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René Maran, une conscience intranquille. Œuvre et postérités d'un précurseur (Paris)

René Maran, une conscience intranquille. Œuvre et postérités d'un précurseur (Paris)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Loïc Céry)

Conférence-débat avec le professeur Roger Little

Présentation, Loïc Céry (Institut du Tout-Monde)

De René Maran, la postérité aura retenu qu'il fut le premier écrivain noir à recevoir le prestigieux Prix Goncourt en 1921, soixante-et-onze ans avant Patrick Chamoiseau. Son nom demeure associé pour cela même, au roman qui lui aura valu la consécration du milieu littéraire, Batouala. Pourtant, à la fois l'œuvre et le rôle de René Maran dans l'histoire de la littérature ne sauraient se restreindre à ce titre phare, qui lui valut certes une gloire indéniable, mais aussi son revers : premier écrivain d'origine antillaise à dénoncer avec véhémence les ravages de la colonisation française en Afrique, il devra faire face à une cabale féroce menée par des relais de l'administration coloniale. L'œuvre de Maran demeure pourtant dans une large mesure méconnue : poète, romancier, essayiste, l'écrivain aura développé pas à pas une vision humaniste où la dénonciation du racisme côtoie un plaidoyer pour le vivant et notamment le monde animal. Mais si les manuels d'histoire de la littérature négro-africaine voient volontiers en Maran le devancier de la Négritude, les spécificités de son œuvre, sa volonté d'indépendance par rapport aux écoles et son irréductibilité même, en font certainement l'un de ces « inclassables » que l'histoire littéraire a souvent du mal à appréhender. C'est aussi ce qui peut expliquer que sa postérité oscille entre des tentatives contradictoires de simplification, et un réel manque de diffusion, pour celui qui fut pourtant aux yeux de Senghor, un « précurseur ».

Convaincu de l'importance voire de l'urgence qu'il y a aujourd'hui à désenclaver les postérités de René Maran de toutes les idées reçues et des schémas préconçus, le Professeur Roger Little a consacré à l'écrivain plusieurs études déteminantes, et co-dirigé le colloque organisé par le CIRESC en 2010 à l'EHESS à l'occasion du cinquantenaire de la mort de Maran (colloque dont il a réuni les actes dans la revue Présence africaine en 2013). Aujourd'hui en 2018, Roger Little enrichit notablement les études consacrées à René Maran, avec deux titres dont nous aborderons les enjeux avec lui au cours de notre débat.

Voir rubrique du Cycle « Penser la Caraïbe, penser le monde », sur le site de l'ITM.