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Le théâtre, lieu d'affrontement politique et social, du Cid à Hernani — Theatre as political and social battlefield, from Cid to Hernani (Wroclaw)

Le théâtre, lieu d'affrontement politique et social, du Cid à Hernani — Theatre as political and social battlefield, from Cid to Hernani (Wroclaw)

Publié le par Romain Bionda (Source : Tomasz Wysłobocki)

Le théâtre, lieu d'affrontement politique et social, du Cid à Hernani 

Theatre as political and social battlefield, from Cid to Hernani 

 

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Lieu de sociabilité et de divertissement, le théâtre commence au XVIIe siècle à s’imposer en tant qu’une institution sociale aspirant à mouvoir les esprits de son temps. Plaire et instruire : voici le double rôle que les classiques lui assignent.  

Instruire, c’est former l’esprit et la personnalité des spectateurs : il s’agit d’une mission sociale et morale très importante. Le théâtre, grâce à son caractère relativement démocratique, devient un lieu où s’affrontent des idéologies, des conceptions morales et religieuses, des pensées sociales disparates.  

Le mouvement des Lumières renforce encore ce rôle pédagogique du théâtre. Voltaire  initie le renouveau de la tragédie, bouleversant les règles d’or du classicisme. Le suivent Denis Diderot et Louis-Sébastien Mercier appelant les dramaturges à adapter mieux leurs ouvrages aux réalités de l’époque dans laquelle ils vivent, et où la bourgeoisie joue un rôle social et politique grandissant. Le drame bourgeois est né, se basant sur les motifs et « conditions sociales » proches du milieu urbain contemporain.  

La théâtromanie qui envahit la France dans les années 1770 est propice à une multiplication des théâtres de société (aristocratiques, bourgeois, artisanaux ou paysans en Flandre), et à l’ouverture des salles à un public populaire, ce qui va amener le débat sur les places assises au parterre, sur la création du « poulailler » au-dessus des loges ; ailleurs en Europe, le théâtre de cour ou de résidence n’a jamais empêché à des scènes ouvertes à un public bourgeois et populaire de prospérer dans les villes principales. 

En France sous la Révolution, les institutions théâtrales, émancipées de toutes les contraintes que leur imposait l’Ancien Régime, deviennent un territoire d’expérimentations artistiques parfois très outrées. Mais parallèlement la scène sert de lieu de propagande révolutionnaire des politiciens et idéologues du moment : le théâtre devient « l’école du peuple régénéré », aspirant à contribuer au renouveau moral souhaité par la Révolution, sans se départir d’un répertoire classique et comique largement majoritaire dans des soirées où se succèdent plusieurs courtes pièces. 

Enfin, avec Hernani et Cromwell, Victor Hugo opère une nouvelle révolution théâtrale en posant les fondements du drame romantique et moderne : il met l’individu à l’épreuve de l’Histoire. Mais les prémisses de ce bouleversement datent déjà du Directoire, avec, par exemple, les mélodrames de Pixerécourt ou le répertoire torturé de l’Opéra-Comique, qui met à l’honneur le drame psychologique. 

Nous invitons tous ceux qui dans leurs recherches s’occupent du théâtre de 1638 à 1830, en tant que lieu d’affrontements idéologiques, politiques et sociaux, à nous envoyer leurs propositions de communication traitant les sujets suivants : 

  • le théâtre comme lieu de divulgation de la politique officielle du gouvernement, 
  • le théâtre comme outil de pression de/sur l’opinion publique,  
  • le théâtre comme lieu de  prises de positions politiques et sociales, 
  • le théâtre comme lieu d’endoctrinement et de réalisation des utopies socio-politiques, 
  • le théâtre comme moyen de réparation/de corruption des mœurs, 
  • le théâtre comme lieu de consolidation des traditions/de propagation des réformes esthétiques, politiques et sociales audacieuses. 

Chacune des questions inscrites sur la liste ci-dessus, qui n’a pas la prétention d’être exhaustive, peut être envisagée sous différents angles, par exemple du point de vue du public, des dramaturges, des acteurs, des autorités en place, enfin du point de vue contemporain ou historique. Quoique le colloque est ciblé sur la France, nous resterons ouverts aux perspectives étrangères ainsi qu’aux études comparatistes. 

Les propositions de communication en français ou en anglais de 3000 signes maximum doivent être envoyées avant le 31 janvier 2018 à l’adresse suivante : tomasz.wyslobocki@uwr.edu.pl. Les propositions, accompagnées d’une bibliographie sélective (5 références au plus), doivent prévoir une présentation de 20 minutes (en anglais ou en français) suivie de 10 minutes de discussion. 

Frais d’inscription : 100 EUR / 400 PLN (chercheurs actifs) et 60 euros / 250 zł (doctorants et étudiants)  

Les frais d’inscription comprennent le dîner de gala, les pauses-café et la publication des contributions (retenues après l’évaluation).  

Date du colloque : 17-18 septembre 2018 

Lieu du colloque : Institut d'études romanes de l'Université de Wroclaw (Pologne) 

Langues du colloque: français et anglais

Comité scientifique du colloque : Beata Baczyńska (Université de Wrocław), Regina Bochenek-Franczak (Université Jagellonne de Cracovie), Philippe Bourdin (Université Clermont Auvergne), Dominique Godineau (Université Rennes 2), Monika Kulesza (Université de Varsovie), Justyna Łukaszewicz (Université de Wrocław), Maja Pawłowska (Université de Wrocław), Izabella Zatorska (Université de Varsovie) 

 

Theatre as Political and Social Battlefield, from Cid to Hernani

During the period separating the Querelle du Cid and the romantic manifest Victor Hugo published prior to his two famous plays, Cromwell and Hernani, theatre became the means of exercising social pressure and a space for authors and authorities, actors and spectators to voice political vindications and demonstrate political views.

We invite scholars working on theatre (1638 to 1830) to submit proposals on one of the following subjects:

  • theatre as a space for the diffusion of official governmental politics,
  • theatre as instrument of pressure on public opinion,
  • theatre as a space for taking sides in political and social debates,
  • theatre as a means of indoctrination and of realization of social and political utopias,
  • theatre as a space for forming and shaping national identity,
  • theatre as a means of enhancement of mores/moral corruption,
  • theatre as a space for consolidation of traditions/propagation of bold reforms.

Each of these questions can be considered in a different light, that is one may address from the point of view of the public, of the playwright, of actors, or of the authorities. The temporal perspective may equally vary; it can be either contemporary or historical. Although the conference is centered predominantly on France, we welcome all comparative and foreign perspectives.

Languages of the conference: French and English

Abstract of 400 words (in French or in English) should be sent by the end of January 2018 to: tomasz.wyslobocki@uwr.edu.pl. Proposals for 20-minute presentations should contain a selective bibliography (up to 5 titles).

Conference fee:  100 EUR / 400 PLN (active scholars) or 60 EUR / 250 PLN (students).

The fee covers conference dinner, refreshments and the publication cost of contributions as part of a peer-reviewed volume.

The conference will take place on 17-18 September 2018 at the Institute of Romance Studies, University of Wrocław (Poland).

Scientific Committee: Beata Baczyńska (University of Wrocław), Regina Bochenek-Franczak (Jagiellonnian University), Philippe Bourdin (University of Clermont Auvergne), Dominique Godineau (Rennes 2 University), Monika Kulesza (University of Warsaw), Justyna Łukaszewicz (University of Wrocław), Maja Pawłowska (University of Wrocław), Izabella Zatorska (University of Warsaw) 

 

 

  • Responsable :
    Tomasz Wysłobocki
  • Adresse :
    Institut d'études romanes de l'Université de Wroclaw (Pologne)