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Colloque :

Colloque : "Les sources de la violence. Mesures de la cruauté et de la méchanceté dans le discours littéraire" (Toronto)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Marie-Hélène Larochelle)

Les sources de la violence. Mesures de la cruauté et de la méchanceté dans le discours littéraire.

York University, 19-20 mai 2019.

 

PRÉSENTATION

La méchanceté et la cruauté se mesurent-elles? Ces formes de violences décrivent des comportements qui prennent leur source chez une personnalité déviante, dangereuse. Interroger ces perversions c’est comprendre les motivations qui initient l’attitude, les amonts de la violence, étant entendu qu’elle peut demeurer à l’état de projet.

Le Dictionnaire de la méchanceté nous apprend qu’au Moyen Âge le méchant (du verbe mescheoir) était un malchanceux, moins à craindre qu’à plaindre. Après le XVIe siècle, le terme commence à désigner une inclination au mal. L’appréciation de la méchanceté « demeure à la fois personnelle, conjoncturelle et collective, liée aux figures de l’altérité et aux représentations préexistantes […] de l’acte moralement répréhensible »[1], il ne faut donc pas négliger la dimension stéréotypique et fantasmatique de la représentation de la méchanceté.

Le discours légal a ses degrés de gravité, et tout un spectre pour évaluer la préméditation. Que retient la littérature de cet examen ?

La littérature accueille volontiers l’illégitime, de sorte que le partage de l’acceptable s’y effectue difficilement. Quels codes du potentiel dangereux s’appliquent alors à l’esthétique littéraire ?

La méchanceté, dit Simon Harel, « n’est pas une notion, encore moins un concept », mais plutôt un « inventaire émotionnel […] disparate », une « notion fugitive » [2]. La dimension communicationnelle semble particulièrement importante pour définir la méchanceté, car la relation engage un éthos maléfique qui compose sur les modes de la menace.

Alors que l’époque donne plus volontiers son attention aux « bons sentiments », à la bienveillance et au Care, cette rencontre met en lumière les voix de la violence. Pourtant, envisagée comme une forme essentielle de la subjectivité collective, la méchanceté participe à la définition et à l’affirmation d’un « moi social » qu’il nous semble essentiel d’éclairer. Décrivant un objet textuel marginal dans la littérature canonique comme dans le discours civique, ce colloque contribue à une définition originale et novatrice de la communication établie entre le discours social et le discours littéraire.

Ce colloque veut se pencher sur ces fictions littéraires malveillantes  qui reposent sur un projet esthétique cruel ou méchant. Traquant le romancier malin, soit celui dont la méchanceté est aussi astucieuse, les participants à ce colloque privilégieront les dimensions tant esthétiques que sociocritiques afin de comprendre les nuances du maléfique. Cas sinistres, situations inquiétantes, narration torves, il est attendu que les intervenants se risquent à quantifier la perversion littéraire, sinon à en déterminer la valeur et les critères de la réception manipulée.

 

COMMUNICATIONS

Date limite de dépôt des propositions de communication  (résumé de 250 mots accompagné d’une courte notice bio-bibliographique) : 10 octobre 2018.

Soumettre à mlarochelle@glendon.yorku.ca (indiquer comme titre du message « Soumission colloque méchanceté »)

Comité organisateur : Marie-Hélène Larochelle, Université York, Catherine Mavrikakis, Université de Montréal.

 

NOTES

[1] Dictionnaire de la méchanceté, Sous la direction de Lucien Faggion et Christophe Regina, Paris, Éditions Max Milo, 2012, p. 13.

[2] Simon Harel, Attention écrivains méchants, Québec, PUL, 2011, p. 3.