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Appels à contributions
Présence de Pétrus Borel dans le domaine étranger

Présence de Pétrus Borel dans le domaine étranger

Publié le par Université de Lausanne (Source : Aurélia Cervoni)

Présence de Pétrus Borel dans le domaine étranger

Volume collectif - appel à contributions

 

Longtemps maltraité par la postérité, mis à l’honneur par les surréalistes, Pétrus Borel le « lycanthrope » garde dans l’histoire littéraire une réputation de marginal. Il fait pourtant l’objet de travaux importants depuis une quarantaine d’années. En 1979, Bruno Pompili a recueilli ses textes polémiques ainsi que ses chroniques dramatiques publiées entre avril et juillet 1844 dans Le Commerce. Jean-Luc Steinmetz, qui a fourni la première édition scientifique de Madame Putiphar (Phébus, 1999) et de Champavert, contes immoraux (Phébus, 2002), lui a consacré un essai (Pétrus Borel, un auteur provisoire, Presses universitaires du Septentrion, 1986) et une biographie (Pétrus Borel. Vocation : poète maudit, Fayard, 2002), qui est aujourd’hui l’ouvrage de référence des études boréliennes. Des inédits ont été publiés par Jean-Luc Steinmetz, Alain Borer et Jacques Simonelli. La belle édition des Œuvres de Borel que Michel Brix a procurée en 2017 aux éditions du Sandre vient de remettre le « lycanthrope » sous le feu des projecteurs.

On l’ignore souvent, mais Borel a suscité un intérêt nourri à l’étranger. Champavert, contes immoraux a été traduit en anglais en 1959 ; en serbe en 1962 ; en italien en 1965 ; en espagnol en 1969 ; en russe en 1971 ; en japonais en 1980 ; en tchèque en 1999 ; en portugais en 2006 ; en suédois en 2016. Il existe également une traduction de Madame Putiphar en espagnol (2001) et une traduction de quelques poèmes des Rhapsodies en anglais (2009). Dans quels contextes ces traductions ont-elles vu le jour ? Quelles relations entretiennent-elles avec le texte original ? Quelles sont les contraintes auxquelles ont dû se plier les traducteurs ?

Dès le XIXe siècle, l’œuvre de Pétrus Borel a fait l’objet d’articles dans la presse étrangère – la presse anglaise et la presse espagnole, en particulier. Elle a retenu l’attention d’importants critiques, comme William Makepeace Thackeray, l’auteur des Mémoires de Barry Lyndon ; Vincent O’Sullivan, qui fut le biographe de Wilde ; Arthur Symons, auteur d’un important article publié en 1915 dans The Forum ; Mario Praz, qui consacre quelques pages à l’érotisme noir de Champavert dans son ouvrage fondateur, La carne, la morte e il diavolo nella letteratura romantica (1930). Pour quelles raisons la critique étrangère, de 1830 à aujourd’hui, s’intéresse-t-elle à Borel ? Dans quelles perspectives (historique, politique, philosophique, comparatiste, etc.) envisage-t-elle son œuvre ? À quels aspects de son esthétique est-elle sensible ?

L’existence que Pétrus Borel a menée en Algérie (de 1846 à sa mort, en 1859) constitue un champ d’investigations prometteur. Les ressources boréliennes de la Bibliothèque nationale d’Algérie sont encore inexploitées. La presse algérienne, à laquelle l’auteur a collaboré, n’a été que partiellement dépouillée.

 

Dans le cadre d’un ouvrage collectif sur la présence de Pétrus Borel dans le domaine étranger, les propositions sont à envoyer à Aurélia Cervoni (aurelia.cervoni@paris-sorbonne.fr) avant le 31 décembre 2018. Les articles (40 000 signes maximum) sont attendus pour juin 2019.