Actualité
Appels à contributions
Ecrire et publier en langues

Ecrire et publier en langues "minorées" : création et circulation des textes en contexte mondialisé (revue Bibliodiversity)

Publié le par Marc Escola (Source : Nathalie Carré)

Écrire et publier en langues « minorées » : création et circulation des textes en contexte mondialisé

Numéro de la revue Bibliodiversity coordonné par Nathalie Carré (Institut National des Langues et Civilisations Orientales, INALCO/PLIDAM) et Raphaël Thierry (Université de Mannheim, Allemagne)

 

Langues « minoritaires » ; « locales » ; « modimes » ; « minorées » ; « mineures » ; « petites langues » : les dénominations et les définitions ne manquent pas pour désigner des langues qui, dans les frontières des États où elles sont parlées et à l’échelle globale, apparaissent en situation d’inégalité face à d’autres bien plus fortes et dont le statut de « langues d’imprimerie » (Anderson, 1983) n’est plus à défendre1. Bien que les États et les institutions les prennent en considération de manière variable2, les difficultés demeurent, notamment lorsque la circulation écrite et les questions d’économie du livre entrent en compte.

Les querelles concernant les graphies et les divergences de transcription entravent largement l’accès à l’écrit mais des langues standardisées peinent également à voir leurs textes publiés et, surtout, diffusés. La nécessaire mise en place d’habitus de lecture et le faible lectorat sont souvent évoqués. On constate pourtant la mise en place d’un certain nombre d’initiatives (souvent sous l’impulsion des auteurs eux-mêmes, la plupart du temps en marge des institutions, mais pas toujours) : des maisons d’édition ou des collections se créent, des ouvrages sont écrits ou traduits dans des langues aussi variées que le breton, le wolof, le same, le kirgiz, etc. Par ailleurs, les TIC offrent des opportunités que certains n’hésitent plus à saisir en s’appuyant par exemple sur des plateformes telles que StoryTruck, Bookbox, Mango Reader ou l’African Story Book Project3.

On assiste ainsi à une insertion progressive de langues jusque récemment peu visibles sur un marché du livre de plus en plus « globalisé ». Pour ce faire, ces dernières répondent à des standards internationaux et non plus seulement à des logiques de « niches » intéressant surtout les linguistes et autres spécialistes. À l’heure où le nom de Ngugi wa Thiong’o, dont les romans sont désormais rédigés en Gikuyu, circule régulièrement comme lauréat potentiel du prix Nobel de littérature, et où Le Clezio (Prix Nobel de littérature 2008) est traduit vers le wolof4, on peut aisément penser que de nouvelles géographies s’ouvrent désormais aux littératures en langues « minorées ». Ce faisant, ces littératures ne proposent-elles pas également des alternatives de diversité éditoriale dans un contexte de globalisation laissant souvent craindre une uniformisation du marché international du livre ?

Ce numéro de Bibliodiversity souhaite s’attacher à des expériences de publication et de diffusion des langues minorées aussi variées que possibles sans pour autant imposer un cadre géographique préalable.

Les contributions gagneront ainsi à proposer des regards transversaux, confrontant des considérations linguistiques à des problématiques socio-économiques, littéraires ou encore historiques. Les questions liées aux traductions ; les problématiques et difficultés propres à l’édition dans ces langues (et les solutions éventuelles apportées par les nouvelles technologies) ; la diffusion, ou encore le référencement (nous pensons ici au cas de l’Index Translationum de l’Unesco) sont autant de thématiques qui seront explorées dans ce numéro.

Dans une perspective transversale, les éditeurs du numéro feront également bon accueil aux contributions portant sur les questions de géographies/panoramas des éditions en langues minorées à travers le monde.

 

Calendrier de publication

· Retour des propositions de contributions (300 mots), accompagnées d’une courte biographie : 1er août 2017

· Envoi des réponses aux contributeurs : mi-septembre 2017

· Retour des contributions : début décembre 2017

· Premières remarques de lecture formulées par les coordinateurs du numéro (et éventuellement la Rédaction) et envoyées aux auteurs : mi-décembre 2017

· Envoi des articles pour lecture en double aveugle : mars 2018

· Retour des avis de lecture ou non-acceptation de la contribution : mai 2018

· Envoi des contributions, après corrections, juillet 2018, ainsi que le chapitre introductif rédigé par les coordinateurs

· Publication du numéro : octobre-novembre 2018