Actualité
Appels à contributions
La scène punk en France (1976-2016). Punk et idéologie (Paris)

La scène punk en France (1976-2016). Punk et idéologie (Paris)

Publié le par Marc Escola (Source : Pierre Raboud)

Cette vingt-cinquième journée d’étude, en collaboration avec FGO, s’inscrit dans le cadre du projet de recherche PIND (Punk is not dead. Une histoire de la scène punk en France, 1976-2016) soutenu par le CESR, THALIM et par l’ANR.

Dans l’absolu, punk et idéologie sont peu conciliables. Trop inconstant, trop kaléidoscopique, trop remuant, volontiers corrosif, le punk ne se satisfait guère des rigidités axiologiques ni des systèmes de pensée figés. Pour autant, le punk véhicule des opinions, assène des idées, promeut des convictions. Il définit des perspectives de vie, s’éprend de morale, fut-elle libertaire (liberté, autonomie, Do it yourself) et s’oppose au conservatisme et aux cadres socio-politiques de l’Establishment. Déjà en 1992 Craig O’Hara écrivait une Philosophie du punk pour évoquer les thématiques et valeurs de ce mouvement. L’angle idéologique se révèle donc fructueux pour étudier la scène punk en France. Celle-ci a pu être associée au situationnisme, au nihilisme ou à l’anarchisme, avant de s’ouvrir au féminisme ou aux philosophies morales comme le véganisme ou l’antispécisme. Par ailleurs, en se politisant et en se radicalisant à partir des années 1980, le punk a défini des positionnements idéologiques qu’il convient d’identifier. Cet espace des idéologies punk s’ordonne en fonction de thématiques ou de luttes (antiracisme, immigration, violences policières, combats contre l’extrémisme, etc.), en fonction de réseaux d’alliance et/ou d’oppositions marquées (punks, autonomes, squatters, skinheads, rockabs), en fonction de formes d’activisme, de créations, d’associations, en fonction de lieux et de territoires plus ou moins marqués par des enjeux culturels, politiques et identitaires.

Cette journée d’étude souhaite donc questionner les idéologies qui sont revendiquées et assumées par la scène punk en France aussi bien que celles qui lui sont associées, voire assignées. Les propositions pourront s’intéresser aux systèmes d’idées et aux valeurs prônées par la scène punk ainsi qu’aux idéologies portées et promues par les acteurs, pour essayer de comprendre une potentielle « philosophie » punk. Il s’agira également de questionner ce que le punk fait à l’idéologie, en s’intéressant à la manière d’exprimer ces idées, que ce soit dans la musique et les textes, au gré des interviews, dans les médias, (presse et fanzines, internet), au travers des écrits, productions artistiques et/ou des prises de parole, ainsi que dans les publications ayant valeur de manifestes. Il s’agira enfin de comprendre jusqu’à quel point la notion d’idéologie recoupe de manière pertinente les problématiques artistiques, culturelles et socio-politiques du punk en France.

Les propositions d'intervention (un titre, dix lignes d’intention et dix lignes de bio-bibliographie) sont à adresser avant le 15 janvier 2019 aux adresses suivantes : pierreraboud@gmail.com, luc.robene@u-bordeaux.fr et solveig.serre@gmail.com.

La journée d'étude aura lieu le 9 février au centre FGO Barbara (Paris).

Responsables de la journée : Pierre Raboud, Luc Robène et Solveig Serre.