Collectif
Nouvelle parution
M. Bishop, M. Gosztola (dir.), Jean-Paul Michel,

M. Bishop, M. Gosztola (dir.), Jean-Paul Michel, "La surprise de ce qui est"

Publié le par Université de Lausanne (Source : Matthieu Gosztola)

Michael Bishop et Matthieu Gosztola (dir.), 

Jean-Paul Michel, « La surprise de ce qui est »,

Classiques Garnier, collection "Colloques de Cerisy – Littérature (n°4)", 2019.

EAN13 : 9782406080015.

 

Actes du colloque « Jean-Paul Michel : la surprise de ce qui est » 

tenu à Cerisy-la-Salle du 12 au 19 juillet 2016.

 

SOMMAIRE / RESUMES

 

Michel COLLOT, « Défense et illustration de la beauté sur terre et dans les textes »

Michel se situe dans un écart délibérément assumé vis-à-vis de toute une tendance de la production poétique : il peut paraître en effet poétiquement incorrect de défendre et d’illustrer aujourd’hui, comme il le fait dans son activité d’éditeur, de poète et de philosophe, la place du Vrai, du Beau et du Bien. C’est sous les auspices de cette triade platonicienne, volontiers honnie par nos contemporains, que se situe la lecture de cette œuvre aussi exemplaire qu’intempestive.

 

Béatrice BONHOMME, « Dans l’éclat et la lumière de la rupture »

Quand on vient d’un monde d’idées, sur lequel ce travail se porte, est un livre écrit à deux mains dans l’amitié du traducteur et de l’auteur, loin de toutes les modes, de tous les attendus. Un texte de l’éclat hölderlinien et de la lumière, qui remet d’emblée en question dans son titre la pensée platonicienne et nous ramène à l’habitation de ce monde-ci. Et cela n’est pas de tout repos. C’est un ébranlement. C’est précisément cet arrachement que cette communication analyse.

 

Jean-Claude PINSON, « Hymne et sobriété »

La question principale que pose l’œuvre de Michel est celle de l’hymne en des temps où la sobriété paraît plus que jamais requise. C’est elle, cette question, celle de l’hymne en des temps de détresse et de « dé-fabulation », que Jean-Claude Pinson se propose de traiter.

 

Michael BISHOP, « Jean-Paul Michel. L’être et ses surprises »

Cette communication discute trois questions : l’idée, bataillienne, de « placer l’être en face de lui-même », l’être comme fragmentation et pluralité, symphonie et inachèvement ; la notion de hasard et de surprise dans le contexte du choix, de la volonté, de l’invention, de la création ; l’entretissement de l’être et du langage, de la surprise et du sens.

 

Michael BROPHY, « Poïesis et justice chez Jean-Paul Michel »

L’œuvre de Michel se caractérise par la rigueur et l’envergure de sa portée éthique nourrie de scrupules et d’exigences perpétuellement augmentés sous forme de « devoirs nouveaux ». Toute cette œuvre ne cesse de relancer l’énorme et improbable pari pour que, par le poïein, justice soit faite. C’est cette notion même de « justice », cette « morale en action » que Michael Brophy propose d’interroger en considérant la « loi d’art » édictée par le poète.

 

Marie JOQUEVIEL-BOURJEA, « [...] des éclats qui captent et retiennent les regards [...] »

« La peinture, le dessin, la photographie, les arts de l’œil en général, ont sur moi un pouvoir dont je n’essaie pas de me défendre », reconnaît Michel dans un entretien de 1993. Ce sont les « correspondances » entre les « éclats qui captent et retiennent les regards » de ce poète et l’en-allée de son écriture que cette communication se propose de lire.

 

Guillaume PIGEARD DE GURBERT, « Figure de Choses »

Si Michel a fait de la poésie un art de la boxe (« casser la figure ») qui se pratique aux ciseaux pour couper « ce qui est » des figures du poétique (science et philosophie incluses), c’est en libérant un espace inhabitable entre ce qui est et la fiction du dicible, où le poète « à peine chante », l’espace d’un instant, la poésie d’une « figure de choses » laissée en suspens.

 

Arnaud VILLANI, « L’exigence d’une métaphysique dans l’œuvre de Jean- Paul Michel »

La question se pose de savoir si l’aspiration métaphysique n’est pas, en poésie, une façon de tendre au maximum la toile sensible, et d’obtenir la meilleure « voilure » pour une navigation du réel, qui ne cherche ni à le fuir, ni à le comparer, mais à l’habiter.

 

Susan HARROW, « Voyage, valeur, vie. Pour une approche éthique du regard michelien »

S’inspirant de réflexions contemporaines sur le don poétique et la leçon esthétique ou éthique, l’approche, menée dans cet article, des écrits de voyage du poète explore trois questions fondamentales : l’imbrication des valeurs éthiques et ekphrastiques ; la leçon de la couleur ; la saisie réciproque de la beauté et de la bonté.

 

Serge CANADAS, « La consécration de la parole »

Il y a dans l’œuvre de Michel une proposition intempestive. Elle semble balayer, d’un titre l’autre, toutes les intimidations — humiliations — que subit la parole depuis un siècle. C’est ce pouvoir d’énergie et de risque, de refus et d’adhésion renouvelée qui vaut d’être interrogé aujourd’hui, comme une chance réaffirmée de l’esprit, dont la poésie est le témoin le plus désintéressé.

 

Antoine MASSON, « Répondre en poète à la commotion du réel adolescent »

Si le moment adolescent — moment poétique — conjugue les deux versants du choc du réel et de l’art de naître, l’écriture de Michel ouvre une voie — une voix — des plus précieuses, consistant en une tentative remarquable d’affronter en poésie un tel moment adolescent, d’inscrire le pli de la commotion et des signes qui en répondent.

 

Marianne FROYE, « Réinventer le chant pour repenser les arts et la vie »

Cette communication montre combien les expériences d’éditeur de Michel et ses relations avec de nombreux artistes ont profondément nourri son écriture, à tel point que cette dernière se renouvelle sans cesse et participe au renouveau de l’écriture poétique de la fin du XXe siècle. Le poète, orfèvre et artisan des mots, dessine dans ses recueils les contours d’un lyrisme critique qui devient l’expérience maintes fois réitérée de la nouveauté.

 

Aaron PREVOTS, « Jean-Paul Michel et le pari du journal intime de l’être »

Cette communication examine les poèmes de vers centrés chez Michel, pour révéler l’éclat inhérent à leur dire et les changements de perspective qui s’y inscrivent. Sont mis en relief leur originalité et leur intertextualité, leur musicale « commotion émotive » et l’accueil de cette commotion, leurs tensions énonciatives et la tranquillité retrouvée vers laquelle ils tendent.

 

Emma WAGSTAFF, « Il n’est pas interdit à la poésie »

Le poète a-t-il le droit d’être audacieux ou a-t-il plutôt l’obligation de l’être ? La poésie a-t-elle des droits ou des devoirs particuliers quand elle entre en contact avec les arts plastiques ? Cet article, répondant à ces questions, examine l’œuvre de Michel dans la perspective des limites que la poésie établit et franchit, montrant qu’il s’agit d’une tentative rigoureuse de trouver les contraintes qui seraient les plus aptes à délimiter la tâche du poète.

 

Éric DAZZAN, « Le salut et la promesse dans l’œuvre de Jean-Paul Michel »

Cette communication porte sur une question qui a travaillé la modernité poétique dès son ouverture : celle de la promesse et du salut. Question romantique qui est à l’œuvre dans le lyrisme de Michel et qui gouverne son rapport aussi bien au langage qu’au réel que la parole de poésie a pour devoir de placer devant lui-même. Placer le réel devant lui-même, c’est le reconduire à cette individualité souveraine, seule capable de « vérité humaine » et d’accéder à « une beauté qui fait Loi ».

 

Tristan HORDE, « Jean-Paul Michel, la poésie et l’édition »

L’activité d’écriture et le travail de l’éditeur n’ont jamais été séparés pour Michel. Il ne s’agit pas pour lui de fabriquer de « beaux » livres, mais de construire une relation juste entre le poème et la page, le texte étant destiné à être visible : lu (à voix haute ou non), mais en même temps forme. C’est le statut complexe du texte dans le livre que cette communication interroge.

 

Edmundo GARRIDO, « La surprise de traduire en espagnol l’œuvre de Jean- Paul Michel »

À partir de l’expérience de traduction en espagnol des essais et poésies de Jean-Paul Michel, cette communication dégage l’importance et l’actualité de ces écrits dans le monde hispanophone.

 

Françoise NICOL, « Le poétique ou “la faculté de cette proposition de figures”. La poésie à l’épreuve de la peinture »

C’est dans la confrontation à la peinture qu’est examiné « le pouvoir de révélation » de la langue du poète qu’est Michel. Entre dicible et visible, est étudiée la présence du nom « figure », au singulier ou au pluriel, rapporté au domaine de la peinture, comme peuvent l’être les mots « sens » ou (faire) « signe ». Mais un lieu privilégié de cette confrontation est le Livre comme « action ». Ce point est également évoqué.

 

Éric DES GARETS, « L’acharné devoir de ne pas renoncer »

L’œuvre de Michel se tient dans le défi, la volonté de ne pas céder au factice, de vouloir une voix qui ne doive rien à quelque servitude que ce soit. Il y a, dans cette attitude, un désir de pureté qui me touche tellement. Un élagage souverain. « La vie ordinaire nous blesse », écrivait Pascal. C’est peu dire que Michel se sera employé à lui tordre le cou pour aller à la beauté. Il n’a jamais fait commerce des vanités. Une solitude violente, sauvage, admirable. Vouée aux signes, à la vraie vie.

 

Glenn FETZER, « Jean-Paul Michel et l’art du fragment »

Cette communication se propose d’interroger l’art du fragment dans l’œuvre de Michel.

 

Matthieu GOSZTOLA, « Jean-Paul Michel, Jean-Marie Pontévia. “... la pure expérience de la surprise de voir...” »

Cette communication interroge le haut, fécond dialogue entre Michel et Jean-Marie Pontévia, autour et de la surprise éclatante de ce qui est et des sorcelleries qui vivent pour répondre à cet éclat pluriel et renversant, littéralement désarçonnant : ces opérations de sorcellerie que sont les œuvres d’art.

 

Scott SHINABARGAR, « Le salut d’ici »

Cette communication souhaite illuminer ce que l’on pourrait désigner comme passion sans pathos — un équilibre subtil de forces maintenu dans la poésie de Michel à travers plusieurs éléments récurrents : l’alternance d’instants d’illumination et de souffrance ; l’insistance véhémente du sujet poétique à habiter pleinement ces deux états opposés ; et, enfin, re-connaissance qui nous sauve de la pesanteur de l’aliénation : le salut rendu au réel.

 

Michael G. KELLY, « “Le nom vrai d’être est / Chance.” De l’assentiment créateur chez Jean-Paul Michel »

Cette intervention se propose d’explorer une tension observable dans l’écriture de Michel entre la réflexion qui s’y poursuit sur l’acte de nommer et l’engagement durable dont elle témoigne envers la possibilité de créer.

 

François RANNOU, « Le Nom serait aussi un geste »

D’un « autre » Nom répondant « à la folie du Poème » jusqu’à la justesse du geste de vivre debout, du pseudonyme au vrai Nom inconnu du « grand réel » : cet article interroge l’espace d’une œuvre qui aux valeurs du père répond par un mouvement héroïque à perte, chancelant, ouvert et ceint, fort, gagné.

 

Benoît CONORT, « La violence, son éclat »

Cette communication se propose d’interroger l’éclat de la violence dans l’œuvre de Michel.

 

Clément LAYET, « Der veste Buchstab. Traduire et retraduire Hölderlin »

Dans les poèmes et dans les essais de Michel, comme dans son œuvre d’éditeur, Hölderlin occupe une place incomparable. Il est « pour nous, aujourd’hui, la Loi ». Non pas au sens où Hölderlin serait le nom d’une autorité suprême. Mais parce que sa parole est elle-même entièrement tendue vers le foyer de relations dont la légalité non-écrite nous apparaît, aujourd’hui peut- être plus violemment que jamais, la seule souveraineté. Cette communication est un retour à l’œuvre hölderlinienne.

*

TABLE DES MATIERES

 

 

Michael Bishop et Matthieu Gosztola, Préface………………………. 15

 

Michel Collot, Défense et illustration de la beauté sur terre et dans les textes………………………. 21

 

Béatrice Bonhomme, Dans l’éclat et la lumière de la rupture………………………. 35

 

Jean-Claude Pinson, Hymne et sobriété………………………. 53

 

Michael Bishop, Jean-Paul Michel. L’être et ses surprises………………………. 69

 

Michael Brophy, Poïésis et justice chez Jean-Paul Michel………………………. 83

 

Marie Joqueviel-Bourjea, « [...]des éclats qui captent et retiennent les regards [...] »………………………. 93

 

Guillaume Pigeard de Gurbert, Figure de Choses………………………. 137

 

Arnaud Villani, L’exigence d’une métaphysique dans l’œuvre de Jean-Paul Michel………………………. 149

 

Suzan HARROW, Voyage, valeur, vie. Pour une approche éthique du regard michelien………………………. 165

 

Serge CANADAS, La consécration de la parole………………………. 185

 

Antoine MASSON, Répondre en poète à la commotion du réel adolescent………………………. 205

 

Marianne FROYE, Réinventer le chant pour repenser les arts et la vie………………………. 223

 

Aaron PREVOTS, Jean-Paul Michel et le pari du journal intime de l’être………………………. 241

 

Emma WAGSTAFF, « Il n’est pas interdit à la poésie »………………………. 255

 

Éric DAZZAN, Le salut et la promesse dans l’œuvre de Jean-Paul Michel………………………. 271

 

Tristan HORDE, Jean-Paul Michel, la poésie et l’édition………………………. 299

 

Edmundo GARRIDO, La surprise de traduire en espagnol l’œuvre de Jean-Paul Michel………………………. 309

 

Françoise NICOL, Le poétique ou « la faculté de cette proposition de figures ». La poésie à l’épreuve de la peinture………………………. 319

 

Éric des GARETS, « L’acharné devoir de ne pas renoncer »………………………. 341

 

Glenn FETZER, Jean-Paul Michel et l’art du fragment………………………. 355

 

Matthieu GOSZTOLA, Jean-Paul Michel, Jean-Marie Pontévia, «... la pure expérience de la surprise de voir... »………………………. 365

 

Scott SHINABARGAR, Le salut d’ici………………………. 383

 

Michael. G. KELLY, « Le nom vrai d’être est / Chance ». De l’assentiment créateur chez Jean-Paul Michel………………………. 399

 

François RANNOU, Le Nom serait aussi un geste………………………. 415

 

Benoît CONORT, La violence, son éclat………………………. 427

 

Clément LAYET, Der veste Buchstab. Traduire et retraduire Hölderlin………………………. 431

 

Bibliographie………………………. 449

 

Index………………………. 465

 

Résumés………………………. 473

 

Table des figures………………………. 479

 

ARGUMENT

L’œuvre de Jean-Paul Michel, constante au cœur de ses puissantes interrogations en son désir de « répondre à la hauteur voulue à la musique de ce qui est », a été remarquée, encouragée et souvent accueillie avec enthousiasme par Breton et Barthes, Foucault et Bonnefoy, Roche et Stéfan, Lacoue-Labarthe et Nancy.

Il s’agit d’une œuvre qui puise profond dans le « statut fondateur de cérémonie et de sacrifice » du poétique compris comme devant faire la preuve de toute la force de sa « valeur d’acte », d’un acte qui cherche à « placer l’être en face de lui-même».

Puisant dans les dernières publications (Flammarion[1]/Fario[2]/Éditions des Vanneaux[3]) et les explorations collectives de l’œuvre de ce poète (Bonté seconde[4]/ L’Atelier de Jean-Paul Michel[5]/Revue NU(e)[6]), le colloque Jean-Paul Michel : la surprise de ce qui est qui s’est tenu à Cerisy-la-Salle du 12 au 19 juillet 2016 s’est ainsi ouvert énergiquement à « la vigueur, à la fraîcheur d’une relation audacieuse au poème » et aux innombrables surprises — violence et vérité, sacré et devoir, brûlure et éclat, stupeur et amour — de ce qui est, qui s’y réfléchissent.

Ce colloque a su offrir, grâce à des intervenants venant de France, de Grande-Bretagne, d’Irlande, de Belgique, des États-Unis, du Canada, du Chili, une série d’analyses suivies de discussions dans les domaines philosophiques et textuels de la poésie comme dans celui, très vaste également, des rapports à l’art.

Les communications, riches et diversifiées, ont ainsi choisi d’examiner le rôle, complexe et contrasté, de la beauté de l’être tel que conçu par Michel ; le caractère immanent et transcendant, sensuel et métaphysique de son geste poétique ; les concepts, viscéralement vécus, de justice et de hasard qui irriguent l’œuvre ; le rapport entre la commotion de l’instant et ce que Reverdy nomme « cette émotion appelée poésie » ; les questions, partout manifestes, du chant, du salut et de la joie, de « l’applaudissement à la splendeur » de l’être ; l’évolution formelle et affective de l’œuvre et l’entretissement des gestes du poète et de l’éditeur (William Blake & Co.). 

(Michael Bishop & Matthieu Gosztola)

 

Michael Bishop est professeur émérite à Dalhousie University, Canada. Il publie dans les domaines de la poésie et des beaux-arts, et est aussi poète, traducteur et directeur des Editions VVV. Il a publié Contemporary French Art 1 et 2 (Amsterdam, 2008 et 2011), Dystopie et poïein, agnose et reconnaissance(Amsterdam, 2014), La Genèse maintenant (Bordeaux, 2011) et Fluvial, Agnose et autres poèmes (Nice, 2014).

Matthieu Gosztola a publié une trentaine d’ouvrages qui appartiennent aux genres suivants : poème, aphorisme, prose, essai, théâtre. Pianiste, photographe, universitaire, il participe à des colloques et donne des lectures de poèmes en France et à l'étranger. Il a notamment publié : Recueil des caresses échangées entre Camille Claudel et Auguste Rodin (Saintes, 2008), Débris de tuer, Rwanda, 1994 (St-Quentin-de-Caplong, 2010), Ce masque (Montreuil-sur- Brèche, 2017).

 

[1]      Jean-Paul Michel, Écrits sur la poésie, 1981-2012, 2013.

[2]      Jean-Paul Michel, « L’art n’efface pas la perte. Il lui répond », entretiens (1984-2015), 2016.

[3]      Richard Blin, Jean-Paul Michel, collection Présence de la poésie, 2016.

[4]      Dir. Tristan Hordé, Joseph K., 2002.

[5]      Dir. Jean-Paul Bota, Le Préau des collines, 2009.

[6]      Dir. Matthieu Gosztola, numéro 56, 2014.