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Revue Amerika n°19-  Imaginaires de la limite  Dire et narrer les espaces fermés aux Amériques dans un monde globalisé

Revue Amerika n°19- Imaginaires de la limite Dire et narrer les espaces fermés aux Amériques dans un monde globalisé

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Anaïs Fabriol)

A la fin du XXe siècle, avec l’avènement d’espaces de libre circulations comme Schengen, la matérialisation de la frontière semblait appartenir au passé, du moins dans les imaginaires collectifs et les représentations. En 1989, la chute du Mur de Berlin abolissait une frontière symbolique, la représentation d’une limite par antonomase. Mais alors que ce mur-là tombait, d’autres étaient en gestation et commençaient à se matérialiser, le plus connu et médiatique étant celui entre le Mexique et les États-Unis, dont les premiers pans apparaissent dès le plan Guardian en 1994. Ce renforcement n’a fait qu’aller crescendo depuis les attentats de New-York en 200, avec un très net durcissement depuis l'élection de Trump à la présidence de la République.

 

Cette séparation, entre ce que l’on conçoit encore comme la première puissance mondiale et l’Amérique émergente, est devenue le symbole le plus courant de la limite entre deux territoires aux identités spécifiques, n’est qu’en fait la matérialisation d’une myriade de divisions territoriales et identitaires, et ce, sur toute une surface qui recouvrirait l’intégralité du sous-continent : communautés et quartiers fermés, espace public adapté à certains groupes de population en particulier, réserves indigènes, narco-cités, etc.

 

A l’heure où la construction fictionnelle se banalise dans ses formes et que les contenus et supports sont de plus en plus transmédia, il semble judicieux de s’interroger sur les narrations qui peuvent découler de la mise en perspective de ces limites, frontières et espaces fermés. Que disent-ils du rapport à l’espace, à l’identité, à l’Autre ?

 

Ce numéro d'Amerika propose d'interroger les axes suivants:

 

- Comment narrer la limite, sans tomber dans les stéréotypes et faire de la frontière/zone fermée/autre un simple décor? Quels personnages et structures narratives choisir ? Quelle place pour les différents types de récits (fantastique, testimonial, historique, etc.) ? Quels sont les objectifs ? Y-a-t-il une place spécifique pour les minorités visibles ? Sont-ils spécifiques à la littérature hispanophone des Amériques ?

 

- La limite protège-t-elle ? La frontière est-elle, au-delà d’une restriction de circulation ou d’un facteur de ségrégation spatiale, une protection pour certaines cultures nationales, contre la mondialisation, menée -si l’on caricature- par les États-Unis ? De même, la vie en communautés fermées n’est-elle qu’un facteur de séparation spatiale face à une violence -réelle ou fantasmée-, ou bien peut-elle être aussi un choix intellectuel ?

 

- Dedans, dehors, qui écrit pour qui et comment ? Bornage culturel et entre-soi. La limite est-elle un moyen aussi, en cette époque mondialisée, de ne conquérir que les publics souhaités, en ne produisant que pour un certain public (sites internet de diffusion sous abonnement, distribution ultra-restrictive des textes) ? Peut-on aspirer à écrire/créer pour des groupes restreints et si oui, quel est l’intérêt, dans une économie culturelle mondialisée ? Quelle place ont ces écritures en Amérique Latine, et vers qui se tournent-elles ? Assiste-t-on à une recherche de « niches éditoriales » de la part de grands groupes audiovisuels et éditoriaux ?

 

- Quelle place pour ceux et celles qui sont en dehors des limites, c’est-à-dire les expatriés et les exilés ? Quels récits, quel rapports à l’espace et à la limite produisent-ils ? Quel rôle joue la pluriculturalité dans le rapport à la limite ?

Toute autre question n’ayant pas été abordée mais répondant aux problématiques énoncées plus haut pourra évidemment être soumise.

 

Les propositions sont à transmettre à amerika@revues.org avant le 20 novembre 2019. L’article doit être inédit, l’auteur s’engage à en céder les droits d’auteur à la revue pour sa reproduction électronique et autorise celle-ci à publier l’article sur Internet.

Les articles ne doivent pas excéder 40 000 signes (espaces, notes et bibliographies inclus). Les langues de publication sont l'anglais, l'espagnol, le français et le portugais.

Chaque proposition devra contenir  le titre de l’article en minuscules, des informations sur l’auteur (alignées à gauche) : Prénom et Nom de l’auteur en minuscules suivis de l’Institution de rattachement et coordonnées électroniques, deux résumés de 200 mots maximum (l’un dans la langue du texte, l’autre en anglais)  5 mots clés  (en anglais et dans la langue de l'article),  séparés par des virgules, les zones géographiques concernées par l'article, l'article et sa bibliographie.