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Presse et Femmes en Italie : l’émergence de la subjectivité féminine dans les journaux littéraires et politiques entre 1750 et 1861 (Clermont-Ferrand)

Presse et Femmes en Italie : l’émergence de la subjectivité féminine dans les journaux littéraires et politiques entre 1750 et 1861 (Clermont-Ferrand)

Publié le par Marc Escola (Source : Paola Roman)

Appel à contributions pour la Journée d'Etudes sur 

Presse et Femmes en Italie :

l’émergence de la subjectivité féminine dans les journaux littéraires et politiques entre 1750 et 1861

qui se tiendra à l'UCA de Clermont-Ferrand le 24 octobre 2019

organisée par le centre de recherche Celis.

Responsable: Paola Roman: paola.roman@uca.fr

Date d'échéance des propositions: 14 juillet 2019.

 

Dans le sillage des travaux de Christiane Veauvy et de Laura Pisano (Paroles oubliées : les femmes et la construction de l’Etat-Nation en France et en Italie (1789-1860), 1999) et des apports théoriques des gender studies (voir les réflexions, entre autres, de Chantal Savoie, Pour une sociopoétique historique des pratiques littéraires des femmes, 2009) faisant de la presse « bien plus qu’un simple espace de diffusion mais un véritable foyer de pratiques qui a le mieux façonné l’émergence de la pratique littéraire et politique des femmes »,  cette journée d’études voudrait approfondir  la connaissance du journalisme féminin « italien » entre 1750 et 1861.

La période envisagée est ponctuée par une série d’enjeux d’envergure du point de vue historique (expérience révolutionnaire jacobine et construction de l’Etat-Nation) ou culturel (diffusion de la culture des Lumières et transformation du rôle de la presse).

Pendant cette période, l’écriture journalistique féminine souffre d’une double marginalisation. D’une part, le caractère hétérogène, pour ne pas dire hétéroclite, des textes proposés dans la presse de l’époque (extrait, lettre, chronique, poème, narration brève, roman-feuilleton) rend cette écriture suspecte aux yeux des lettrés et du monde académique, qui tente d’en définir, par ailleurs, frontières et limites (anonymat, l’injonction de la « neutralité » lors des comptes-rendus des ouvrages d’autrui ect.). D’autre part, le journalisme - et le journalisme politique notamment - étant un champ éminemment « genré » au masculin, la parole des femmes y est encore peu visible. Son existence même « demeure encore largement insoupçonnée » (Christiane Veauvy) puisque largement soumise à des préjugés fortement enracinés.

Dans l’intention de dépasser la confusion entre « invisibilité » et « absence », essayer de retrouver les contours de cette existence publique des femmes nous semble du plus grand intérêt. 

L’approche envisagée est celle de s’interroger sur la manière adoptée par les femmes-journalistes pour « exister » au sein des journaux, à travers d’adoption des stratégies d’appropriation, de contournement ou de refus des pratiques courantes, pour répondre à  l’ émergence de leur désir de « présence subjective ». Il s’agira de saisir, dans cet espace non homogène, les traces, souvent fragmentaires et soumises à toute forme de censure ou d’ « autocensure », d’ une pensée  littéraire, esthétique, politique ou morale autonome, plus ou moins revendiquée comme telle, ainsi que d’une dimension plus intime.

La recherche italienne a pris en compte l’activité et le rôle culturel joués par des figures de référence de ce journalisme au féminin italien de l’époque, telles qu’ Elisabetta Caminer Turra (première directrice des deux plus importants journaux littéraires de la seconde moitié du siècle, l’Europa letteraria et Il Giornale enciclopedico) ou  Eleonora Fonseca Pimentel (première directrice d’un journal politique, il Monitore napoletano) ou Cristina di Belgioioso (très active dans la diffusion de la « cause italienne » en France pendant le Risorgimento avec un journal comme l’Ausonio, entre autres).  Par rapport à ces figures, il est maintenant envisable une analyse plus ponctuelle de leurs « discours » afin d’en dégagé les enjeux évoqués plus haut. C’est, nous l’espérons, l’un des buts de cette journée d’études.

L’appel à communication tendra, d’ailleurs, à privilégier aussi les axes suivants :

Figures de femmes-journalistes peu ou mal connues. Analyses du « discours » des femmes-journalistes : stratégies d’appropriation, de parodie, de contournement des pratiques de référence culturelle « genrées ». Présence réelle ou « fictive » des femmes-lectrices dans les journaux littéraires et politiques.