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Dire la nature, imaginer le vivant : la conceptualisation environnementale africaine. 3e Colloque international du LIPAC (Ngaoundéré, Cameroun)

Dire la nature, imaginer le vivant : la conceptualisation environnementale africaine. 3e Colloque international du LIPAC (Ngaoundéré, Cameroun)

Publié le par Marc Escola (Source : Guedeyi Yaeneta Hayatou)

Appel à communications

Dire la nature, imaginer le vivant : la conceptualisation environnementale africaine.

3e Colloque international du LIPAC, Ngaoundéré – Cameroun 

7-8 juin 2024 

Aujourd’hui, les questions environnementales occupent une place centrale dans les débats de société, de l’échelle locale (Afrique) au niveau planétaire. Et les discours alarmants sur l’anthropocène et le dérèglement climatique structurent dorénavant notre rapport au monde. Les œuvres comme La communauté terrestre d'Achille Mbembe (2023), Écopoétiques africaines. Une expérience décoloniale des lieux de Xavier Garnier (2022), Aspects Écocritiques de l’Imaginaire Africain d’Étienne-Marie Lassi (2013), L’écologie des autres. L’anthropologie et la question de la nature de Philippe Descola (2011), ou encore la Convention pour la protection du patrimoine mondial culturel et naturel de l’UNESCO qui inscrit les Forêts du bassin du Congo au patrimoine commun de l’humanité, repensent notre rapport à la nature et concilient la nature et la culture en tant que patrimoines indissociables de la diversité planétaire. Ces œuvres et convention ouvrent ainsi des pistes fertiles pour ne plus percevoir la nature comme un espace à dominer ou dont les ressources peuvent être exploitées, mais plutôt la concevoir comme un espace de réflexion, un refuge identitaire et culturel, un lieu de (ré)création et de découverte pour les communautés africaines. 

Si nous prenons en compte le temps long, c’est-à-dire celui de l’archéologue et de l’historien, nous pouvons reformuler certaines de ces questions fortement débattues, à savoir : Assistons-nous à un changement climatique brutal et jamais subi par nos sociétés par le passé ? Vivons-nous une crise de la biodiversité sans précédent, comme jamais aucune de nos sociétés n’a eu à y faire face par le passé ? Entrons-nous dans une phase de changement environnemental intense déclenchée en grande partie par notre espèce et ce depuis un siècle ou deux ?

La réalité actuelle est que l’Afrique a encore beaucoup de chemin à faire face à son rapport avec l’environnement. Ce dernier a été pillé durant des décennies, des siècles d’exploitations anarchiques entre l’esclavage, la colonisation ainsi que la forme sournoise qu’a prise la colonisation aujourd’hui que l’on ne sait pas encore nommer. Nous avons été appauvris au point de vendre, de spolier nous-mêmes le peu de ressources qui nous restent : les eaux, les forêts, les animaux, les ressources minières, etc. La conséquence en est un appauvrissement continue, un cycle infernal de conflits et de contrôle de telle ou telle autre ressource. La plupart des guerres, des situations d’instabilité sur notre continent sont liées au contrôle des ressources naturelles.

En effet, la crainte majeure est de savoir comment les différentes sociétés africaines actuelles vont traverser cette crise, s’y adapter ou non. Cette angoisse va, pour certains, jusqu’à faire redouter la disparition de notre propre espèce. Autrement dit, nos sociétés africaines subissent-elles pour la première fois de leur histoire une crise environnementale aussi majeure ou sommes-nous plutôt en train de prendre conscience que nous vivons dans un monde où le changement environnemental est permanent mais à des degrés différents suivant les siècles en fonction des modifications « naturelles » (géologiques, climatiques...) et suivant nos activités (usages des terres et de l’eau, exploitation des ressources biologiques, énergétiques et minérales, densité de population humaine et zones d’installation de nos groupes sociaux...) ? Quel est l'apport des sciences humaines et sociales à l'étude des questions environnementales ? Comment des productions artistiques, littéraires, etc., peuvent-elles prendre sens dans les préoccupations environnementales actuelles ? Faut-il repenser les analyses du passé, souvent allégoriques, sur les éléments géo/zoo/étho/biologiques des littératures orales africaines ? Quelle inspiration pour la pensée et les pratiques des sociétés industrielles en Afrique face à la crise climatique à laquelle nous sommes confrontés ?

Ce colloque a pour but de s’inscrire dans le champ des humanités environnementales. Les contributions doivent porter sur le territoire/l’espace africain. Et pour rejoindre l’esprit dudit colloque, les contributions pourront prendre la forme d’une intervention dans un ou plusieurs champs disciplinaires – arts visuels et vivants, sciences humaines et sociales : études littéraires, histoire, sociologie, archéologie, anthropologie, géographie, philosophie, sciences politiques et une diversité de champs connexes.

Modalités de participation :

Les propositions de communications peuvent être soumises en français ou en anglais, à l’adresse électroniquelipafricaincontemporain@gmail.com au plus tard le 30 décembre 2023. Et elles doivent inclure le titre de la communication, un résumé de 350 mots maximum, suivi de 5 mots-clés et une brève notice biographique et présentées sous Word. Les langues de présentation peuvent être le français (de préférence) ou l’anglais. Une publication ultérieure dans un ouvrage collectif est prévue après un processus d’évaluation par les pairs (système en double aveugle).

 La durée des communications ne devra pas dépasser les 20 minutes. 

Calendrier :

- Date limite de la soumission de la proposition : 30 décembre 2023

- Notification d’acceptation : 15 janvier 2024

- Dates du colloque : 7 et 8 juin 2024

 Notes importantes :

1. Le colloque est en format présentiel.

2. Les frais de voyage et de séjour sont à la charge des participants.

Comité d'organisation :

Wounfa Jean Marie (Université de Ngaoundéré – Cameroun)

Kasereka Kavwahirehi (Université d’Ottawa – Canada)

Guedeyi Yaeneta Hayatou (Iowa State University – USA)

Donissongoh Soro (Université Jean Lorougnon Guédé, Daloa- Côte d’Ivoire)