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Portrait du théâtre en junkie (Arras, France)

Portrait du théâtre en junkie (Arras, France)

Publié le par Marc Escola (Source : Sandrine Le Pors)

Portrait du théâtre en junkie. Ecritures de l'addiction.

Journée d’étude organisée par Jonathan Châtel et Sandrine Le Pors.

Lieu de la manifestation : Maison de la Recherche de l’université d’Artois à Arras.

Date : le 31 mars 2017.

 

Cette journée d’étude est conjointement organisée par le groupe de recherche « Praxis et esthétique des arts » de l'équipe d'accueil « Textes et Cultures » de l'université d'Artois (France) et par le programme de recherche « Théâtre et représentation » du groupe de recherche « Ecriture, création, représentation : littératures et arts de la scène » de l’université catholique de Louvain (Belgique).

 

Cette journée propose d’entamer une réflexion sur les formes d’addiction qu’accueillent les écritures théâtrales contemporaines – des écritures dramatiques aux écritures chorégraphiques. Ici, nous réfléchirons à la manière dont ces écritures regardent la figure du « junkie » et sur ce que cette observation produit en retour sur elles. Désignant tour à tour le déchet, le marginal, celui qui consomme des drogues illégales ou encore celui qui est accroc à une activité nocive, on apprendra à penser comment le « junkie » (et ses variantes possibles – drogué, toxicomane ou addict) fait naître des problématiques sociologiques, politiques et anthropologiques qui informent des expérimentations dramaturgiques variées. Qu’est-ce que cet "être sous drogue"(A. Ronen) vient déposer dans l'écriture ? 

On s’intéressera donc à cette figure dès lors qu’elle est un levier thématique et formel opératoire. Dans Dostoïevski-trip de Vladimir Sorokine le junkie, accroc à en mourir, est aussi un dissident qui ne se laisse pas assujettir par le discours autocratique. Après avoir gobé tout Kafka, Tolstoï, Tchekhov, Hemingway et Nabokov, il s’attaque à la pilule Dostoïevski et fait dérailler la langue et la pensée. La mise sous drogue d’un personnage dans Le Camp des malheureux de Thibault Fayner vient distordre les catégories de l’espace, du temps et apporter élasticité à la fable. 

Au cœur de nos préoccupations, se trouvent ces écritures théâtrales qui s’assimilent volontiers à des écritures sous overdose tant elles génèrent des trous noirs, travaillent la dépendance, le vertige, le manque. Peut-on encore penser la figure du junkie ou de l’addict comme celle ou celui qui, dans une lignée artaudienne, est le vecteur d’une recherche de « déperdition constante du niveau normal de la réalité » ? Que donne-t-elle à voir des corps – intimes aussi bien que sociaux ? On pensera par exemple aux corps défoncés, transis, fébriles de ces laissés-pour-compte dans la dernière pièce de Daniel Lemahieu, Squat ta vie d’abord, à ce qu’ils portent de détresse mais aussi d’insoumission. 

 

Les propositions de communication (3000 caractères maximum, espaces compris) ainsi qu’une notice bio-bibliographique sont à envoyer à Jonathan Châtel (jonathan.chatel@uclouvain.be) et Sandrine Le Pors (leporssandrine@gmail.com)   avant le 12 février 2017. Seront privilégiées les études de cas.

 

Sites web de référence :

https://www.uclouvain.be/374321.html

http://textesetcultures.univ-artois.fr/Presentation-des-Equipes-internes/Praxis-et-esthetique-des-arts