Actualité
Appels à contributions
L’Enfant dans la littérature française et francophone (Opole)

L’Enfant dans la littérature française et francophone (Opole)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Elżbieta Porada)

L’Enfant dans la littérature française et francophone

Chaire de Culture et de Langue françaises - Université d’Opole

17-18 mai 2018

                      

« L’enfant, c’est l’homme avant la lettre » [1]. Toutefois, dans la littérature, ce dernier (étymologiquement infans, « qui ne parle pas ») a pu être soit muet, soit voué à imiter les adultes. Ce n’est qu’avec la démocratisation de l’enseignement dans la deuxième moitié du XIXe siècle que l’enfant semble accéder à une parole qui lui est propre. Il devient souvent une figure centrale, et son visage changeant reflète non seulement les attitudes de la société envers ses enfants, ou l’image de l’homme que propose l’écrivain, mais aussi la sensibilité semi-inconsciente d’un individu ou d’une époque.

D’après Suzanne Lafont [2] l’enfance n’est pas tant une période de la vie qu’un dispositif dans la fiction, défini comme un « processus événementiel ». D’où le fait que l’enfance apparaît comme un lieu de questionnement, sur soi et sur le monde. La figure de l’enfant paraît de fait ne pas être intégrée dans la fiction pour elle-même mais pour ce qu’elle contribue à dévoiler sur le rapport de l’homme au monde. Dès l’âge de trois ans, confronté à l’expérience de « l’étonnement devant le monde » dont parle Aristote, il se pose des questions insolubles et éternelles sur les grandes angoisses existentielles : la vie, la mort, les relations humaines, la morale.

L’enfance, considérée le plus souvent comme un âge heureux, voire un paradis perdu, auquel l’on revient avec nostalgie, exacerbe l’innocence, la candeur, la pureté et l’imagination. Décrite dans son originalité, l’enfance est parfois associée à une époque de souffrances, où elle constitue une protection contre l’injustice et la dureté de la société.

Comment donc saisir l’enfance, comment subir son importance, comment l’écrire et quelles sont les modalités de sens qu’elle génère ? Quand, de quelle façon et pourquoi fait-on intervenir, dans une œuvre littéraire, la figure ou la parole de l’enfant ? Quel est l’effet produit, sur le lecteur ou le spectateur, « lorsque l’enfant paraît » – ou disparaît ? Nous souhaitons précisément aborder cette expérience de l’enfance dans le cadre de la littérature française et francophone.

La littérature véhicule des images diverses de l’enfant. Celui-ci se révèle être un individu complexe, présenté tantôt comme l’objet de l’affection parentale, tantôt comme un instrument de vengeance. Il est adulé ou bien manipulé par les adultes, privé de la capacité de se défendre. En lui se côtoient les questions de l’inaccessible et de l’altérité.

Entre fantasme et réalité, fascination et répulsion, sacré et profane, les représentations de l’enfant constituent des sources d’inspiration  inépuisables.

Sans vouloir prétendre à l’exhaustivité, nous croyons que cette réflexion sur l’enfance pourrait nourrir un projet d’écriture tout en poursuivant la réflexion déjà amorcée, en l’interrogeant et en suggérant peut-être de nouvelles pistes de recherche.

Anna Ledwina
Elżbieta Porada                                                                                                                                                        

 

Langue du colloque : français

Frais d’inscription : 400 zlotys / 100 euros. Ils comprennent les pauses-café, le dîner- banquet du premier jour (jeudi 17 mai) et la publication des contributions. Les frais de logement, de déplacement et autres frais de restauration sont à la charge des participants.

Calendrier et information pratiques :

6 décembre 2017 : date limite d’envoi des propositions de communication

Les propositions (titre + résumé d’environ 300 mots) doivent indiquer clairement la problématique abordée et faire état des principaux résultats qui seront exposés dans la présentation de 20 minutes (suivie de 10 minutes de discussion).

Les propositions de communication sont à envoyer à : filrom@uni.opole.pl

Contact pour toutes informations complémentaires : Anna Ledwina (aledwina@uni.opole.pl) ou Elżbieta Porada (eporada@uni.opole.pl).

Les normes de rédaction seront envoyées après l’acceptation de la proposition par le comité scientifique.

15 janvier 2018 : notification aux auteurs

15 février 2018 : date limite de paiement des frais d’inscription

17-18 mai 2018 : tenue du colloque

15 juillet 2018 : délai pour l’envoi des articles

courant 2019 : publication des contributions (après une deuxième lecture et évaluation)

 

[1] A. d’Houdetot, Dix épines pour une fleur, petites pensées d’un chasseur à l’affût (1853).

[2] S. Lafont, Récits et dispositifs d’enfance (XIXe - XXIe siècles), Presses Universitaires de la Méditerranée, coll. « La Centaure », Montpellier 2012.