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Appels à contributions
L'immigration. Regards croisés (Sousse, Tunisie)

L'immigration. Regards croisés (Sousse, Tunisie)

Publié le par Marc Escola (Source : Ali-Slah Chebbi)

Colloque international pluridisciplinaire

L’immigration — "Regards croisés"

Organisé par l’Association Tunisienne des Études Méditerranéennes (A.T.E.M)

les 17, 18 et 19 décembre 2018

à Sousse, Tunisie.

 

Appel à communications

« Quiconque a le malheur d’immigrer une fois-une seule ! -restera toujours métèque toute sa vie, et étranger partout, même dans son pays d’origine. C’est notre malédiction à nous, immigrants ».

                                           Pan Bouyoucas

Dès le début de l’humanité, les immigrés ont joué un rôle essentiel dans la diffusion des  savoirs, des techniques et des cultures. Ils ont été le facteur fondamental qui a permis le développement des contacts entre les hommes, le brassage des peuples et les métissages. Il suffit pour s’en convaincre de voir les habitudes établies dans les différents pays de la méditerranée pour s’apercevoir qu’ils se ressemblent fortement. L’immigration est donc un thème enraciné dans l’histoire. Il faut dire que tous ces pays ont connu ce phénomène avec des degrés d’intensité différents. Mais c’est depuis les deux derniers siècles que l’apport de l’immigration se fait sentir en Europe.

L’immigration est un sujet d’actualité qui occupe le devant de la scène internationale. Le naufrage de 87 immigrés au large des îles de Kerkennah en Tunisie, la nuit du 2 juin 2018 a mis en exergue le phénomène. Ce mouvement de masse reflète la détresse des populations fuyant la guerre, la famine ou le chômage et aspirant à un monde meilleur. Suite aux récents évènements qui ont secoué un grand nombre de pays méditerranéens et aux changements climatiques que subissent certaines régions du globe, les flux migratoires n’ont cessé d’augmenter. L’image de ces masses de migrants qui traversent les frontières pieds-nus en bravant tous les obstacles, ou celle des jeunes entassés dans des petits bateaux restera gravée dans les mémoires de chacun d’entre nous et constitue sans doute pour longtemps l’enjeu majeur du XXIème siècle.

Le droit s’est intéressé depuis toujours au phénomène de l’immigration. Il aborde la question soit sous un angle institutionnel, soit sous un angle personnel. Certes, le phénomène est bel et bien sous l’emprise de la règle juridique, mais les divergences qui subsistent entre les différents systèmes constituent une entrave majeure pour répondre aux besoins des immigrés. Les diverses positions adoptées par les différents pays face aux flux migratoires traduisent un malaise profond des dirigeants qui restent tiraillés entre un idéal d’humanisme et de générosité d’un côté et des impératifs budgétaires de l’autre. Pour y remédier, il faut de prime abord dépasser les carcans du clivage droit public / droit privé et chercher à développer une nouvelle perspective basée sur l’uniformisation des règles. La mondialisation impose une révision urgente d’un droit devenu obsolète et inadapté aux contextes actuels. L’époque d’un droit statique aux belles constructions intemporelles et permanentes est révolue. C’est vers une approche juridique contemporaine qu’il faut se tourner, en adoptant de nouvelles règles uniformes régissant à la fois le statut de l’immigré, celui de l’exilé et du refugié. Pour ce faire, l’approche doit outrepasser le cadre juridique national qui serait incapable d’apporter des réponses exhaustives, puisque la question dépasse les frontières d’un seul État et que les solutions ne peuvent être que collectives. C’est donc vers une perspective d’harmonisation des législations qu’il faudrait se pencher. 

L’immigration n’est pas toujours un choix, elle s’avère parfois une contrainte. Chaque année, des milliers d’immigrés meurent aux portes de l’Europe. Selon les statiques de l’O.N.U, rien que pour 2016, on compte plus de cinq milles morts en Méditerranée. Ce triste record fait de cette mer l’une des plus meurtrières au monde. Face à un tel désastre, des efforts croissants sont déployés pour parvenir à une plus grande effectivité de lutte contre l’immigration clandestine. C’est grâce à la coopération internationale que la lutte contre ce fléau commence à donner les résultats escomptés. Tout reste à faire en revanche, dans les pays d’origine.

Phénomène sociologique par excellence, l’immigration est devenue en peu de temps un sujet géopolitique. Il s’est imposé dans toutes les élections présidentielles et législatives comme l’un des sujets qui préoccupe le plus les populations. Certains pays y ont trouvé une chance inouïe, pour combler le manque de mains-d’œuvre et développer par la même occasion leurs économies avec des ouvriers bon marché. D’autres en revanche, en font la source principale de tous leurs maux. L’arrivée au pouvoir des gouvernements populistes, qui prônent avant tout le refus catégoriques des immigrés, constitue un reflet authentique de la prédominance de la question.

L’immigration est perçue comme un apport, voire une richesse pour les pays d’adoption. Elle participe à l’instauration d’un monde multiculturel. Elle apparaît aussi comme un sujet fertile qui offre aux chercheurs mais aussi aux écrivains, artistes et poètes un champ de réflexion et une source d’inspiration. Traditionnellement considérés comme deux thèmes voisins, l’exil et l’immigration sont omniprésents dans la littérature contemporaine. Plusieurs sont les romans qui transposent l’histoire d’un exilé, d’un refugié ou d’un immigré. Toute une littérature se développe autour de ce thème qui s’impose avec acuité tout au long de ces dernières années. Azouz Begag, Ahmed Zitouni, Leila Houari, Kasereka Kavwahirehi pour ne citer qu’eux, illustrent l’intérêt croissant que les écrivains accordent au thème de l’immigration, qui ne cesse d’alimenter et d’enrichir la scène culturelle internationale.

Dès lors, on ne peut pas rester indifférent face à ce fléau qui touche non seulement les pays de la méditerranée mais aussi les autres pays du monde. C’est dans ce contexte que s’inscrit notre colloque qui cherchera à dégager les traits saillants de ce phénomène et à porter des regards croisés sur la question à travers des disciplines diverses, mais indéniablement inextricables. L’objectif de ce colloque est de contribuer à approfondir le débat autour de l’immigration, notamment celle des maghrébins et des africains, à élucider les retombées sociologiques et géopolitiques de ce phénomène, à déterminer le cadre juridique adéquat et à proposer des approches pluridisciplinaires nouvelles.

Les communications doivent s’inscrire dans les axes suivants :

- Immigration et histoire.

- Immigration et relation internationale

- Immigration et droit

- Immigration, identité et intégration.

- Immigration, littérature et arts.                                   

Le coordinateur du colloque : Ali Slah Chebbi

Comité Scientifique :

Kamel Skander (Université de Sfax)

Noomen Rekik (Université de Sfax)

Sébastien Touzé (Université de Paris II)

Moheddine Hamdi (Université de Sfax)

Marc Gontard (Université de Rennes)

Mustapha Trabelsi (Université de Sfax)

Marina Calloni (Université Milano Bicocca)

NajibaChekir (Université de Sfax)

Gian Carlo Blangiardo (Université Milano Bicocca)

ChakerMzoughi (Université de Carthage)

Massimo LiviBacci (Université Firenze)

Fathi Rekik (Université de Sfax)

Maurizio Ambrosini (Université Milano)

Vincent Tchen (Université de Rouen)

Karen Ferreira-Meyers (Université de Swaziland)

Les langues : français, italien, arabe.

Modalités de soumission :

Les titres et résumés des communications, d’environ une demi-page, accompagnés d’une notice biographique sont à envoyer uniquement par voie électronique avant le  15 septembre 2018 à l’adresse suivante : achebby@gmail.com

 

Calendrier :

15 septembre 2018 : Réception des propositions de communication.

30 septembre  2018 : Notification aux auteurs.

30 octobre 2018 : Envoi des articles qui ne doivent pas dépasser 12000 mots.

17, 18, 19 décembre 2018 : Colloque international

Décembre 2019 : Publication des actes du colloque.

Frais de participation :

Les frais de participation sont fixés à 200 euros pour les intervenants étrangers. Ce droit d'inscription inclut :

  • le programme du colloque ;
  • les pauses-café ;
  • l'hôtel pendant 4 jours ;
  • les frais de publication.

Le droit d’inscription est fixé à 350 DT pour les participants locaux. Il inclut :

  • le programme du colloque;
  • les pauses-café ;
  • l'hôtel pendant 3 jours ;
  • les frais de publication.

Moyens de Paiement :

Par virement

Compte Courant A.T.E.M

STB Bank. Agence Sfax el Jadida.

De la Tunisie : RIB 10 125 114.103392.0788 47

De l’étranger : Code BIC

STBKTNT

IBAN TN 59 1012 5114 1033 9207 8847

Par Chèque ou par Mandat à l’ordre de l’A.T.E.M

B.P.276. Sfax el Jadida.3027. Sfax. Tunisie