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Géographie et migration du savoir (Riga, Lettonie)

Géographie et migration du savoir (Riga, Lettonie)

Publié le par Marc Escola (Source : Simona Valke)

Colloque interdisciplinaire et international de l’Institut de littérature, de folklore et d’art de l’Université de Lettonie

avec le soutien de la Bibliothèque nationale de Lettonie, Institut français de Lettonie et Goethe-Institut Lettland

 

Zināšanu ģeogrāfija un migrācija

Géographie et migration du savoir

Geographie und Migration des Wissens

Les 26 et 27 avril 2019 à Riga en Lettonie

(Maison de l’Europe, 28 boulevard Aspazijas, Riga)

Langues de travail : letton, français et allemand avec traduction simultanée

 

Le savoir structure, organise et permet de saisir la réalité visible et invisible. En tant que type de relation spécifique de gestion du monde, il a des caractéristiques communes avec le pouvoir. Ainsi, ce n’est pas sans raison que l’accumulation intensive du savoir initiée au milieu du XIXe siècle par les élites intellectuelles lettones s’est traduite par une structure de pouvoir - un État-nation - dont l’acte fondateur date de 1918. Leurs liens se renforçant mutuellement, la République lettone disposa bientôt d’importantes institutions du savoir : Bibliothèque nationale, Université qui développèrent et renforcèrent les fondements de la culture tout en continuant à accumuler des connaissances. Le développement de l'éducation et la définition de son contenu favorisèrent la recherche et la mise en œuvre de nouveaux modèles du savoir et l'adaptation des modèles existants.

Acquérir et explorer la réalité supposent une relation active avec ce qui nous entoure, destinée à créer une vision du monde et à l’expliquer. Ce processus implique donc une activité et une réflexion dont résulte un savoir créant des ensembles ordonnés de concepts validés et des domaines scientifiques. L'acquisition d’un savoir stable se caractérise par un processus en deux temps : tout d’abord, l'acquisition du savoir en tant qu'accroissement de la richesse intellectuelle, puis, l’instauration de liens entre la nouveauté et l'acquis précédent, l’élaboration de régularités et de règles dans ce nouvel ensemble et la création de liaisons entre les domaines du savoir et les disciplines scientifiques. Dans le processus d’assimilation de nouveaux savoirs - qui construisent de nouveaux schémas de pensée - des modèles de représentation du monde extérieur sont identifiés et sélectionnés créant des outils de compréhension de ce monde.

Les situations de chevauchement, d’intersection, de collision et de contact des espaces scientifiques représentés par des porteurs d’un savoir spécifique et la migration du savoir dans un espace géographique soulèvent des questions sur la compatibilité et la convertibilité de leurs langages et significations respectives. Parallèlement aux processus d'héritage et de transfert, le mouvement spatial se déroule sur différentes voies dont l'acheminement favorise les mécanismes de leur changement. La migration du savoir peut prendre la forme de communication entre deux personnes ou plus, d’échange mutuel ou de transfert unilatéral de différents groupes (sociaux, ethniques, institutionnels, etc.), ainsi que des déplacements de formes ou d’objets n’exigeant pas une présence humaine directe : livres, œuvres d’art, dispositifs, médias, espace virtuel etc. La nature spatiale de la migration du savoir incite à réfléchir aux régularités de la répartition géographique du savoir, à ses points focaux, aux tendances de propagation, aux initiateurs ou médiateurs du déplacement.

L’objectif du colloque est triple :

1) Aborder l'étude de la migration du savoir dans l'espace géographique de la Lettonie historique, en actualisant notamment l'interaction entre les espaces d'idées et de savoirs letton, germano balte et français, mais également de la Lettonie contemporaine particulièrement dans le contexte de ses processus européens ;

2) actualiser l’importance du livre en tant que fonds matériel de la migration du savoir et étudier la signification spécifique d’autres supports matériels et virtuels du savoir ;

3) révéler de nouvelles perspectives pour interpréter la mobilisation de la synergie des agents du savoir et la diffusion du savoir dans un environnement local aussi bien que par des voies transfrontalières.

 Nous vous proposons quelques lignes directrices d’étude (non restrictives) :

- migration du savoir comme nécessité,

- migration du savoir : points de départ et d'arrivée,

- agents du savoir et de la culture,

- mémoire des déplacements du savoir,
- schémas de migration spatiale du savoir,

- migration du savoir d'un domaine à l’autre,

- perception des nouveaux savoirs,

- bibliothèques privées et publiques : critères de sélection,

- bibliothèques invisibles : fonds et savoirs perdus,

- bibliothèque et circulation du savoir,

- archives, informations et savoir,

- localisation géographique du savoir,

- savoirs, éditeurs, lecteurs,

- diffusion, distribution, voies du savoir,

- changement du savoir : transfert et transformation.

*

Les propositions de communication devront être d’environ 200 mots et envoyées à simona.valke@lulfmi.lv avant le 1er mars 2019. L'avis d'acceptation ou de refus de la communication sera transmis à l'auteur mi-mars. Les communications dureront au maximum vingt minutes. Dans le courriel d’accompagnement, veuillez indiquer votre nom et votre institution ainsi que le titre de votre proposition.

Une publication des communications les plus convaincantes est prévue dans un volume consacré à cette journée d’étude.

 

Comité scientifique et d'organisation

Simona Valke, Institut de littérature, de folklore et d’art de l’Université de Lettonie,

Māra Grudule, Institut de littérature, de folklore et d’art de l’Université de Lettonie,

Mārtiņš Laizāns, Faculté de sciences humaines de l’Université de Lettonie,

Anne-Sophie Lelong, Institut français de Lettonie.