Édition
Nouvelle parution
Kafka, Œuvres complètes, t. I & II (Biblioth. de la Pléiade)

Kafka, Œuvres complètes, t. I & II (Biblioth. de la Pléiade)

Publié le par Marc Escola

FRANZ KAFKA

Œuvres complètes I, II

Nouvelles et récits - Romans

Coffret de deux volumes vendus ensemble

Trad. de l'allemand (Autriche) par Isabelle Kalinowski, Jean-Pierre Lefebvre, Bernard Lortholary et Stéphane Pesnel.

Édition publiée sous la direction de Jean-Pierre Lefebvre

Traductions nouvelles

 

Collection Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard

Parution : 11-10-2018

2496 pages, sous couverture illustrée,

ISBN : 9782072798207

 

La littérature doit beaucoup aux testaments trahis. La plus grande partie de l'œuvre de Kafka, par exemple. Histoire connue. Franz Kafka demande à son ami Max Brod de détruire – vernichten, dit-il, «anéantir» – après sa mort les papiers inédits qu'il laisse derrière lui, ses manuscrits littéraires aussi bien que ses écrits personnels, journaux et lettres. Brod refuse d'obtempérer. Sa trahison, si c'en est une, est double. Il ne se contente pas de conserver les inédits : il les fait paraître. Aux romans et récits s'ajoutent bientôt, dans des versions d'abord édulcorées, les écrits intimes. Quant aux éditions françaises réunissant plusieurs textes, elles ne respecteront pas les recueils organisés et publiés par Kafka, mais mêleront – nouvelle trahison – récits publiés et écrits posthumes.

Sur le résultat les avis divergent. Certains lecteurs en ont plusieurs. Un expert en testaments trahis comme Milan Kundera situe Kafka au sommet de son panthéon personnel et, au sommet du sommet, place les romans, tous trois sauvés par Brod. Pourtant, Brod lui paraît coupable : divulguer ce qu'un écrivain a souhaité voir détruire, c'est «le même acte de viol que censurer ce qu'il a décidé de garder». Quant au fait de mêler posthumes et ouvrages publiés par Kafka, cela produit, selon Kundera toujours, «un flot informe comme seule l'eau peut l'être, l'eau qui coule et entraîne avec elle bon et mauvais, achevé et non achevé, fort et faible, esquisse et œuvre».

Sans renoncer à aucune œuvre ni à aucune esquisse – Brod fut peut-être un traître, mais sa trahison était à coup sûr nécessaire –, la présente édition adopte une disposition plus fidèle à l'histoire de la découverte de l'œuvre de Kafka. Elle propose, en ouverture, l'intégralité des textes publiés par lui, ici restaurés dans la forme (recueil, petit livre ou publication dans la presse) qu' il a voulue pour eux. Puis viennent ses récits et fragments narratifs posthumes : ceux que l'on trouve dans ses Journaux, qui servaient aussi de laboratoire littéraire, et ceux des liasses ou des cahiers dans lesquels il composait la plupart de ses récits.

L'ensemble est retraduit. Les conditions d'une redécouverte sont réunies.

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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr

"Entretien avec Jean-Pierre Lefebvre et Georges-Arthur Goldschmidt

Kafka : la relève", par Tiphaine Samoyault

Jacques Derrida a dit toutes les manières dont la traduction pouvait « relever » un texte : elle le fait se lever de nouveau et à neuf dans une langue ; elle lui donne aussi une autre saveur. C’est incontestablement ce que propose cette édition absolument nouvelle de Kafka dans la Pléiade dont c’est peu dire qu’elle était attendue. En attendant Nadeau s’est entretenu avec Jean-Pierre Lefebvre, maître d’œuvre de cette édition, et avec Georges-Arthur Goldschmidt qui a traduit autrefois deux romans de Kafka.

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P. Assouline a aussi consacré un billet à cette nouvelle traduction sur son blog larepubliquedeslivres.com…