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Le multilingisme comme migration (Luxembourg)

Le multilingisme comme migration (Luxembourg)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Jeanne E. Glesener)

Le multilinguisme comme migration 

Université du Luxembourg, Campus Belval 3 et 4 juillet 2017 

Call for Paper 

Le 4ème symposium du domaine-clé « Migration et Études interculturelles (MIS) » de l’Université du Luxembourg fait le pari de décrire le multilinguisme en termes de migration. Il s’agit ainsi d’appréhender le multilinguisme comme un mouvement transfrontalier, tout en ne considérant pas les frontières comme exclusivement territoriales. Décrire le multilinguisme comme une migration permet de considérer les « idiomes » (dans le sens le plus large du terme) concernés, non comme des unités fixes et bien définies, mais plutôt comme des structures en mouvement. Cette perspective permet dès lors de concevoir des textes ainsi que les contextes historiques et culturels auxquels ceux-ci se réfèrent comme théâtre des interactions entre différents processus linguistiques. Il est peut-être même possible d’aller encore plus loin si l’on pose, au final, la fabrication et l’attribution de sens (c.-à-d. de pertinence communicative), dans leur contingence, comme un moment culturel : des textes mettant en relation différents idiomes, et ainsi également différents processus de production de sens, constituent alors un lieu privilégié du débat politique sur la façon dont la société et la culture doivent gérer les différences culturelles. Cette acception des textes (au sens le plus large du terme) comme lieu du débat politique sur les différences culturelles fonctionne si le multilinguisme est concrétisé à travers différents supports : textes ou artéfacts/performances artistiques individuels, sémantiques historiques ou discours.   Dans le cadre du symposium, le multilinguisme en soi est appréhendé comme la diversité de processus de production de sens. On parle ainsi de multilinguisme si, par ex.,  

— Des pratiques sociales d’alternance codique ont lieu ou que des langues de contact se constituent ; 

— Des mots provenant de différents dialectes ou de différentes langues nationales standardisées sont employés dans des textes (littéraires) ; 

— Différents langages visuels ou d’autres formes de compréhension symbolique sont utilisés lors d’une même performance artistique ; 

— Des sémantiques historiques sont construites sur des structures et éléments de différentes provenances linguistiques et culturelles.

Symposium 2017  Le multilinguisme comme migration
 
Le symposium conçoit le déplacement transfrontalier de structures et d’éléments linguistiquement ou culturellement marqués comme une forme de migration. Ce déplacement est souvent lié au déplacement des personnes, mais il peut également être véhiculé par les médias. Ainsi par exemple, des textes littéraires peuvent présenter des formes de mélange des langues attestant de la migration de leurs auteurs d’une région linguistique vers une autre. En règle générale, ces textes hybrides d’un point de vue linguistique s’affranchissent d’attributs culturels et linguistiques stricts, faisant ainsi ressortir le caractère redondant des listes traditionnelles de la taxinomie linguistique. Cependant, il est également envisageable que la confrontation avec la tradition d’une autre langue conduise à la récupération d’un grand nombre de citations ou de formes pouvant être ensuite considérées comme des formes de migration esthétique. La migration peut ainsi empreindre différentes formes de déplacement et faire état de différentes orientations et différents degrés de détermination, ceux-ci pouvant être appréhendés, sur la base de l’expérience, comme le chemin de la réinterprétation et de la transformation.   L’analyse des mouvements linguistiques dans et à travers des textes/artéfacts/performances artistiques et sémantiques historiques peut être également mise en relation avec différentes formes de migration humaine et avec les constellations politico-culturelles en découlant. Le multilinguisme devient ainsi un processus dynamique étant, de bien des manières, en lien avec le contexte socio-culturel.

Est bienvenue toute intervention visant à tirer parti, d’un point de vue philologique, de la définition du multilinguisme comme forme de migration, entreprenant ainsi d’évaluer le processus et les effets du multilinguisme artistique (au sens le plus large). D’autre part, des approches culturelles et sociolinguistiques au sens large sont également sollicitées, de façon à pouvoir décrire les mouvements linguistiques d’un point de vue des sémantiques historiques et des discours, de la/des culture(s) et de la/des société(s). Au final, ce symposium vise à établir un lien entre ces deux niveaux d’analyse. 

Les personnes souhaitant participer sont priées de bien vouloir envoyer un résumé (max. 3000 caractères, espaces inclus) à Till Dembeck (till.dembeck@uni.lu). 

Les frais d’hébergement (hôtel) des intervenants sélectionnés seront pris en charge par le domaine-clé MIS (www.mis.lu) de l’Université du Luxembourg. 

Délai de dépôt des propositions d’interventions : 31 mars 2017

Retours : mi-avril 2017 

Plus d’informations : till.dembeck@uni.lu 

Détails concernant la proposition d‘intervention : Titre du document max. 3000 caractères, espaces inclus Adresse de contact (institution, e-mail, numéro de téléphone et adresse postale) 4-5 mots-clés Les textes des interventions peuvent être rédigés en allemand, en français ou en anglais.  

L’évènement organisé par le domaine-clé « Migration et Études interculturelles (MIS) » de la Faculté des Lettres, des Sciences humaines, des Arts et des Sciences de l'Education de l’Université du Luxembourg. 

Concept et organisation : Till Dembeck et Jeanne E. Glesener