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Sartre après Qu'est-ce que la littérature ? (Séminaire Littéraire des Armes de la Critique, ENS Paris)

Sartre après Qu'est-ce que la littérature ? (Séminaire Littéraire des Armes de la Critique, ENS Paris)

Publié le par Marc Escola (Source : Alix Bouffard)

Séminaire littéraire des Armes de la critique, 6e année, séance 5 :

Sartre après Qu'est-ce que la littérature ?

La séance aura lieu le vendredi 22 février 2019 de 9h à 12h, à l’ENS, salle Séminaire du pavillon Pasteur, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris. Comme d’habitude, elle est ouverte à tou-te-s.

L’appel à communication, désormais clos, est consultable ici.

 

**Programme**

*Première partie: 9h-10h30*

Patrice Vibert (Professeur de philosophie en lycée): « Les intermittences de la littérature-à-faire »

Lorsqu’on met face à face Qu’est-ce que la littérature ? et le troisième volume de L’idiot de la famille, on ne peut que remarquer certaines similitudes conceptuelles malgré les deux décennies qui séparent les deux textes. La situation de l’écrivain en 1947 est décrite à partir de la même méthode que celle qui sera utilisée pour comprendre la place de l’écrivain réaliste Flaubert dans la France du second empire. Ainsi, ce serait un contre-sens de définir l’acte d’écrire et l’engagement par rapport à une essence atemporelle du projet d’écrire. La responsabilité de l’écrivain ne peut être comprise que par la place que lui assigne son époque.

La proximité entre les deux textes permet de problématiser la notion d’engagement et de préciser ce qui sépare le texte de 1947 des conférences sur l’intellectuel de 1965. Si Flaubert se définit par sa synchronie avec le second Empire, doit-on en conclure que cette époque appelait son désengagement tout comme l’après-guerre appelait l’engagement ? Le désengagement serait-il donc un engagement au second degré lorsqu’il appelé par l’époque ? Dans ce cas, on peut supposer que si l’après-guerre appelait l’engagement de l’écrivain, la France des années 60 appelle plutôt celle de l’intellectuel, laissant l’écrivain dans un désengagement lui aussi appelé par l’époque.

Giorgia Testa Vlahov (Université de Milan, Université La Sorbonne – Paris IV) : « L’engagement du désengagement. Réflexions autour des Mots et de L’Idiot de la Famille 

Dans L’Idiot de la famille, monumentale ouvrage autour de la vie et des œuvres de Gustave Flaubert, Jean-Paul Sartre trace un portrait à la fois rigide et idiosyncratique du romancier. Ce qui émerge avec insistance, c’est la figure d’un auteur désengagé, bourgeoise, aliéné de son époque : c’est l’auteur poétique, l’auteur qui décrit le monde sans le révéler. En relisant Les Mots, on découvre que Sartre a traversé, lui aussi, une période d’éloignement du rôle sociale de la littérature : l’enfance, avec ses juvéniles approches aux textes. Les deux enfants présentés dans ces œuvres, Gustave et Jean-Paul, partagent un point de départ commun ; ce qui les différencie, ce sont les choix, le parcours, la vision de la réalité derrière leur activité d’écrivains. Sartre, intellectuel engagé ; Flaubert, narrateur détaché. Ce qu’on veut démontrer c’est que, au contraire, Flaubert bien incarne son époque, et que, à travers ses romans, il a dévoilé le monde dont il faisait expérience. Flaubert engagé, donc, révélateur : on appellera cela l’engagement du désengageant. Il serait nécessaire de voir comment Sartre et Flaubert, après une jeunesse similaire, prennent deux directions différentes (la vie politique et la tour d’ivoire), pour se retrouver, finalement, au même point : raconter la vérité de leur temps.

*Deuxième partie: 10h45-12h*

Jordi Brahamcha-Marin (Université Rennes 2) : « Le Mallarmé de Sartre »

Alexandre Feron (Université Paris I) : « Le Saint Genet de Sartre »