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Littérature francophone et géographie

Littérature francophone et géographie

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Robert Fotsing)

Équipe de Recherche en Littérature Comparée (ERLIC)
Université de Dschang, Cameroun

Journée d’Étude 2017
     
Thème : Littérature francophone et géographie
 (Afrique, Océan indien et Antilles)

Comme l’écrivait Antje Ziethen (2013 : 4), la théorie littéraire a été longtemps dévouée à la dimension temporelle du récit. Pourtant, l’étude de l’espace fictionnel qui est un des clivages des relations entre la littérature et la géographie (science de l’espace), peut contribuer à mettre en lumière la signification du texte ainsi que la vision du monde de l’écrivain. L’émergence de nouveaux concepts de la théorie et de la critique littéraires (géopoétique, géocritique, géophilologie, géolittérature, pensée-paysage, géographie de la littérature, romans-géographes…) est une preuve irréfutable que les pratiques scripturaires contemporaines consacrent une place prépondérante à des thèmes en rapport avec la géographie et à des formes spatialisées. L’intérêt croissant des écrivains et des critiques littéraires pour des questions comme la menace écologique, les catastrophes naturels…peut être expliqué par le souci de nos sociétés pour l’environnement et par le développement des sciences de l’homme et de la société qui accordent une attention toute particulière à l’inscription des faits humains et sociaux dans l’espace (spatial turn). De l’avis même des géographes, « l’esprit des lieux, l’identité des régions, la personnalité des villes, le caractère des nations […] ; la littérature est irremplaçable pour cerner ces caractéristiques à travers le vécu individuel et social » (Lévy, 2006 : 13-14). Autant dire que la littérature est une alliée de la géographie et vice versa.  
Depuis la parution en 1999 de L’espace dans le roman africain francophone contemporain (1970-1990) dans lequel Florence Paravy, dans une perspective thématique, entendait « questionner  l’espace romanesque pour faire surgir les significations sociales et politiques » (p.13-14), nombre d’auteurs d’Afrique, de l’Océan indien et des Antilles francophones ont réinventé et recréé des données géographiques dans leurs œuvres. Si dans la littérature africaine, on observe une sorte de métamorphose des métropoles africaines en véritables jungles urbaines et la promiscuité des quartiers populaires symptomatiques de la déliquescence des sociétés postcoloniales, dans les littératures d’Océan indien et des Antilles, les écrivains accordent de l’attention aux risques naturels (ouragans, inondations, glissements de terrains, submersions marines, séismes et éruptions volcaniques) qui altèrent durablement la vie des populations. Aussi mettent-ils en fiction l’architecture des espaces (urbains et ruraux) caractéristiques de la paupérisation des populations. À l’aune de nouvelles approches dites géocentrées, les actuelles journées d’étude se proposent de questionner les formes et les enjeux des relations entre la littérature francophone (Afrique, Océan indien et Antilles) et la géographie dans les textes de fiction tels que (Tanella Boni, Une vie de crabe ; Véronique Tadjo, Champs de bataille et d’amour ;  À vol d’oiseau ; Le royaume aveugle ; Patrice Nganang, Temps de chien ; Jean Luc Raharimanana, Lucarne ; Florent Couao-Zotti, Notre pain de chaque nuit ; L’homme dit fou et la mauvaise foi des hommes ; Bolya, Les cocus posthumes ; Mongo Beti, Trop de soleil tue l’amour ; Daniel Maximin, L’isolé soleil ; Soufrière ; L’Île et une nuit ; Natacha Appanah, Les roches de poudre d’or ; Alfred Alexandre, Les villes assassines ; Lahens Yanick, La couleur de l’aube, Eugène Nicole, L’œuvre des mers ; Daniel Vaxelaire, Les naufrages du ciel, Jacques Stephen Alexis, Compère général soleil ; Sami Tchak, Place des fêtes ; Filles de Mexico ; Al Capone le Malien…).
Axes de réflexion possibles et non-exhaustifs :
-Dynamiques et représentations de l’espace dans la littérature francophone
-Littérature et géomorphologie (Volcan, séisme, ouragan, cyclone, …)
-Littérature, espace et (re)configuration identitaire
-Littérature, architecture de l’espace urbain et menace écologique

Les propositions de communication (comportant une courte notice biographique) de 250 mots maximum sont à envoyer simultanément avant 31 mars 2017 aux adresses suivantes : rmfotsing@yahoo.fr, kanapaul83@yahoo.fr
Réponse le 10 avril 2017
Textes définitifs aux mêmes adresses avant le 30 mai 2017
Les journées d’étude se dérouleront les 04 et 05 juin 2017 à l’Université de Dschang
Publication des actes : Mars 2018