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L’écriture et la mort (Paris Sorbonne)

L’écriture et la mort (Paris Sorbonne)

Publié le par Marc Escola (Source : Emmanuël Souchier)

Chemins d’écritures — C’est pour cela que nous l’appelons écriture…

Séminaire doctoral — 2023 - 2024 — 10e année

Lettres Sorbonne Université — École doctorale 433 Concepts et langages — Gripic - Celsa

Maison de la Recherche – 28 rue Serpente – 75006 — 01 53 10 57 00 – métro Saint Michel ou Odéon —  Les séances se tiennent le vendredi de 10h à 13h

 Emmanuël Souchier – Lettres Sorbonne Université – Gripic / Anne Zali - Bibliothèque nationale de France / Elsa Tadier – Université Paris Cité – Cerilac

Ce séminaire est ouvert aux doctorants et à tout curieux intéressé par l’histoire et l’approche anthropologique des écritures.

Troisième séance - 26 avril 2024 - S. 002

 L’écriture et la mort

 Avec

-   Renée Koch Piettre

       Directrice d'études émérite à l’École Pratique des Hautes Études

       Le papyrus du livre IV du De morte de Philodème de Gadara.

Et

-   Aurélie Névot

       Directrice de recherche au CNRS

       Mourir sa vie et vivre sa mort par les chemins d’écritures des Maîtres de la psalmodie.

Réservez dès à présent les 21 et 28 juin.

 Argumentaire

L’écriture et la mort

L’image s’aventure là où la langue ne peut pas aller. L’image est la matière des morts. Imago, simulacre, double du Défunt, de l’Absent. L’écriture naît de l’image, elle emprunte à l’image sa capacité à figurer l’invisible, l’indicible, à réactiver la présence du disparu. L’écriture ouvre cette porte qui nous sépare des Morts. Le chamanisme scripturaire pratiqué dans le Sud-Ouest de la Chine en est un bel exemple. Dans la Grèce ancienne, les lamelles de plomb enfouies dans les sépultures ou près des sanctuaires chtoniens mettent en présence les vivants avec les puissances du monde souterrain.

L’écriture établit la possibilité d’un dialogue avec les morts, mais elle permet aussi de traverser la mort et d’en réchapper, d’en revenir vivant et de dresser une cartographie du pays des Morts. Ainsi l’écrit met aux mains du Défunt les clés du Royaume  (Livres des Morts égyptien, tibétain, lamelles orphiques).
L’expérience de l’écriture elle-même pourrait être vue comme mime et métaphore d’une disparition, expérience d’une mort à soi, d’un démembrement porteur de renaissance. La confrontation de ces deux rituels d’écriture devrait nous aider à penser l’écriture dans son lien fertile à la mort.