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Sociopoétiques, n° 3 :

Sociopoétiques, n° 3 : "Sociopoétique du repas"

Publié le par Université de Lausanne (Source : Benjamin Ducher)

Sociopoétiques n°3, « Sociopoétique du repas »

 

Presses Universitaires Blaise Pascal, décembre 2018.

ISSN : 2497-3610

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Présentation de la revue :

La revue en ligne Sociopoétiques a un double objectif. Elle entend d'abord cerner au plus près un concept critique qui, s'il se fonde sur les liens entre matière sociale et littérature dans une démarche qui croise les disciplines, se distingue d'approches frontalières par sa dimension de poétique textuelle et par l'intérêt qu'il accorde aux micro-lectures et au tissu verbal. Le terme est parlant : il ne s'agit pas plus de sociocritique que de sociologie de la littérature, car le domaine des interactions sociales et de leurs représentations est ici envisagé comme un réservoir d'éléments dynamiques de la création littéraire. Il s'agit d'analyser la manière dont les représentations et l'imaginaire social informent le texte dans son écriture même. 

Présentation du numéro :

À coup sûr, le topos du repas se prête à une étude sociopoétique… à la fois parce qu’il concerne un moment essentiel de la vie sociale, et parce qu’il présente un lien consubstantiel avec la littérature de tous les temps, et de tous les mondes. Le repas c’est à la fois manger et parler ensemble. Dès lors, « pour le meilleur et pour le pire, mets et mots sont liés », remarque Nathalie Peyrebonne1. En effet, les plaisirs de bouche suscitent une alliance joyeuse – et quelque peu convenue – entre « la fourchette et le stylo » : les cartes des restaurants rivalisent en inventions poétiques, et la métaphore alimentaire se présente tout naturellement sous la plume des écrivains.

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Le présent dossier ne donne certainement pas une vision exhaustive de ce que serait une sociopoétique du repas. Il offre toutefois un parcours à travers les époques : le classement est chronologique, et les œuvres étudiées vont de l’antiquité romaine au Canada contemporain. Il constitue une traversée des pays occidentaux, également : les pratiques alimentaires de France bien sûr, mais aussi d’Italie, d’Espagne, de Grande-Bretagne, de Grèce, et du Québec. On entreverra ainsi la fécondité littéraire du motif, et la diversité des représentations sociales qu’il induit. Il sera principalement question d’œuvres narratives4 allant de la forme épistolaire au cinéma, en passant par la chanson de geste, le roman picaresque, le roman de la terre ou réaliste.

Sommaire :

Introduction

Sylviane Coyault — Introduction

Dossier

Dimitri TILLOI — De la lettre à l’assiette : repas et échanges épistolaires dans le monde romain

Claude ROUSSEL — Le repas du guerrier. Repas et nourriture dans quelques chansons de geste tardives

Nathalie PEYREBONNE — Écrire le manque et l’abondance : le repas dans la littérature espagnole (XVIe et XVIIe siècles)

Pascale AURAIX-JONCHIÈRE — « Ces lieux où l’on mange : espaces sociaux et scènes romanesques au XIXe siècle »

Karin BECKER  — Les repas frustes, mais harmonieux dans le « roman de la terre » québécois Maria Chapdelaine de Louis Hémon. Une alimentation à la merci des caprices du ciel

Claudine NACACHE RUIMI  — Table céphalonienne vs cuisine britannique. Les conseils de Mangeclous à la reine d’Angleterre

Laurent SCOTTO d’ARDINO — Les repas dans Parenti Serpenti (1992) : d’une tradition aliénante à une « modernité » monstrueuse

Petr KYLOUEK — Un gâteau renversé à l’ananas peut-il changer le cours de l’histoire ?

Sociopoétiques ?

Jean-Marie PRIVAT et Marie SCARPA — L’ethnocritique de la littérature

Voix contemporaines

Sylviane Coyault  — Entretien avec Marie-Hélène Lafon

Varia

Aurélien LORIG — Sociopoétique du jeu et du jouet dans l’œuvre de Georges Darien (1862-1921)

Élise SCHÜRGERS — Le regard réflexif comme autorité du collectif.  Vers une analyse socio-énonciative du romanesque flaubertien

Daniel S. LARANGÉ — Le Phalanstère. Construction utopique et contre-utopique

Recensions