Édition
Nouvelle parution
R.L. Stevenson, Œuvres III. Veillées des îles - Derniers romans (Biblioth. de la Pléiade)

R.L. Stevenson, Œuvres III. Veillées des îles - Derniers romans (Biblioth. de la Pléiade)

Publié le par Université de Lausanne


ROBERT LOUIS STEVENSON

Œuvres III

Veillées des îles - Derniers romans

Trad. de l'anglais par Charles Ballarin, Laurent Bury, Mathieu Duplay, Marie-Anne de Kisch et Marc Porée.

Édition publiée sous la direction de Charles Ballarin et Marc Porée

avec la collaboration de Laurent Bury, Mathieu Duplay et Marie-Anne de Kisch

Collection Bibliothèque de la Pléiade (n° 630), Gallimard

Parution : 29-03-2018

1296 p. — ISBN : 9782070112708


La recherche de climats plus cléments pour sa santé fragile pousse Stevenson à s'installer en 1890 dans l'archipel des Samoa, sur l'île d'Upolu. En achetant le domaine de Vailima, il devient propriétaire terrien et chef de clan. Mais il est plus que jamais écrivain. Galvanisé par son exil thérapeutique, Tusitala, le «raconteur d'histoires» (tel est le nom que lui donnent les Samoans), multiplie les projets. Paraît un recueil de trois nouvelles, Veillées des îles. Apparemment fort composite – «La Plage de Falesá» est une fiction polynésienne, «Le Diable dans la bouteille» une version inversée du mythe de Faust, «L'Île aux voix» dérive d'une légende hawaïenne –, il révèle en réalité des textes majeurs et, avec «La Plage de Falesá», un véritable chef-d'œuvre, qui scandalisa les lecteurs victoriens. Le Stevenson des mers du Sud récuse tout exotisme : «ces îles, il les montre pour ce qu'elles sont, rincées de leurs apparences paradisiaques, nettoyées jusqu'à l'os des mirages qui s'y attachaient encore : l'île sans l'idylle» (Marc Porée). Roman «proto-conradien», dans lequel le trouble Attwater semble annoncer le Kurtz d'Au cœur des ténèbres, Le Creux de la vague (The Ebb-Tide) s'inscrit dans la même ligne. Les lecteurs du XXle siècle seront sensibles à la réflexion sur le colonialisme anglo-saxon qui traverse ces textes.

Pendant les deux dernières années de sa vie, Stevenson ne compose pas moins de quatre romans. La veine écossaise n'est pas négligée. Sept ans après Enlevé! paraît une nouvelle aventure de David Balfour : Catriona. Sur fond de nationalisme écossais, le cœur du jeune David balance entre la volcanique Catriona, fille du clan MacGregor, et une Hanovrienne piquante, Barbara Grant. Situation bien connue des lecteurs de Waverley, le premier roman de Walter Scott.

On retrouve l' influence de ce dernier dans Saint-Yves, roman historique échevelé, abandonné après trente chapitres ; ces aventures d'un soldat de Napoléon retenu prisonnier au château d'Édimbourg seront complétées par Arthur Quiller-Couch, dont on trouvera ici, en appendice, les six chapitres conclusifs. Catriona et Saint-Yves sont contemporains de l'engagement de Stevenson auprès des rois de Samoa, qui lui rappelaient les chefs de clan des hautes terres d'Écosse : «Entre le passé et le présent, le lointain et le proche, l'histoire et la fiction, le chassé-croisé est constant, et les frontières tombent» (M. Porée).

Stevenson meurt à Vailima le 3 décembre 1894 ; il avait quarante-quatre ans. Il aurait encore travaillé à son dernier roman le matin de sa mort. Mais Hermiston restera inachevé. La violente histoire d'Adam Weir, le «juge pendeur», et de son fils Archie, qui s'oppose à la peine de mort, «devrait provoquer ou bien des ronflements ou bien une tornade», estimait l'écrivain. Ce que l'on a conservé de ce qui aurait été son ultime chef-d'œuvre donne à penser que la seconde hypothèse était la bonne.

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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur ce volume :

"Stevenson en Tusitala, le conteur d’histoires", par Maurice Mourier

Les dernières années d’écriture de Stevenson, qui a toujours été un travailleur acharné malgré ou à cause de la tuberculose larvée qui s’efforçait de l’en empêcher depuis l’adolescence, sont marquées par une frénésie productrice extraordinaire.