Essai
Nouvelle parution
S. Chemama, Vinaver, le théâtre de l’immanence

S. Chemama, Vinaver, le théâtre de l’immanence

Publié le par Université de Lausanne (Source : Editions Honoré Champion)

Référence bibliographique : Simon Chemama, Vinaver, le théâtre de l’immanence, Honoré Champion, collection "Littérature de notre siècle", 2016. EAN13 : 9782745331120.

552 pages. 85 EUR

 

Présentation de l'éditeur :

Comment une œuvre d’art peut-elle agir politiquement sans être une œuvre militante ? La réponse de Vinaver, dès la fin des années 1940, est singulière : l’œuvre sera politique de par sa matérialité même ; les idées seront immanentes à l’écriture. Mais Vinaver ne se contente pas de formuler cette réponse, il nous laisse comprendre que la bonne question se pose plus simplement encore : « comment une œuvre peut-elle agir politiquement ? » (les œuvres « militantes », en effet, n’agissent pas véritablement, ou, si elles agissent un moment, s’éteignent très rapidement).

Le travail de l'auteur a donc consisté à examiner cette matérialité. Le phénomène majeur en est le collage (juxtaposition et non-intentionnalité). Un « dépouillement » des archives était nécessaire.

L'auteur part des premiers textes narratifs de Michel Vinaver et explore toute son œuvre, jusqu’à la dernière pièce, Bettencourt Boulevard ou une histoire de France. Pourquoi Vinaver a-t-il choisi le théâtre et s’y est-il tenu ? Précisément parce que le théâtre est le genre où l’auteur risque le moins de faire entendre sa voix, ses idées. Dans ses dernières pièces, il n’invente presque plus, se contentant parfois de découper et coller ; l’auteur s’efface derrière le compositeur.

Simon Chemama est ancien élève de l’ENS de la rue d’Ulm, agrégé de lettres modernes et docteur en études théâtrales. La thèse de doctorat dont ce livre est tiré a reçu le Prix Louis Forest en Lettres et Sciences humaines 2013 de la Chancellerie des Universités de Paris.

Table des matières PDF

Avant-propos par Michel Vinaver :

Un auteur fait.

Pour faire, pour réussir à faire, il a besoin de ne pas trop en savoir sur ce qu'il fait.

De laisser les choses se faire dans une semi-obscurité.

Un peu myope, je le suis dans mon travail. Je suis attentif à la fabrication. J'ai une claire notion du degré de réussite de celle-ci, qui varie suivant les cas, suivant les étapes, et au besoin je reviens en arrière, je corrige, mais je ne connais pas les secrets de fabrication s'il en est.

Du moins, je ne les connaissais pas jusqu'à les découvrir dans les explorations auxquelles a procédé Simon Chemama.

Est-ce que ça m'a gêné que ces secrets soient éventés ? En vérité, non, parce que j'arrive vers le bout de mon trajet et ces divulgations (par exemple sur l'immanence) je peux les supporter, et même, qui sait, les laisser m'apporter quelque nouvelle énergie.

Ce qui m'apparaît de façon sûre, c'est que Simon Chemama, dans son cheminement, ne s'est pas fourvoyé ; qu'il a ouvert des voies excitantes, qui élargissent, qui approfondissent, le corps à corps avec l'œuvre.