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Économie. Littérature. Langue (Saint-Pétersbourg)

Économie. Littérature. Langue (Saint-Pétersbourg)

Publié le par Marc Escola (Source : Victoire Feuillebois)

Économie. Littérature. Langue

VIIe Congrès international du Centre d’Étude de Culture Économique

de l’Université d’État de Saint-Pétersbourg

4-6 juin 2018

 

L’objectif de ce congrès est d’analyser les relations entre l’économie, la langue et la littérature dans le contexte de la constitution d’une culture économique et d’un capital (industriel, financier, symbolique, humain) qui forme un système global où la société contemporaine (son économie, sa politique et sa culture) se reflète et se représente dans son ensemble, avec toutes ses singularités et ses contradictions.

Le congrès sera l’occasion d’entendre des économistes, des anthropologues, des historiens, des linguistes, des spécialistes de littérature ou de philosophes, des sociologues, mais aussi des éditeurs, des écrivains, des critiques littéraires – en un mot, ceux qui jouissent encore du luxe de la lecture.

À l’issue du congrès paraîtront des actes qui rassembleront les différentes communications. Prenant acte de la dimension internationale, transdisciplinaire et plurilingue de l’événement, les sessions plénières se dérouleront sur le mode de la traduction simultanée : pour cette raison, les textes des communications devront être adressés au comité organisateur au minimum dix jours avant le début des échanges. Il sera possible de les reprendre ultérieurement en tenant compte des remarques et des commentaires des responsables de l’édition du volume collectif qui doit voir le jour pour récapituler les résultats du congrès.

  
THÈMES

L’économie comme rhétorique
Le développement de la philosophie, de la critique littéraire et de la sociologie a poussé les économistes à prendre en compte la question de la signification linguistique dans leurs approches. La reconnaissance du caractère littéraire de la langue des textes économiques a par ailleurs attiré l’attention sur la rhétorique, l’herméneutique, l’analyse du discours et la recherche, à travers l’utilisation de métaphores et d’autres tropes, d’auxiliaires efficaces pour convaincre. La langue du texte, par nature figurative, ouverte à la diversité des interprétations et tissée de citations et de références, a suscité un intérêt croissant des chercheurs. Parallèlement à cette prise en compte de l’importance de la rhétorique et du discours dans le savoir économique, on a pris conscience du fait que l’économie réelle était elle-même rhétorique et ancrée dans la langue, que la capacité à échanger et commercer découle de la faculté de parler de l’homme. Par là-même, l’objet de la réflexion des économistes apparaît comme particulièrement chargé sur le plan discursif, protéiforme et polyphonique. Dans cette perspective, on propose de réfléchir aux thèmes suivants :

- Le texte économique : interprétation et déconstruction

- La rhétorique des différents courants de la pensée économique et des divers auteurs de la discipline

- Savoir économique et mécanismes de fonctionnement de la communauté scientifique (notamment, rôle des index, des rédacteurs et des organismes de subvention)

- Métaphores, récits et métarécits en économie

- La langue de l’économie : diversité et spécificités, problèmes de traduction

- La théorie économique comme métalangue


La langue comme phénomène socio-économique

La langue et l’économie, la politique linguistique et la politique économique ne se trouvent pas simplement prises dans des rapports mutuels : elles sont déterminées l’une par l’autre. L’étude économique de la langue analyse cette dernière ainsi que les phénomènes linguistiques comme des phénomènes économiques. En abordant la question des politiques linguistiques, les économistes se concentrent sur ses motivations et ses conséquences économiques, car à la base de l’élaboration et de la réalisation des politiques linguistiques se trouvent souvent (et très fréquemment au premier chef) des intérêts économiques de la part des différentes parties impliquées. Les changements dans la situation linguistique (notamment ceux liés à telle ou telle politique économique) sont susceptibles d’avoir une influence sur le bien-être matériel des personnes, sur leur statut économique et leurs perspectives. À son tour, la politique économique, même si elle ne poursuit pas en théorie de buts qui ont trait à la langue, est capable d’influence la situation linguistique, ainsi que les langues elles-mêmes et leur utilisation. Dans cette perspective, on étudiera les thèmes suivants :

- Lois économiques du développement de la langue

- Liens réciproques entre les situations économique et linguistique

- Motivations, buts et instruments économiques dans les politiques linguistiques

- Histoire économique et histoire de la langue

- Économie de la traduction

- Analyse des gains et des pertes de la politique linguistique

- Impérialisme linguistique


L’économie en littérature

Il s’agit ici de suivre l’apparition, l’affirmation et les actualisations contemporaines de la pensée économique dans le texte littéraire – depuis les mythes antiques, le texte biblique et les dialogues philosophiques, en passant par la poésie du Moyen Age et la scolastique, la tragédie classique du XVIIe siècle, jusqu’au sommet de la tradition littéraire de l’époque classique du capitalisme, le roman réaliste du XIXe siècle, qui offre de nombreuses variantes génériques, idéologiques et politiques au XXe siècle, mais aussi dans la littérature postmoderne contemporaine, où l’écrivain n’a pas pour seul instrument de travail la langue, mais aussi les marques et les tendances. 
À ce titre, il faut attirer l’attention sur une série d’articulations importantes dans les relations entre la littérature et l’économie, lesquelles peuvent se décliner ainsi :

- Qu’est-ce que la critique littéraire peut dire de l’économie ?

- L’analogie entre la linguistique et l’économie est-elle fondée ?

- De quelle manière l’économie (la structure) du texte reflète-t-elle la structure du sacrifice (le don, son acceptation, sa destruction) caractéristique du capitalisme ?


La littérature comme économie

Il est indispensable de considérer la littérature comme une institution socio-économique en se représentant les relations des écrivains et des éditeurs, autant du point de vue de l’historien sur l’affirmation du droit d’auteur qu’à travers le prisme de la consolidation d’un « esprit du capitalisme » dans le processus littéraire, tout particulièrement en lien avec le développement de l’activité journalistique, de la presse à grand tirage à destination du grand public comme des élites intellectuelles et de la constitution des grands empires éditoriaux européens.

La question n’est pas tant celle de l’histoire des hausses et des baisses des honoraires des écrivains que celle d’une analyse de l’influence des considérations économiques sur l’authenticité de l’expérience littéraire, la valeur qui s’y affirme ou s’y dévalue dans le mouvement de la capitalisation de la littérature. Ainsi, dans cette perspective la thématique générale du congrès peut être déclinée en plusieurs problèmes qui s’offrent à l’analyse et à l’investigation :

- Écrivains et éditeurs

- La question des droits d’auteur dans le comportement de l’écrivain

- Histoire comparée des honoraires d’auteur

- Questions financières dans la presse papier et électronique

- Valeur de la littérature comme expérience et coût du travail de l’écrivain

 

À savoir :

  • Date-limite d’envoi des propositions : 10 février 2018
  • On mentionnera dans la proposition : nom et prénom complets, institution de rattachement, grade ou titre universitaire, titre de la communication en russe ou en anglais et français résumé de la proposition en 2000 signes. Les propositions seront envoyées par le lien disponible sur le site du congrès (http://csecconference.tilda.ws/) ainsi que par courrier électronique (csec@smolny.org). L’objet du message devra suivre le modèle Nomdefamille_Titredelacommuncation. Les auteurs seront informés de la réponse du comité d’organisation avant le 10 mars 2018.


Les organisateurs du congrès seront également heureux de recevoir des propositions d’organisation de session, comprenant la description de la session et au minimum quatre propositions de communications.

 

Langues : russe, anglais, français, italien

 

Conditions de participation :

La participation au congrès est gratuite.

Les frais de transports et d’hébergement sont à la charge des participants.

 

Comité d’organisation :

Alexey Kudrin (Université d’État de Saint-Pétersbourg)

Danila Raskov (Université d’État de Saint-Pétersbourg)

Deirdre McCloskey (Université de Chicago)
Pierre Glaudes (Université Paris Sorbonne)
Valerii Anashvili (Journal Logos, Moscou)
Serguey Kropotov (Université économique d’État de l’Oural)
Victoire Feuillebois (Université Saint-Louis – Bruxelles)
Denys Kadochnikov (Université d’État de Saint-Pétersbourg)
Serguei Fokine (Université d’État de Saint-Pétersbourg,Université nationale d’économie de Saint-Pétersbourg)
Aleksandr Pogrebniak (Université d’État de Saint-Pétersbourg)
Irina Prokhorova (Novoe Literaturnoe obozrenie)
Ivan Boldyrev ( Université nationale de recherches « Haute Ecole d’Economie)
Francesco Spandri (Università degli Studi Roma Tre)
Petar Bojanich (Institut de philosophie et de sciences sociales de l’Université de Belgrade)
Ekaterina Cherepanova (Université fédérale de l’Oural)