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Révoltes, révolutions et performance au Proche et Moyen Orient au XXIe siècle, 2 : censure, le théâtre sous contrôle (Paris)

Révoltes, révolutions et performance au Proche et Moyen Orient au XXIe siècle, 2 : censure, le théâtre sous contrôle (Paris)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Pauline Donizeau)

Dans le cadre du cycle de recherches

(English below)

« Révoltes, révolutions et performance au Proche et Moyen Orient au XXIème siècle »

Seconde journée d’études :

« Subir, contourner, se révolter contre la censure : le théâtre sous contrôle »

Paris, 13 mai 2019

 

1/ Présentation du cycle de recherches

Depuis près de deux décennies, les régions du Proche et du Moyen-Orient ont connu de nombreux mouvements politiques, de révoltes, et de contestations. A travers des mouvements contestataires sectoriels, souvent réprimés, jusqu’aux grands mouvements sociopolitiques et/ou révolutionnaires (Mouvement vert iranien en 2009, Printemps Arabes en 2011), la société civile s’est dressée contre des régimes politiques autoritaires, inégalitaires et vieillissants. À cela s’ajoute la révolte palestinienne, qu’elle soit latente ou se manifeste à travers des mouvements de rébellion ponctuels.

Dans des sociétés où la liberté d’expression était limitée, le discours contrôlé, l’accès à l’éducation limité, ces mouvements de révoltes se sont accompagnés de l’émergence et d’un renouvellement de la création artistique, notamment dans le domaine des arts de la scène.

Le cycle de recherches que nous avons mis en place a pour objectif d’étudier la trajectoire politique et sociale des pays des régions du Proche et du Moyen-Orient par le biais de la création artistique, en particulier les arts de la scène et de la performance. Il donne lieu à trois journées d’études, préparatoires à un colloque qui se tiendra à l’horizon 2021.

Dans ces sociétés en profonde mutation, il s’agit donc de s’interroger sur le lien entre création, révolte et révolution au cours d’une série de séances de travail, et sur la manière dont la création s’est fait l’écho des tensions à l’œuvre dans la société, comment celles-ci sont restituées à la scène. Les problématiques abordées pourront être nationales, régionales ou thématiques. Plusieurs seront être traitées : la création dans un contexte d’oppression, la représentation de la révolte et du mouvement social à la scène, les objectifs politico-esthétiques des artistes, la capacité de l’art à transgresser des règles sociales ou politiques. En résumé, il s’agira à la fois de s’interroger sur le contexte socio-politique et la manière dont il influe sur la création, et de s’interroger sur la manière dont les artistes intègrent ces contraintes pour renouveler les dispositifs dramaturgiques et esthétiques.

2/ Appel à communications

Après une première journée d’études consacrée à la question des mutations et des révoltes qui traversent les pays du Proche et Moyen Orient depuis le début du 21ème siècle (novembre 2018), cette seconde journée d’étude s’attachera à l’étude de la création dans le cadre de sociétés contrôlées, dans laquelle s’exercent plusieurs types de censure : politique, sociale, auto-censure. Il s’agit à la fois de s’interroger sur la manière dont les artistes subissent, contournent, intègrent ou se révoltent contre (ou malgré) la censure sous toutes ses formes.

Le premier axe d’étude est celui du contexte autoritaire, en tant qu’il contraint la création, c’est-à-dire l’étude des contraintes politiques, économiques et sociales qui pèsent sur les arts du spectacle et de la scène. Dans cette perspective, l’étude du rapport des artistes aux institutions et aux pouvoirs publics revêt une importance majeure.

 Mais il s’agit également d’envisager la manière dont cette censure est intégrée à la création : de quoi peut-on parler et que fait-on de ce que l’on ne peut pas dire ? Nous postulons que ce phénomène de contrôle peut devenir le moteur de dramaturgies nouvelles, par l’usage du détour ou du détournement, de happenings, de performances.

Enfin, la question de l’appropriation de l’espace public nous semble centrale, incluant les lieux de représentation et l’accès au public.

Les propositions s’appuieront sur des études de cas précises, et les auteurs veilleront à expliciter le lien entre la création et son contexte, en s’attachant à la fois aux enjeux politiques et esthétiques. Les thèmes suivants pourront notamment être abordés :

  • Organes et processus de contrôle de la création théâtrale
  • Influence du contexte socio-politique sur les dispositifs et les dramaturgies
  • Influence du contexte socio-politique sur les conditions de création
  • Formes du théâtre politique et militant dans des sociétés sous contrôle
  • Rapport des artistes aux nouveaux médias
  • Circulations artistiques entre les pays orientaux et entre orient et occident

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ENGLISH : Call for papers

Cycle of researches “Revolts, revolutions and performance in the Middle East in the 21th century”

2nd workshop: “Suffering, bypassing and revolting against censorship: a theatre under control” – Paris, May 13th 2019.

Following a first workshop dealing with the context of revolts and mutations that the Middle East countries have known since the beginning of the 21st century (November 2018), this second day of studies will focus on the issue of artistic creation in the context of controlled societies, where many kinds of censorship exist: political, social and self-censorship. We’ll discuss the way artists suffer or bypass censorship, how they integrate it to their works or try to revolt against this phenomenon.

The first topic consists in studying the authoritarian context, as it limits and constraints creation. We’ll focus on the political, social and economical constraint that weighs upon the performing arts. In that perspective, the relation between the artists and the institutions is of main importance.

But we also have to consider how this censorship in integrated to the process of creation: what can we talk about and what do we do from what we cannot deal with? We consider that this phenomenon of control over the arts can motivate new writings, new narratives and new settings, for example by the use of detour or diversion, happenings and performances.

Finally, the question of the appropriation of the public space starting from the last years of the 2000’s seems important, including the access to new performance spaces and a renewed audience.

The proposals of interventions will lean on studies of cases, and the authors will pay attention to the link between the creation and its background, focusing at the same time on political and aesthetical stakes. The following themes could be treated:

  • Institutions and processes of control confronting the theatrical creation
  • Influence of the context on writings, dramaturgies and stage settings
  • Influence of the socio-political context over creation
  • Forms of the political and activist theatre in controlled societies
  • Link between artistic creation and the new medias (Internet, social networks, independent journalism and video-journalism) as spaces that permit to bypass censorship
  • Artistic circulations between the eastern countries and between East and West.

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Modalités de participation

Les propositions (titre, résumé en français ou anglais de 2000 signes) ainsi qu’une brève notice bio-bibliographique sont à envoyer par mail en format .doc ou .pdf jusqu’au 15 janvier 2019, à l’adresse suivante :

revoltes.performance@gmail.com

Après la sélection, les candidats recevront une notification pour le 15 février 2019.

Participation

The proposals (titles, summary in French or English, 2 000 signs) and a short biography should be sent by mail before January 15th 2019, to :

revoltes.performance@gmail.com

After the selection, the candidates will receive the answer on February 15th 2019.

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N.B : L’organisation de l’événement prend en charge les repas mais le transport et l’hébergement restent à la charge des participants.

The organization team furnishes the fooding during the workshop, but the participants will have to pay for their accomodation and transports.

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Comité d’organisation 

Yassaman Khajehi, Université Clermont Auvergne / CHEC

Pauline Donizeau, Université Paris Nanterre / HAR

Sobhi Boustani, Institut National des Langues et Cultures Orientales / CERMOM