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La mise en fiction de la mémoire du temps présent. Perspectives et regards croisés d’auteur.e.s francophones (Colloque APFUCC 2024, Montréal)

La mise en fiction de la mémoire du temps présent. Perspectives et regards croisés d’auteur.e.s francophones (Colloque APFUCC 2024, Montréal)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Douniazed Ramoul)

Appel à propositions de communications

La mise en fiction de la mémoire du temps présent : Perspectives et regards croisés d’auteur.e.s francophones

Colloque annuel de l'Association des professeur·e·s de français des universités et collèges canadiens (APFUCC)

Du 15 au 19 juin 2024

Université McGill, Montréal, Québec, Canada

Responsable de l'atelier : 

Douniazed Ramoul, Université de Montréal et Lydia Issad, Université Paris Sorbonne

 

Mettre la fiction au service d’une vérité historique peut être considéré comme un lieu commun, une pratique courante des écrivain.e.s francophones durant les vingt à trente dernières années. Des romans et des nouvelles qui prennent pour point de départ l’histoire contemporaine telle qu’elle se construit au jour le jour et l’actualité brulante du monde se multiplient, cela crée alors des oeuvres hybrides dans lesquelles fiction et histoire s’entrelacent et forment un duo alambiqué. Les tensions entre Occident et monde musulman, la guerre en Afghanistan, en Irak ou en Libye, le Printemps arabe, les dictatures, les guerres civiles et le terrorisme sont parmi les éléments historiques de notre temps présent que les écrivain.e.s francophones comme Ahmadou Kourouma, Yasmina Khadra, Tahar Benjelloun, Boualam Sansal et bien d’autres ont mis en fiction, permettant de documenter l’histoire. C’est ce que nous nommons ici « mémoire du temps présent. »

Si comme l’affirme Françoise Lavocat « la fiction permet de préserver la mémoire1 », comment interpréter la dichotomie réalité/fiction dans les romans francophones ?Comment percevoir ces oeuvres qui font de la fiction une voie d’accès à la mémoire du temps présent? Peut-on parler d’une nouvelle façon d’archiver l’histoire ? Si la fiction remplace souvent le récit historique, quelles sont les modalités de la réécriture de l’histoire? Est-ce que l’existence des événements historiques réels dans le récit de fiction peut faire évoluer la classification générique de l’oeuvre ? Y aurait-il un lien entre médias et mise en oeuvre de la fiction?

Le but de cet atelier est d’analyser la fiction dans les oeuvres francophones dans ses rapports complexes en mettant en exergue les relations entre l’histoire et la mémoire du temps présent. Nous proposerons ici de porter un regard sur ces oeuvres en centrant les analyses sur ces axes de recherche (non exhaustifs) :

- Les effets de la fiction sur les événements historiques;

- La fiction et ses relations avec le témoignage et le récit historique;

- Les nouvelles formes de la mise en fiction de l’histoire;

- Les rapports entre roman et mémoire;

- L’écriture de l’histoire proche;

- L’esthétique de la mise en fiction de la mémoire du temps présent;

- Les modalités narratives, discursives et rhétoriques de la fictionnalisation de

l’histoire.

Date limite pour l’envoi des propositions (titre, résumé de 250-300 mots, adresse, affiliation et notice bio-bibliographique de 150 mots) à lydia.issad@laposte.net et à douniazed.ramoul@umontreal.ca avant le 15 janvier 2024.

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Le colloque annuel 2024 de l’APFUCC sera en personne. Il se tiendra dans le cadre du Congrès annuel de la Fédération des sciences humaines du Canada et la Fédération n’offre pas de soutien pour des interventions en ligne cette année.

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Les personnes ayant soumis une proposition de communication recevront un message des personnes responsables de l’atelier avant le 30 janvier 2024 les informant de leur décision. L’adhésion à l’APFUCC est requise pour participer au colloque. Il faut également régler les frais de participation au Congrès des Sciences humaines ainsi que les frais de conférence de l’APFUCC. De plus amples informations vous seront envoyées à ce sujet.

Vous ne pouvez soumettre qu’une seule proposition de communication, présentée en français (la langue officielle de l’APFUCC), pour le colloque 2024.

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Notes:

[1] Fait et fiction : Françoise Lavocat dans les Mots du temps, [en ligne], https://www.youtube.com/watch?v=xaQNOzOm7bQ&t=1122s (consulté le 11 janvier 2023)

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Bibliographie:

CHAULET ACHOUR, Christiane. Les francophonies littéraires, Saint-Denis, Presses universitaires de Vincennes, coll. « Libre cours », 2016.

ESQUENAZI, Jean-Pierre. L’écriture de l’actualité : pour une sociologie du discours médiatique, Grenoble, coll. « communication en + », 2013.

FERRO, Marc et PLANCHAIS Jean. Les médias et l’histoire : le poids du passé dans le chaos de l’actualité, Paris, CFPJ, 1996.

FONTAINE, Kathryne. Poétique du récit de guerre contemporain : La littérature comme laboratoire d’éthique, Québec, Les Presses de l’Université Laval, 2021.

HIRCHI, Mohammed. La réécriture de l’Histoire dans la littérature francophone, New York, Peter Lang, 2017.

LAVOCAT, Françoise. Fait et fiction : pour une frontière, Paris, Éditions du Seuil, 2016.

LUKACS, Georges. Le roman historique, Paris, Payot, 1972.

MARTHE, Robert. Roman des origines et origines du roman, Paris, Grasset, 1988 [1972].

MCINTOSH-VARJABÉDIAN, Fiona et al., (Dir.). Écrire la guerre, écrire le conflit, Lille, Université Charles de Gaulle, 2016.

PANTER Marie, et al., (dir.). Imagination et histoire : enjeux contemporains, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », 2014.

RICOEUR, Paul. La mémoire, l’histoire, l’oubli, Paris, Seuil, coll. « L’ordre philosophique », 2000.

ROBIN, Régine. Le roman mémoriel, Montréal, Le préambule, 1989.

SOULET, Jean-François. L'histoire immédiate. Historiographie, sources et méthodes, Paris, Armand Colin, 2012.

VEYNE, Paul. Comment on écrit l’histoire, Paris, Seuil, coll. « Points », 1996 [1971].