création, patrimoine dans l’empire russe, en URSS et dans le monde post-soviétique. Nouveaux récits, nouvelles approches (Strasbourg)

Culture, création, patrimoine dans l’empire russe, en URSS et dans le monde post-soviétique. Nouveaux récits, nouvelles approches (Strasbourg)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Victoire Feuillebois)

Culture, création, patrimoine dans l’empire russe, en URSS et dans le monde post-soviétique : Nouveaux récits, Nouvelles approches

 

Journée d’étude du GDRUS

17 Octobre 2019

Université de Strasbourg

 

PRÉSENTATION

Le GDR « Empire russe, URSS, monde post-soviétique » est né début 2019. Il a vocation à mettre en réseau les chercheurs français en sciences humaines et sociales travaillant sur l’Empire russe, l’URSS et le monde post-soviétique dispersés sur l’ensemble du territoire français, à soutenir les étudiants et les jeunes docteurs s’engageant dans des travaux sur cette aire, à donner de la visibilité aux travaux portant sur cet espace, et à renforcer le dialogue interdisciplinaire avec les chercheurs français travaillant sur d’autres espaces. Il est ouvert à tous les chercheurs intéressés par l’un des trois axes : « Culture, création, patrimoine », « Mutations et innovations », « Frontières et connexions »

Dans cette perspective, il propose une première journée d’études, ouverte à tous, portant sur « Culture, création, patrimoine : Nouveaux récits, nouvelles approches », en correspondance avec le premier axe transdisciplinaire du GDRus. Cette journée d’études se tiendra le 17 octobre 2019 à l’Université de Strasbourg.

Comment décrire et rendre compte des évolutions et renouvellements qui marquent le rapport à la culture, à la création et au patrimoine dans les Etats issus de l’URSS ? Pour répondre à cette question, la place du récit apparaît centrale : on le retrouve à la fois du côté des grands récits collectifs qui s'appuient sur la narration officielle et du côté des récits alternatifs qui tentent d’introduire des fissures dans le bloc monolithique des histoires dominantes. On le voit aussi dans les circulations des idées, des motifs et des formes des uns aux autres. Il s’agit donc de s’interroger sur la manière dont ces récits se constituent, de quelle manière ils sont reconduits et ce qui soutient leur efficacité, mais aussi de montrer comment s’élaborent en miroir d’autres récits possibles, qui viennent amender ou compléter l’histoire collective.

À ce titre, on prendra la notion de récit au sens large : si celle-ci a partie liée avec l’idée de narration, elle peut prendre des formes variées, comme l’urbanisme, l’architecture, la muséographie ou tout autre médium susceptible de dégager une narrativité par l’organisation de ses formes propres. Par ailleurs, à l'heure d'internet, la question de la transformation du récit est particulièrement importante. À cette pluralité des formes (textuelles/non textuelles) du récit, des valeurs (collectives/individuelles) et des espaces (officiels/potentiellement contestataires) qu’il occupe répond nécessairement une pluralité d’approches que cette journée d’études voudrait contribuer à mettre en valeur.

Car la question du récit ouvre en effet aussi à une réflexion épistémologique ou méthodologique dans le champ des études russes et post-soviétiques. On a coutume de dire que les sciences humaines et sociales telles qu’elles sont pratiquées en Europe et aux États-Unis ont connu depuis une quinzaine d’années un narrative turn qui aurait, d’une part, conduit à substituer à l’exigence d’objectivité héritée du XIXe siècle une conscience de la dimension narrative et potentiellement fictionnelle de toute écriture de l’histoire ou description du fait social et, d’autre part, institué une porosité entre les sources factuelles et les sources fictionnelles, inaugurant un profond renouvellement dans nos disciplines. Le narrative turn suggère qu’en définitive, les grands récits n’auraient disparu que pour laisser la place à une « panfictionnalité » où tout est matière à histoire(s). Or, les études russes et post-soviétiques constituent un terrain particulièrement intéressant, sinon pour évaluer la pertinence générale de ce paradigme, du moins pour en décliner des modalités propres à notre champ, notamment parce qu’il s’est largement construit, que ce soit dans le domaine de la littérature, de l’histoire, de l’histoire de l’art ou de la sociologie, au rebours ou au contact d’une histoire ou d’une vision de la société officielle.

À partir de cette thématique, on pourra isoler les axes de réflexion suivants : 

- Récit et nouvelles formes littéraires : Quel statut accorder aux nouveaux objets qui brouillent la frontière entre fait et fiction, comme le témoignage ou le récit de vie ? Comment les différentes disciplines (histoire, littérature, sociologie, etc.) travaillent-elles à partir de ces récits hybrides ?

- Sources et écritures de l'histoire : nouvelles historiographies, nouveaux regards sur le récit : quelles nouvelles manières de raconter l’histoire (histoire de la littérature, histoire de l’art, mutations sociales, etc.) ? Comment cette attention à la mise en récit a modifié la manière dont les sciences humaines et sociales analysent leurs objets propres, par ex., via l’acceptation d’un « pacte autobiographique » ou d’une « illusion biographique » ?

- Narrations, mises en scène de la société et quêtes du bien commun : Comment les pouvoirs en place ont-ils œuvré à produire des grands récits nationaux, censés légitimer les Etats et les gouvernants ? Quelles sont les formes que ceux-ci ont revêtues dans l’espace public ? Dans quelle mesure coexistent-ils ou interagissent-ils avec des récits critiques et alternatifs ? Comment cette tension entre récits se traduit-elle dans l’élaboration de programmes portant le bien commun (en matière d’urbanisme, d’aménagement de territoires, d’environnement, etc.) ?

- Culture à l'heure du numérique : Dans le contexte d’une mise en concurrence généralisée de différents récits de blogueurs, usagers de réseaux sociaux et journalistes, la distinction entre professionnels et amateurs même est mise en cause. Comment le paradigme de « post-vérité », en expansion sur ce terrain de communication numérique, se fait ressentir à travers les schémas émergeants de construction et de diffusion de ces récits partiels et tactiques visant à convaincre, à mener une guerre d’information, plutôt qu’à chercher ou à défendre une vérité ?

Dans l’esprit du GDRus, on encourage tout particulièrement les propositions de communication émanant des jeunes chercheurs, doctorants ou docteurs.

Les propositions de communication, d’environ 5000 signes, devront être adressées avant le 31 mai 2019 à l’adresse suivante : feuillebois@unistra.fr pour examen par le comité scientifique. En cas d’acceptation, une prise en charge du transport et d’une nuitée d’hôtel est possible.

 

Comité scientifique :                                                             Comité d’organisation :

           

Adrien Fauve                                                                        Victoire Feuillebois

Victoire Feuillebois                                                              Emilia Koustova

Luba Jurgenson

Emilia Koustova

Silvia Serrano

Anna Zaytseva

 

GDR

« Empire russe, URSS, monde post-soviétique » (GDRUS)

Le GDR « Empire russe, URSS, monde post-soviétique » a été créé pour une période de cinq ans (2019-2024). Il a vocation à mettre en réseau les chercheurs associés à des institutions françaises en sciences humaines et sociales travaillant sur l’Empire russe, l’URSS et le monde post-soviétique dispersés sur l’ensemble du territoire français, à soutenir les étudiants et les jeunes docteurs s’engageant dans des travaux sur cette aire, à donner de la visibilité aux travaux portant sur cet espace, et à renforcer le dialogue interdisciplinaire avec les chercheurs travaillant sur d’autres espaces. En encourageant les coopérations entre chercheurs et enseignants-chercheurs travaillant sur la région, il promeut les enrichissements mutuels entre « aera studies » et disciplines.

Conçu comme un réseau évolutif, le GDR est ouvert à tous les chercheurs et enseignants chercheurs travaillant sur son périmètre et se reconnaissant dans les approches de sciences humaines et sociales au sens large.

Soucieux d’une prise en compte de la profondeur historique, le GDR est ouvert aux chercheurs travaillant sur le temps présent et la période contemporaine, mais également aux spécialistes des périodes plus anciennes (modernistes et médiévistes). Il porte sur un espace marqué par l’appartenance à l’Empire russe, puis à l’URSS. Le périmètre du GDR dépasse donc celui de la Fédération de Russie actuelle : il inclut l’Ukraine, la Biélorussie et la Moldavie –qui font partie du périmètre du Centre d’études franco-russe (CEFR)-, les pays baltes, ainsi que les Etats du Caucase méridional et d’Asie centrale.

Les activités du GDR s’articulent autour de trois chantiers :

Un état des lieux de la recherche française sur l’espace considéré. L’objectif sera d’identifier les lieux de production et de diffusion ainsi que les thématiques des recherches sur l’Empire russe, l’URSS, et le monde post-soviétique en France. Il s’agira à la fois de dégager les principaux travaux et axes de recherche développés depuis trente ans (la chute de l’URSS) et de recenser les travaux en cours. Il permettra, à travers le recensement des résultats des projets individuels et collectifs, de dresser un bilan des études russes, et d’identifier les thématiques de recherche émergentes.

La préparation d’une publication consacrée à la présentation d’ouvrages importants dans l’histoire intellectuelle de l’Empire russe, l’URSS, et le monde post-soviétique (œuvres littéraires, ouvrages de philosophie et de sciences sociales, anciens ou récents). Ce projet collectif, qui rassemblera les collègues spécialistes de différentes disciplines et différences époques, vise à une meilleure connaissance de cette région et de son apport aux débats intellectuels.

L’impulsion de recherches collectives autour de trois axes : « Culture, création, patrimoine », « Mutations et innovations », « Frontières et connexions ». Ces axes, qui entrent en correspondance avec les thèmes identifiés comme prioritaires en SHS à l’échelle européenne (Horizon 2020) et nationale (ANR), ont vocation à encourager les recherches collectives en fournissant un cadre de réflexion fédérateur. Ils recouvrent des thématiques suffisamment larges pour qu’ils puissent être déclinés de manières variées selon les disciplines et les objets de recherche, tout en suggérant des approches transversales. Ils incitent à l’interdisciplinarité et à la transdisciplinarité ainsi qu’au dialogue avec les chercheurs travaillant sur d’autres aires culturelles. Une journée d’étude annuelle sera organisée autour de chacun des axes.

Le GDRUS s’est constitué autour de dix équipes réunissant des chercheurs et enseignants-chercheurs travaillent sur l’Empire russe, l’URSS, et le monde post-soviétique et relevant des sections 33, 35, 36, 39 et 40 du CNRS : Eur’Orbem (Sorbonne Université), le Cercec (EHESS), le Ceri (Science Po Paris), le CEFR (Moscou), l’Institut des sciences sociales du politique ISP (Nanterre), ILCEA4 (Grenoble), Groupe d'Études Orientales, Slaves et Néo-helléniques (Strasbourg), LLA-CREATIS (Toulouse), le Centre de recherches Europes-Eurasie (CREE, Inalco),  l’EA 4593 CLARE (Bordeaux).

 

  • Responsable :
    GDRus
  • Adresse :
    Université de Strasbourg