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Conférence de P. Dechaufour, «Le théâtre de Kossi Efoui : une esthétique du drame figuratif» (Paris)

Conférence de P. Dechaufour, «Le théâtre de Kossi Efoui : une esthétique du drame figuratif» (Paris)

Publié le par Philippe Robichaud (Source : Pénélope Dechaufour)

Pénélope DECHAUFOUR / Conférence du CIRRAS (Centre International de Réflexion et de Recherche sur les Arts du Spectacle), dir. Françoise Quillet

Le théâtre de Kossi Efoui : une esthétique du drame figuratif

24 juin 2019, 14h-17h, Maison des Sciences de l'Homme

Dramaturge, philosophe et romancier, né en 1962 au Togo, Kossi Efoui annonce par ses positions politiques et ses partis pris poétiques, dès la pièce Le Carrefour, le tournant esthétique majeur que prendront les dramaturgies d’Afrique noire francophones et des diasporas au début des années 1990. A partir de textes et de spectacles créés avec la Cie Théâtre Inutile et autour de leurs usages de la marionnette, cette intervention reviendra sur les modalités singulières qui font l’originalité de l’écriture de Kossi Efoui.

A la croisée de plusieurs disciplines (arts plastiques, théâtre et musique notamment) et d’enjeux aussi bien philosophiques, politiques, qu’anthropologiques, l’écriture de Kossi Efoui implique le corps et ses représentations. Pris dans les méandres de l’histoire coloniale et traversé par les problématiques migratoires, son théâtre se construit paradoxalement à partir du vide et autour de l’absence de corps. Ce dernier devient omniprésent dans la parole et par les voix, parce qu’il fait l’objet d’une quête pour les figures du drame qui en sont justement dépourvues.

De détours en truchements, le geste qui vise à « rendre corps » est ici le principal ressort dramatique. La « marionnette » constitue alors une structure autour de laquelle se construit le drame par des processus d’hybridation, entre figure et mémoire, passé et présent, action et récit. C’est ce que nous identifions comme une esthétique du drame figuratif. A travers cette notion, nous questionnerons les enjeux de la présence de plus en plus importante du corps comme medium ou sujet dans le discours dramatique et sur les plateaux des théâtres contemporains.

Que traduisent aujourd’hui ces explorations du corps scénique au sein même des écritures textuelles ? Ces nouveaux dispositifs théâtraux ne seraient-ils pas mis en place en vue d’un processus de résilience ? Nous verrons que le drame figuratif engage une autre perception du réel et invite à repenser notre rapport aux écritures de l’histoire.