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Dynamiques discursives de la vulnérabilité (Revue Signes, Discours et Société)

Dynamiques discursives de la vulnérabilité (Revue Signes, Discours et Société)

Publié le par Marc Escola (Source : Catherine Ruchon)

Signes, Discours et Société (Revue semestrielle en sciences humaines et sociales
dédiée à l'analyse des Discours), 2019, N°20

 

Appel à articles

"Dynamiques discursives de la vulnérabilité "

Coordination : Yosra Ghliss, Université Montpellier 3, Praxiling ; Marie-Anne Paveau, Université Paris 13, Pléiade ; Catherine Ruchon, Université Montpellier 3, associée Pléiade

 

Calendrier

– envoi d’une proposition d’article (aux trois adresses ci-dessous) : 15 décembre 2018

– réponse des coordinatrices : 1er janvier 2019

– envoi de la première version de l’article : 1er avril 2019

– envoi de la version définitive révisée : 1er juin 2019

– publication du numéro : 1er juillet 2019

 

Contacts pour l’envoi des propositions et toute correspondance sur le numéro

Envoyer prénom, nom, statut, coordonnées de rattachement, titre, résumé de 5000 signes maximum, 10 références bibliographiques maximum, 5 mots clés aux trois adresses suivantes :

Yosra Ghliss : yosra.ghliss17@gmail.com

Marie-Anne Paveau : ma.paveau@orange.fr

Catherine Ruchon : ruchon@free.fr

Appel en ligne sur http://revue-signes.gsu.edu.tr/?article=160

 

1. Présentation

« Nous avons besoin de récits qui émergent des corps de ceux qui vivent les luttes directement, plutôt que d’attendre que des journalistes ou des universitaires nous les racontent depuis le confort de leur bureau et avec le recul rassurant de l’histoire », John Jordan, dans Éloge des mauvaises herbes. Ce que nous devons à la ZAD, 2018, ouvrage collaboratif coordonné par Jade Lindgaard.

La notion de vulnérabilité

La vulnérabilité est désormais un véritable paradigme en sciences humaines et sociales, qui s’est substitué à celui de la pauvreté et de la justice sociale à partir des années 1990 (BRODIEZ- DOLINO 2016), et qui constitue un élément central de la réflexion sociale et politique contemporaine (BRUNETEAUX et TERROLLE 2010, GAILLE et LAUGIER 2013, LE BLANC 2007 et 2009, MAILLARD 2011). Elle est définissable en première analyse comme une disponibilité à la blessure et à la nuisance et reçoit un sens différent selon qu’on la pense dans un cadre politique ou éthique. Dans le cadre politique, elle est posée de manière dualiste entre les deux pôles opposés de l’autonomie et de la dépendance, dans la perspective d’une « anthropologie disjonctive » ; dans le cadre éthique, l’autonomie et la dépendance constituent un continuum anthropologique, dans la perspective d’une « anthropologie conjonctive » (GENARD 2009 cité par GARRAU 2013). GHLISS & VOSKRESENSKAYA (à paraître) proposent de penser la vulnérabilité comme un concept « fluide » qui s'échelonne d’une vulnérabilité « ordinaire » à laquelle tout être humain est confronté, qu’elle soit liée à notre dépendance par rapport aux relations sociales ou à des périodes particulières de la vie comme enfance ou vieillesse, ou encore maladie, vers une vulnérabilité plus « spécifique » – laquelle peut être permanente, irréparable, comme dans le cas des vies endommagées par des maladies incurables ou handicaps, ou relative à des conditions d’existence externes (précarité, chômage, situation illégale, etc.), mais qui peut tout autant affliger toute vie ordinaire. La notion de vulnérabilité est centrale dans les travaux de plusieurs chercheur.e.s majeur.e.s : Amartya Sen et Martha Nussbaum sur les capabilities, Carol Gilligan et Joan Tronto sur le care, Axel Honneth sur la reconnaissance ou Judith Butler sur le genre, pour ne citer que quelques exemples.

Cette notion n’est pas sans critiques : Hélène Thomas la présente comme normative, naturalisante et dépossédante (THOMAS 2010), prise dans une inflation dénominative qui produit à la chaîne des « mots-éponges » ayant amené une « industrie de la vulnérabilité » empêchant la reconnaissance de la pauvreté (THOMAS 2008). De plus, les personnes vulnérables, quand elles font l’objet de recherches, se voient trop souvent privées de leur capacité à agir (agency), à résister, ou de leur expertise (TOURETTE-TURGIS et THIEVENAZ 2012, PAVEAU 2017).

Il est néanmoins possible de construire cette notion de manière non surplombante en conservant l’autonomie des sujets, comme le montrent certains travaux : en suivant le parcours de Georges, un « SDF » (selon le nom que l’état social et la recherche lui donnent) pendant une quinzaine d’années, le sociologue Patrick Bruneteaux montre qu’il possède une capacité à agir sur sa propre vie activée par la domination elle-même, et qu’il construit des stratégies de fabrication identitaire et des chemins de résistance (BRUNETEAUX 2016) ; Jean-Paul Payet, également sociologue, propose la notion d’« acteur faible », inscrivant volontairement un paradoxe destiné à montrer que la faiblesse est un processus permettant l’émergence de capacités, et non un état marqué par l’impuissance impliquée par la domination (PAYET 2011, PAYET et al. 2008) ; dans un autre champ de recherche (les études postcoloniales) et une autre aire géographique (l’Inde), Gayatri Spivak, dans son célèbre travail sur la parole des subalternes, Les subalternes peuvent-elles parler ? (SPIVAK, 2006 [1988]), appuyé sur une critique de la conception occidentale du sujet, adopte une perspective politique en estimant que la réponse, négative, à cette question, n’implique pas de les amener à la parole (ce qui constituerait un point de vue charitable) mais d’engager une lutte contre la subalternité elle-même ; prolongeant le courant postcolonial par sa critique, le courant décolonial propose de donner la parole aux sujets rendus vulnérables par la colonisation et ses traces mémorielles, en décolonisant les savoirs et en déconstruisant le « point zéro » de l’énonciation coloniale dominante (GROSFOGUEL 2010).

Ces propositions construisent une conception dynamique et capacitante de la vulnérabilité, et permettent d’écarter des représentations prioritairement marquées par le manque, l’impuissance et le silence.

Analyse du discours et vulnérabilité

Ce numéro de Signes, discours, société, a pour but de mobiliser cette conception dynamique en analyse du discours, trop souvent marquée par des représentations insuffisamment agentives des sujets vulnérables. Les analystes du discours adoptent en effet parfois une perspective dépossédante via l’emploi de dénominations privatives. Le paradigme des mots construits en [sans + X], lancé entre autres par Jacques Guilhaumou (GUILHAUMOU 1998), qui est cependant le premier chercheur à avoir impliqué la parole des sujets enquêtés dans la méthodologique même de l’analyse (via la notion de co-construction du corpus, GUILHAUMOU 2004), est bien installé en analyse du discours et disciplines affines comme les sciences de l’information et de la communication ou les études de langue française. On peut citer notamment un colloque récent en analyse du discours, intitulé Donner la parole aux “sans-voix” ? Acteurs, dispositifs et discours (DUCARD et al. 2018), mentionnant en bibliographie les termes sans-visage (FARGE 2004), voiceless (FERRON 2012), la thèse de Guillaume Garcia sur les « sans » (GARCIA 2013), plusieurs articles autour des sans-papiers (par exemple JACQUEZ 2015). La catégorie des « sans-voix » est lexicalisée dans le discours médiatique, comme le montre par exemple le projet éditorial du Monde, « Paroles de sans-voix », lancé en février 2017 et significativement porté par des associations humanitaires et confessionnelles (LE MONDE, 2017). Aux composés en sans s’ajoutent diverses dénominations préfixées en in- comme invisibles, mobilisée par exemple chez Alain Rabatel (RABATEL 2016). Ces catégories posent problème dans la mesure où, souvent importées de la sociologie ou de la science politique (par exemple SIMÉANT 1998 pour sans- papier, BEAUD et al. 2006 pour invisibles), ou de l’usage commun, elles sont rarement construites comme catégories linguistiques. De plus, les travaux qui les mobilisent s’inscrivent parfois dans une perspective que l’on peut qualifier de vertueuse, visant à « faire parler » les sujets vulnérables (DUCARD et al. 2018), ou à leur « offrir » du sens (GLADY 2008), ou encore à « aider à la lutte contre toutes les injustices » (RABATEL 2016). Ces objectifs relèvent de plusieurs formes d’appropriation discursive de la parole des sujets vulnérables (PAVEAU 2017), qui passe par l’énonciation ventriloque (« faire parler ») et la destitution interprétative (attribution d’étiquettes catégorisantes à partir d’un point de vue extérieur aux sujets).

Les travaux en analyse du discours sont rarement menés à partir du point de vue (au sens de la standpoint theory états-unienne, voir HARDING 1993) des locuteur.ices, donc des individus en situation de vulnérabilité eux-mêmes (sauf exception comme NÉE et al. 2016). Cet état de fait n’est pas entièrement à mettre sur le compte des choix des chercheur.e.s ; mais appartient à la constitution historique et à la structuration théorique de la discipline, qui a constitué les discours comme objet exclusif de la pratique d’analyse, dans le cadre d’une distinction binaire entre le discours et ses extérieurs, sous différentes étiquettes (la plus fréquente restant linguistique/ extralinguistique). Dans les travaux en analyse du discours en effet, les énoncés restent extraits, mentionnés et analysés hors des conditions environnementales de leur production, celles-ci étant traquées dans la matière langagière elle-même ; cela veut dire que les environnements existentiels des sujets sont réduits à l’état de traces dans les discours, ce qui explique la rareté de la prise en compte véritable des « conditions de vue » (PUIG DE LA BELLACASA 2008) des sujets.

2. Orientation du numéro : dynamiques de la vulnérabilité

Une perspective politique

Ce numéro voudrait proposer une autre perspective fondée sur l’identification, la reconnaissance et la prise en compte des dynamiques de la vulnérabilité. Cette perspective est politique et elle implique que les sujets vulnérables, à partir de leur vulnérabilité même (cette localisation, formulée dans le cadre des études de genre par HARAWAY 2007 [1991] et BUTLER 2004 [1997], est fondamentale), élaborent des résistances et des réponses, des chemins de vie et des stratégies d’action, des imaginaires et des sociabilités, des relations et des affinités consenties (le consentement suppose l’exercice de la volonté, voir COMMISSION NATIONALE CONSULTATIVE DES DROITS DE L’HOMME 2015), qui sont construits dans des discours, des signes ou des dispositifs signifiants. Elle implique également que la question des sujets vulnérables soit rapportée au fonctionnement des systèmes (institutions, états, collectifs) et à leur organisation des hiérarchies de pouvoir et de domination, et non aux seules vies des individus qui resteraient pris dans les filets de leur destin ou dans les bras de la charité associative ou étatique. Elle implique enfin que le traitement de la vulnérabilité soit intersectionnel et que l’on n’en isole pas les facteurs : sexe, classe, race, corps (maladies, handicaps), espaces (régions défavorisées, déracinements, déplacements) et mémoires (héritages, traumas) sont en effet pris dans un continuum.

On attend donc des réflexions à partir de catégories agentives comme, par exemple, sujet vulnérable, acteur et actrice faible (PAYET 2011), sujet minoré (proposé par ALLARD 2015 dans le cadre numérique) ou toute autre construction catégorielle identifiant des sujets qui, pour vivre dans les marges des normes dominantes (à tous les sens du terme : sociales, économiques, spatiales, morales, sexuelles, raciales, politiques, néocoloniales, etc.), dans des espaces parfois appelés

non-lieux à partir du point de vue du centre, n’en construisent pas moins des modalités d’existence fondées sur l’autonomie et la résistance.

Outre l’analyse du discours, toutes les approches disciplinaires qui travaillent sur les discours, les signes et, plus largement, les dispositifs signifiants, sont les bienvenues, pourvu que les contributions proposent des réflexions sur des formes, au sens large du terme.

 

Axes de travail possibles (liste indicative, d’autres propositions sont possibles) :

A. Approche épistémologique et méthodologique

-Réflexivité de la /du chercheur.e dans son travail sur les locuteur.ices vulnérables, tant par l’analyse des données que par la méthodologie de leur recueil.

-L’expérience de vulnérabilité du/ de la chercheur.e comme appui scientifique (sur l’exemple des travaux de Mohammad Alsadhan (ALSADHAN et RICHARD 2018 à par.), qui en tant que chercheur syrien analyse les discours des réfugiés syriens dans le cadre du programme PAUSE (Programme National d’aide à l’Accueil en Urgence des Scientifiques en Exil).

-Le / la chercheur.e a-t-il ou a-t-elle le “droit” de tout analyser? Interroger les limites des champs d’action de la recherche.

-L’approche narrative (voir par exemple les travaux de Arthur W. Frank) : exemple de la médecine narrative, initiée par Rita Charron à la fin des années 1990, qui redonne au patient sa place de “sujet”.

-Analyse des lexiques sociaux, scientifiques ou éthiques de la vulnérabilité, en particulier les désignatifs (le paradigme des “sans-X”, paupérisés, précaires, acteurs faibles, etc.).

B. Approche discursive et lexicale

Exploration des lieux discursifs, alternatifs à la domination, du discours des locuteur.ices

vulnérables, notamment (liste non exhaustive) :

-l’écosystème numérique comme lieu d’empowerment discursif (comptes Twitter de SDF comme Christian Page ou de victimes de guerre comme l’adolescente palestinienne Farah Gazan, applications mobiles de peuples marginalisés (voir GEORGES et LAFAY 2017 sur la communauté des Touareg qui montre que WhatsApp par sa simplicité et sa diversité d’emploi – écrit, iconique, audio, vidéo – permet à chacun de communiquer quel que soit son niveau d’alphabétisation) ;

-les productions culturelles : le film Ouvrir la voix d’Amandine Gay (2017) sur l’afroféminisme en France ou le livre pour enfants Comme un million de papillons Noirs (2018) de Laura Nsafou, ou encore l’ouvrage collectif Voile & Préjugés (2016) qui donne la parole à une minorité.

-les ouvrages-témoignages de sujets vulnérables (ouvrages de patients et de leur entourage, de familles de personnes dans le coma, parents d’enfants en situation de handicap, parents endeuillés de leur enfant, etc.) qui permettent un renversement de situation, celle du/de la locuteur.ice.s en insécurité linguistique/discursive à celle de l’expert.

-les technodiscours : exemple des hashtags (#MeToo, #BlackLivesMatters) comme empowerment des locuteur.ices vulnérables (outils de ralliement, espace de libération de parole).

3. Références

ALLARD Laurence, 2015, Mythologie du portable, Paris, Le Cavalier Bleu Editions.
ALSADHAN Mohammad et RICHARD Arnaud, 2018 (à paraître), « Reflets identitaires de réfugiés syriens dans le discours médiatico-politique français », in Sandré Marion et al., “Le discours politique identitaire face aux migrations”, Studii de lingvistica 8.
BEAUD Stéphane, CONFAVREUX Joseph, LINDGAARD Jade, 2006, La France invisible, Paris, La Découverte. BRODIEZ-DOLINO Axelle, 11 février 2016, « Le concept de vulnérabilité », La Vie des idées, ISSN : 2105-3030.
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FARGE Arlette, 2004, Sans visages. L’impossible regard sur le pauvre, Paris, Bayard.
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