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Giraudoux à la scène, hier et aujourd'hui (Bayonne)

Giraudoux à la scène, hier et aujourd'hui (Bayonne)

Publié le par Romain Bionda (Source : Yves Landerouin)

Giraudoux à la scène, hier et aujourd'hui

Faculté de Bayonne-Anglet-Biarritz

7-9 juin 2017

 

Est-ce parce qu’aucune d’entre elles n’est signée par des géants de l’histoire du théâtre contemporain  tels qu’Antoine Vitez, Peter Brook, Ariane Mnouchkine ou le regretté Patrice Chéreau ? Toujours est-il que les mises en scène des pièces de Giraudoux ce dernier demi-siècle n’ont pas suscité  de travaux importants. Elles ne manquent pourtant ni de variété ni d’intérêt, qu’il s’agisse de productions professionnelles ou de représentations données par des amateurs. Elles recèlent, autant que la littérature critique consacrée au dramaturge  (si ce n’est plus !), quantité d’enseignements sur la nature et l’histoire de la réception de ses pièces après leur création à l’âge d’or des spectacles de Jouvet ou de Barrault. Peut-être, d’ailleurs, le prestige et la nostalgie attachés à ces derniers, y compris pour ceux qui ne les ont pas connus, ont-ils compromis toute chance de réussite ultérieure. Encore faudrait-il être sûr que les créations d’œuvres comme Amphitryon 38, Judith, Électre, Ondine, Sodome et Gomorrhe, La Folle de Chaillot voire La Guerre de Troie n'aura pas lieu aient toujours mérité pareille fortune. Elles ont reçu chez la critique et le public d’alors des accueils très divers. En tout cas, l’étude des productions qui les ont suivies devrait permettre de mieux comprendre pourquoi le théâtre de Giraudoux, s’il continue de faire les délices des classes de lycées et des étudiants de lettres qui les rencontrent dans leur cursus, peine à s’imposer, à laisser une empreinte sur les scènes d’aujourd’hui. Le phénomène s’explique avant tout, probablement, par les partis-pris esthétiques d’un tel théâtre. De ce point de vue, il serait utile de déterminer en quoi les pièces de Giraudoux participent d’une époque révolue, d’une certaine esthétique « années 30 », et dans quelle mesure, au contraire, elles s’en démarquent par leur singularité, mais aussi d’identifier clairement les difficultés qu’elles présentent pour les acteurs de notre époque (sont-ils vraiment moins capables que leurs aînés de ‘dire’ les textes de Giraudoux ?) et les défis qu’elles représentent pour ses metteurs en scène. Les communications pourront donc porter sur quatre centres d’intérêt :

-              fortunes et infortunes des pièces à la création : il s’agira de rappeler et de préciser les partis-pris des créateurs, de montrer en quoi ils ont divisé la critique et le public de l’époque et/ou d’étudier le sort que ces créations ont connu sur le plan économique, comme l’a fait la récente et très remarquable thèse de Marc Véron (L’économie du théâtre Louis Jouvet, 1925-1951).

-              le contexte esthétique des années 30-40 : une certaine proximité sur ce plan, avec le théâtre de Pirandello ou les Surréalistes par exemple, est assez bien connue (voir notamment le volume n°36 des Cahiers : « Giraudoux européen de l’entre-deux-guerres »,) , mais il reste à savoir où se situe vraiment l’œuvre dramatique de Giraudoux par rapport à d’autres paradigmes  émergents (le premier Ionesco voire l’art d’un Brecht, pourquoi pas ?) autant qu’au regard de productions moins importantes de l’époque (telles que celles de Lenormand, etc.).

-               les mises en scène et adaptations après la création et jusqu’à aujourd’hui :

 on s’intéressera aux choix esthétiques et idéologiques des metteurs en scène, à l’interprétation (ou l’oubli) des didascalies, à la scénographie, à la fonction sémiotique des acteurs choisis, des costumes, décors etc., en s’appuyant sur l’iconographie, les DVD ou documents INA, et sur les textes (de presse, notamment), qui témoignent de l’accueil reçu par ces reprises. Une place sera réservée à l’étude du sort que les pièces les plus célèbres ont connu à la télévision (Amphitryon 38, La Guerre de Troie n'aura pas lieu) à l’opéra (Ondine) ou à Broadway (Ondine encore, La Folle de Chaillot).

-              Jouer, dire, monter Giraudoux : on envisage d’organiser une table ronde autour des questions liées aux difficultés mais aussi aux plaisirs particuliers qu’éprouvent aujourd’hui comédiens et metteurs en scène à monter ses textes.

 

Les propositions de communication ne dépasseront pas trente lignes  et devront être adressées avant le 30 septembre 2017  aux organisateurs Hélène LAPLACE-CLAVERIE (h.laplace-claverie@wanadoo.fr) et Yves LANDEROUIN (yves.landerouin@univ-pau.fr)